Chapitre 18

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Après de longues minutes, je me calme enfin et essuie mes larmes. J'ôte la chemise à contrecœur et la porte à mon visage. Elle sent si bon. Elle sent... lui. Je suis pathétique. Je la plie et la pose sur la petite commode.

J'enfile les habits qu'il m'a ramené en vitesse hier. C'est-à-dire les sous-vêtements noirs, un short en jeans noir, un top noir également. Tout est étonnamment à ma taille. Ayant froid, j'enfile le sweat aussi (qui est légèrement oversize). Me voilà donc toute de noir vêtue. J'avais oublié le sentiment de plaisir que me procure le fait de porter cette couleur.

Je grimace en m'observant dans le miroir. J'ai une tête de vainqueur grâce à mes cernes de trois kilomètres, mon maquillage qui a coulé et mes cheveux tout ébouriffés. Mon regard se pose sur mes lèvres. Je les caresse de mon pouce, me remémorant qu'il y a moins d'un jour, les lèvres d'Azaël en avaient pris possession. Je me surprends à en redemander. Je secoue la tête, énervée. Il faut que j'arrête avec ça. Je retourne dans la pièce où Sam se trouve et il me tend un sac.

–Voilà le reste de ce dont tu as besoin, je pense.

Je prends le sachet en le remerciant et y découvre mon démaquillant, mon maquillage, ma brosse, mes chouchous, ma paire de converses noires et un sachet contenant un pain au chocolat. C'est parfait ! Il a dû repasser chez moi avant de venir ici. J'enfile les chaussures avant de retourner devant le miroir de l'entrée. J'enlève le reste de mon maquillage et me remaquille légèrement. Après, je ramène mes cheveux blonds en une haute queue de cheval à l'aide d'un chouchou rose bonbon (oui, j'adore le noir mais j'aime aussi le rose parfois). Je reviens à nouveau près de Sam et j'entame le pain au chocolat en allant m'asseoir sur le fauteuil. Entre deux bouchées, je lui demande :

–Comment vous en êtes-vous sortis ?

Il fixe un point au loin et part s'asseoir sur le rebord de la fenêtre, qu'il a ouverte.

–Quand il t'a emmenée, ses minions nous ont tabassés, Rémiel et moi. J'ai cru qu'on allait y rester tellement ils se sont acharnés. Après ça, ils sont repartis et je croyais que j'avais échoué à te protéger. Il semblait si déterminé à te tuer que j'étais sûr que tu ne passerais pas la nuit. Lorsque j'ai repris un peu de force, j'ai essayé d'aider Rémiel mais il était dans un encore plus sale état que moi donc il a décidé de rentrer au Paradis afin de guérir plus vite.

Sa moue attristée me regarde.

–Je ne sais pas s'il va s'en sortir.

Je vois des larmes naître au coin de ses yeux. Je m'approche de lui, ayant fini de manger, et le prends dans mes bras. Je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. Sam a voulu me protéger moi et il va peut-être en perdre son frère. Une partie de moi se dit que j'aurais mieux fait d'y passer à sa place. Je n'aurais plus manqué à personne à présent. Mais bon, il faut que je sois forte pour Sam. J'aimerais tant lui dire qu'il ira bien mais je ne souhaite pas lui mentir...

–Il est fort. Il se battra pour te revenir.

Je sens ses larmes dans mon cou.

–J'ai merdé Emmy, j'ai failli te perdre et j'ai peut-être perdu mon frère. Je croyais qu'on pouvait se cacher de lui, le battre et que tu irais bien. Que tout le monde irait bien.

Il se décroche de moi et me regarde.

–Je ne sais plus si je suis en mesure de t'aider.

Il se lève et pousse un cri de frustration en passant les mains dans ses cheveux bruns. Je ne sais pas quoi dire. Je vais chercher la bouteille d'eau, bois un coup, et m'en sers afin de me laver les dents.

–Enfin, de toute façon, tu n'as plus besoin de moi apparement.

Je lève brusquement les yeux vers lui.

Mon ange [terminée]Where stories live. Discover now