Chapitre 19

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Je me réveillais avec moins de forme que les autres jours. Est-ce que c'était à cause de la fatigue physique ou de la fatigue mentale par le fait de mes inquiétudes ? Je ne pouvais pas répondre à cette question... L'infirmière l'avait d'ailleurs remarqué et se demandait pourquoi j'étais redevenue dans le même état qu' avant de pouvoir connaître TXT personnellement. Apparemment, j'étais redevenue pâle et avec moins de joie dans mes paroles. Même si j'avais pris ma décision de ne pas révéler mes sentiments à celui que j'aimais, j'avais toutes ces questions et ses doutes. Mais j'avais aussi beaucoup de nostalgie par rapport à tous les moments que j'ai passé avec Soobin.

Ma journée n'était pas vraiment mouvementée. Je n'ai fait qu' écrire dans mon nouveau carnet et dans mon journal intime. J'ai regardé des vidéos Youtube et je n'avais pas beaucoup faim. Je mangeais moins que les jours habituels. Les TXT n'étaient pas venues me voir ce jour-là. Puis j'ai pensé au jardin de derrière l'hôpital. Je m'étais demandé comment il rendait le jour, il devait rendre vraiment beau comme dans les drama.

Après le repas, j'ai beaucoup traîné pour aller à la salle de kinésithérapeute. J'avouais que je ne voulais pas du tout y aller, je n'avais plus le cœur. Je voulais rester dans ce lit avec ma musique et mes pensées... Mais on m'y força car il ne fallait sûrement pas louper un jour sans mobiliser mon corps et je le savais. L'infirmière m'y emmenait et ensuite m'expliqua la séance d'aujourd'hui. J'écoutais sans vraiment être là. J'entendais juste la voix de mon médecin mais ne l'écoutais pas aussi attentivement. Il fallait alors qu'elle me répète l'exercice à plusieurs reprises.

J'étais vraiment déconcentré par mes pensées et cela commençait à m'énerver. Et plus je m'étais déconcentré à cause de Soobin, plus je faisais mal l'exercice donc je tombais souvent et plus je m'énervais encore plus ! Je tombais à plusieurs reprises et retombée dans le désespoir de me dire que j'aurai ça à vie. Que mes jambes ne me servaient plus à rien et que j'étais qu'une bonne à rien. Il fallait que je me fasse à cette nouvelle vie sans jambes et avec des accessibilité beaucoup plus restreintes. J'eus un grand vide dans mon cœur comme le désespoir... Puis mon cœur se contracta par toute cette frustration de ne pas réussir. Mon médecin me demandait de rester à terre car je n'avais pas mon fauteuil à mes côtés et pour éviter que je ne me fasse encore plus mal. Mais j'avais déjà assez mal de me dire que je n'y arrivais pas et de me dire aussi que je m'éloignais de mes amis et de mon amour. Il partit voir une infirmière pour je ne sais plus pour quelle raison tellement j'étais bouleversé par mes émotions. Puis, tellement mon cœur était contracté, ma gorge se contracta à son tour pour enfin y laisser des larmes. Mes larmes ont alors coulé le long de mes joues et de mon cou. J'avais affreusement mal tellement tout était contracté par la tristesse. J'ai pris mes mains pour les placer à mon visage, j'étais vraiment désespéré... Je ne voulais plus rien, même plus ressentir ce sentiment amoureux qui était pourtant tellement beau. Mais c'était au début et maintenant, cela ne me procurait que de la tristesse... Je cherchais du regard mon fauteuil roulant. Je le trouvais assez rapidement près d'une porte non loin de moi. Avec l'aide de mes mains, je rampais tant bien que mal pour me diriger vers mon fauteuil et j'essayais de faire vite avant que l'infirmière ne vienne me voir. Je voulais me barrer d'ici, je n'en pouvais plus de voir des murs. J'avais l'impression que je devenais folle comme ceux dans un hôpital psychiatrique. Avec les seules forces qui me restaient, je grimpais à mon fauteuil pour m'y asseoir. Personne n'était de retour et j'en étais rassuré. Ainsi logé, je poussais les roues et me dirigeais vers la sortie en faisant le moins de bruit possible.

Je m'avançais vers la seule sortie possible pour moi : l'entrée de l'hôpital. Je ne faisais pas attention aux personnes autour de moi, ni même au personnel. Une fois dehors, je ne me reposais point. Je continuai ma route, mes larmes étaient toujours présentes sur mes joues et mon cou. Je continuais à rouler sans me retourner jusqu'à arriver à ma destination : au jardin derrière l'hôpital. C'est à ce moment là que j'ai pris une grande respiration pour respirer cette air si fraîche et que je dévalais toute ma tristesse. J'étais de nouveau seule comme souvent mais à ce moment je ne savais pas si j'en avais besoin. D'un côté, j'en avais envie parce que je pouvais pleurer sans être envahi de questions. Mais d'un autre côté, je voulais que quelqu'un soit là pour s'apercevoir de ma tristesse, me consoler dans ses bras chaleureux et peut-être... me sauver. Je ne regardais même pas le jardin dont j'étais curieuse de voir à quoi il ressemblait de jour.

Puis, j'entendis des pas s'approcher vers moi. Au début j'avais peur mais je relevais la tête. Au moment où j'ai vu la personne, tous mes doutes s'étaient enfuis avec ma tristesse et mon désespoir. Soobin courait vers moi avec le visage inquiet et en m'appelant. Je restais un instant sans rien faire et le visage stupéfait par sa présence. Une fois arrivé près de moi, il repris son souffle avant de s'exprimer :

"- Pourquoi tu est ici ? On te cherche partout, on est tous inquiet."

Je ne pouvais même pas lui répondre tellement j'étais heureuse qu'il était là, qu'il vienne me sauver. Je tendais les bras et essayais de me lever pour le prendre dans mes bras car j'en avais trop besoin. Mais je tombais à terre de nouveau et Soobin me rejoignit pour me rattraper afin d'apaiser ma chute.

"- EUNHEE ! Ça va ? Me demanda-t-il une deuxième fois plus inquiet.

Il me passa ensuite sa doudoune énorme pour me la mettre. Je n'avais même pas fait attention au froid glacial de l'hiver en plein mois de décembre.

- Pourquoi tu est sortit avec cette température ? F-fait moi voir ton visage.

Il me prit le visage avec ses doigts et me fit relever la tête par le menton. Il vit alors mes lèvres violette par le froid et mes yeux rouges par la tonne de larmes que j'avais déversé.

- Mon dieu Eunhee ! Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Dit-il encore.

J'avais toujours pas répondu à ses questions et je voyais qu'il était mort d'inquiétude par ses yeux grand et rond. Je me décidais enfin à parler mais je n'y arrivais pas.

- Je ... Je ...

Il était très patient car il me laissait le temps que j'aligne les mots.

- Merci, ai-je fini par dire. Merci d'être là... "

Je me blottit dans ses bras pour y pleurer de nouveau mais cette fois-ci pour toute la gratitude que j'ai envers lui. Il referma ses bras autour de moi et je ressentis toute cette chaleur. La chaleur de mes sentiments qu'ils revenaient, la chaleur du manteau de Soobin et de ses bras.

J'ai fini par lui dire toute la peine que j'avais sur le cœur, tout ce que j'avais vécu un peu plus tôt dans la salle de kiné mais pas de mes doutes par rapport à notre amitié. À la fin de mon récit, j'ai pris conscience de l'occasion idéale pour lui dévoiler ce que j'avais sur le cœur. Je m'en étais rendue compte pas longtemps mais mes sentiments pour lui était née bien avant la prise de conscience. J'avais bien-sûr peur qu'il me rejette mais ma détermination était plus grande que ma peur.

"- Soobin... Il faut que je te dise quelque chose... Ai-je commençais par dire.

- Moi aussi mais je t'écoute... M'a-t-il répondu.

- Ah non ! Toi d'abord ! Tu dois attendre pendant tout ce temps que j'ai parlé.

- Non vas-y !

- Non toi ! Ai-je insisté."

Il avait l'air perdue, il ne me regardais pas dans les yeux et ses joues avait changé de couleur. Les miennes aussi par la même occasion. Il se mordit les lèvres, ne sachant pas quoi faire et moi j'attendais qu'il parle. Mais apparemment, il n'allait pas parler. Il prit mon visage de ses deux mains, essuya mes larmes avec son pouce et vint poser ses lèvres sur les miennes. Même si j'étais surprise, j'étais heureuse et je répondis à son baiser. C'était mon premier depuis dix-huit ans. Il a était un peu maladroit mais parfait. Il était doux et s'était passionné, je n'avais d'ailleurs plus froid grâce à cela. Nous nous séparons pour reprendre nos souffles et cela faisait de la fumée. Je me mordit les lèvres par l'excitation, j'étais si heureuse que nos sentiments étaient réciproques. On se regardait en silence et on souriait, heureux.

"- Je t'aime Eunhee, a-t-il enfin dit.

- Je t'aime aussi Soobin, ai-je dit avec mon plus grand sourire."

Il me prit dans ses bras et je posais ma tête sur son doux pull bleu. Puis nous profitions de la vue sur le jardin avec ce couché de soleil qui laissait place à des couleurs rosé. J'étais dans les bras de celui que j'aimais et avec la plus belle vue.


¸¸.•*𝙅𝙚 𝙩𝙚 𝙥𝙧𝙤𝙢𝙚𝙩 𝙪𝙣𝙚 𝙡𝙞𝙗𝙚𝙧𝙩𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant