17 - District 9

148 39 164
                                    


17 - District 9

| MINHO |


Minho avait fait un rêve. Dans celui-ci, Hana et lui étaient en train de retrouver Soonie. En se réveillant, il s'était senti triste. La réalité avait un goût amer. Le jeune homme se redressa avec très peu d'entrain. Il était six heures et si ses souvenirs étaient bons il devait être à son entraînement de basket dans trois heures. 


Il se laissa de nouveau tomber sur son matelas et le regard rivé vers le plafond, il se mit à réfléchir. Son cerveau faisait défiler une ribambelle de pensées qui étaient plus ou moins liées à Soonie. Il se frotta le visage avec vigueur, comme si ce simple geste suffirait à lui remettre les idées en place et à envoyer valser l'humeur morose qui le rongeait.


Il soupira et se retourna en demeurant toujours allongé. La veille, Hana était passée chez lui et elle était restée une bonne heure. Minho était forcé d'avouer que sa visite l'avait laissé dans un état étrange. En la voyant, il avait envie de rire et de pleurer. Une partie de lui désirait s'éloigner d'elle tandis qu'une autre ne demandait qu'à l'approcher pour avoir le plaisir de la taquiner. 


Le regard du garçon se voila d'une touche de mélancolie. Ses pupilles firent le tour de la pièce. Sa chambre était noyée dans une semi-obscurité qui tentait de faire face aux premières lueurs de l'aube. Ces dernières avaient su se faufiler dans la pièce par le biais des petits espaces offerts par les volets fermés. 


Lorsque Minho se leva il sentit un frisson lui chatouiller l'échine. Le froid glaçait ses pieds nus, mais il n'était pas d'humeur à prêter attention à un détail aussi insignifiant. Après avoir rangé sa chambre, il se prépara un rapide petit-déjeuner, enfila la première tenue de sport qui tomba sous ses yeux et s'en alla non sans avoir prévenu sa mère de son départ. 


Il enfila ses écouteurs et en passant près de la boîte aux lettres il dégagea son trousseau de clés avant de l'ouvrir d'un geste machinal. Il attrapa les trois courriers et vérifia si à tout hasard l'un d'eux ne lui était pas adressé. Le jeune brun repéra son nom et son prénom sur une petite enveloppe blanche. Son cœur ne manqua pas de louper une pulsation. Persuadé que c'était la fac qui tentait de s'adresser à lui, il ouvrit l'enveloppe en question avec des mains légèrement tremblantes. Lorsqu'il déplia le papier, ses sourcils sombres se froncèrent et il resta tétanisé pendant toute sa lecture. Ses battements cardiaques avaient atteint une sonorité assourdissante. Il se mit à lire la lettre à plusieurs reprises. Son souffle se bloqua au fond de sa gorge. Il dut faire un effort monumental pour respirer de façon convenable. Dès qu'il retrouva son calme il quitta l'immeuble et composa un numéro qu'il connaissait par cœur. 



— Décroche..., soupira-t-il. 


Au bout de ce qui lui parut être une éternité, une voix presque inaudible se fit enfin entendre. 


— Il est presque huit heures du matin Minho. Huit heures du matin, répéta Hana. Ok, je suis d'humeur matinale, mais je t'assure que si tu m'as appelée pour rien... T'es un homme mort. 

— Hana, Hana...

— J'espère que tu ne m'as pas appelée pour rien, répéta-t-elle. Vraiment. 

Gone Days Où les histoires vivent. Découvrez maintenant