Chapitre 14.2 Ancienne Version

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Aujourd'hui, j'ai décidé de profiter de ce magnifique samedi. Émilien est en rendez-vous avec ses investisseurs. Il vise plus gros. Il veut faire traduire ses ouvrages, agrandir son espace de réception de livres. Il n'a plus de place, alors qu'il y a des bouquins qui vont arriver dans les semaines à venir. Si ce n'est un livre par semaine ! Tout cela a un coup et il doit en parler avec un de ses amis. J'ai aussi appris qu'un des hommes que j'ai vus au club était banquier. L'autre est un pur mystère.

Il m'a donc déposée devant un centre commercial. Il doit venir me chercher une fois terminé. Le problème est que j'ai fini depuis bien vingt minutes et il m'a dit ne pas avoir encore terminé. Je suis donc bloquée. J'ai mal aux pieds et je commence à avoir faim ! Il est hors de question que j'attende encore deux heures. J'ai deux sacs qui sont lourds et ne tiendrais pas longtemps.

À bout, j'envoie un message à Louis. Sa réponse me surprend au plus haut point.

Louis : Hey Jules ! Non désolé. J'ai autre chose à foutre que t'aider. Demande à ton patron de venir te porter sur son cheval blanc. Lui je paris qu'il ne dira pas non ! Pas besoin de répondre, je ne lirai pas. J'suis avec une meuf. Kiss.

Bon. Je pourrais prendre les transports en commun. Mais l'arrêt le plus proche et à quinze minutes à pied. Clairement, j'ai la flemme. Calée contre un mur, je demande alors avec culot à Léxandre. Je n'ai pas à patienter longtemps pour sa réponse.

Léxandre : Dis-moi où tu es et ne bouge pas. Je suis en ville, j'arrive.

Mon sauveur ! Et dire que j'ai osé le critiquer. C'est le seul à pouvoir m'aider. Étrangement, d'ailleurs.

Je lui envoie ma position. C'est vrai que jusqu'à présent, même s'il a été plus ou moins insistant une fois, il a été là pour moi. Il n'est peut-être pas aussi mauvais après tout.

Quand Léxandre arrive, il arrête son véhicule sur la route et ouvre la portière. Je me précipite à l'intérieur sans me poser de questions. Des voitures derrière étaient en train de klaxonner. Avec délicatesse, je pose les deux sacs à l'arrière avant de le saluer et le remercier.

— De rien, dit-il en souriant. C'est pas tous les jours que je peux ramener la princesse d'un pote à sa demeure.

Je roule des yeux. Voilà qu'il recommence comme la dernière fois à la soirée.

— Arrête.

— Ok.

Le silence s'installe. Les minutes passent et mon ventre se met à grogner. Je mords ma lèvre inférieure, gênée. Léxandre se met à rire. Ses iris verts me sondent.

— Bah dis donc, tu as la dalle. Tu veux qu'on s'arrête quelque part ?

— Non c'est bon. C'est déjà assez comme ça. Puis, je ne tiendrais pas plus longtemps avec ses talons !

Il n'insiste pas à mon plus grand soulagement. Pourtant, il ne prend pas la bonne route. Il va à l'opposé de mon appartement. Mon visage ahuri se tourne vers lui. Il me fait un signe de la main de ne rien dire.

— Où on va ? osé-je quand même demander.

— Voir ton frère, me répond-il.

— Quoi ? Non ! Il m'a dit qu'il était occupé !

Léxandre soupire et ne change pas de route. Je croise mes bras contre ma poitrine. Je réfléchis à toutes les possibilités. Et si c'était un piège ? Et si c'était une surprise ? Pour le savoir, je vais devoir me laisser entraîner. Quand nous arrivons, je reste surprise. Nous sommes devant une maison de deux étages. Dans l'allée, il y a déjà une voiture que je reconnais immédiatement. Celle de Louis.

Émilien Weits - Tome 1 EmpriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant