Chapitre 8

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Elle

Je soupire en fermant les yeux quelques secondes. J'ai fait le contraire d'un rêve et je n'aime pas du tout ce rêve.

Je prie quelques secondes avant de rouvrir les yeux et de croiser ceux de mon client. Comme ce monde est petit, j'aurais tout imaginé sauf devenir la graphiste de John. Genre le John que j'ai laissé il y a dix-huit ans. Ce John que je n'espérais plus revoir.

J'imaginais que lorsque nous nous reverrions, je pleurerais toutes les larmes de mon corps en le serant dans mes bras mais là j'ai plus envie de l'étrangler plus qu'autre chose.

Ça fait près de trente minutes que je suis assise telle une handicapée sur un lit à attendre qu'il daigne me laisser me lever pour commencer mon boulot.

- Mais laisse-moi partir bon sang ! M'exclamais-je.

- Tu ne bouges pas, répond t-il calmement.

- Je vais donc rester là à te regarder manipuler ton téléphone sans m'adresser un seul regard ? Demandais-je.

- Oui.

Il n'est pas sérieux !
Je suis au bout de ma vie et je râle comme une adolescente qui a ses règles. Je veux rentrer chez moi. Si je ne travaille pas, je veux rentrer.

- Je veux rentrer chez moi, dis-je avant qu'il ne daigne enfin lever les yeux de son téléphone.

- Non, dit-il simplement avant de reprendre sa manipulation.

Sérieusement ? Je ne suis pas malade, je me suis juste évanouie. Pourquoi le fait que je me sois évanouie l'inquiète autant ? Avant, lorsque je m'évanouissais, il ne soupirait puis partait. Comment je le sais ? Bah c'est ce qu'il me disait.

- Je ne peux pas rester assise là à ne rien faire, dis-je.

- Si, et tu le fais très bien.

- Non mais...

Ça devient saoulant. D'ailleurs, il est où ce coréen ? Qu'il vienne lui parler parce que j'en ai marre.
Je fulmine quelques minutes encore quand la porte qui sépare cette pièce de ma liberté s'ouvre.
La liberté s'ouvre à moi !

- Oh Skaïla, je ne savais pas que tu étais réveillée, dit Min en venant vers nous.

- Tu tombes bien ! Dit lui que je ne suis pas malade et que je veux quitter ce lit ! M'exclamais-je.

- Euh ok. John laisse-la par-... Commence t-il alors que John lui lance un simple regard.

- Il ne veut pas, me dit-il finalement.

- Mais tu n'as dit aucun mot ! M'exclamais-je une fois de plus.

- Il ne veut pas, on ne peut rien y faire, dit-il.

Ok, pas de souci.

- Où est mon sac ? Demandais-je avant qu'il ne me montre le porte-sac, euh plutôt le porte-manteau qui porte mon sac...

2057Where stories live. Discover now