Les Larmes Noires du Dragon Tome 1 - Écuyère /// v2/// Terminé

Chapitre 52 - Piège et Guibolle

Fin Rhumaire Prémoris, Obscura eut la surprise de recevoir du courrier en provenance du Palais. C'était une lettre de Rise. D'une écriture sévère et appuyée, ses phrases étaient directes mais sincères, sans s'embarrasser de subtilités ; elle prenait de ses nouvelles. Obscura lui répondit avec plaisir, et une correspondance s'engagea entre elles dès le lendemain.

La femme s'intéressait à sa vie à Keveal, mais aussi à sa scolarité, ses amis, son mentor, mais également le petit carnet de Saraphia. En échange, elle lui confiait en échange des anecdotes sur ses études aux côtés de sa mère et de Dame Modoe, ainsi que les avancées dans l'enquête sur Melrius. Mais il y avait autre chose dans ces courriers, qu'Obscura ne réalisa qu'à la troisième ou quatrième lettre : Rise ressentait un cruel besoin de s'ouvrir à quelqu'un d'autre qu'à un membre de son escouade. C'était une faim d'amitié simple, un je-ne-sais-quoi qui les rapprocherait comme elle l'aurait fait avec une nièce ou une filleule, à la manière d'un atelier cuisine, d'une sortie shopping ou d'une enquête sur un Éternel meurtrier.

Et plus le temps passait, plus l'envie de retourner explorer les ruines de Shanlia grandissait dans l'esprit d'Obscura. Cette idée ne la quittait pratiquement jamais. Elle en rêvait même, parfois...

Beaucoup de choses semblaient avoir commencé là bas ; d'autres s'y termineraient sûrement.

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– Vous êtes superbes ainsi, tous en rang d'oignon pour venir me chercher ! Une belle brochette d'andouilles de premier choix, si je puis me permettre, s'écria le Chevalier de Poussière en virevoltant de son grand chapeau.

Ses poursuivants, une dizaine de jeunes miliciens assermentés par Chevalière Douceliah, se regroupaient sur le toit en une longue file hésitante. Leur cible les attendit en sautillant, faisant mine de s'étirer en prévision de leur course poursuite au-dessus des tuiles et des gargouilles de l'école.

- Cette fois-ci, tu ne t'échapperas pas, Chevalier de Poussière ! rugit le premier milicien de la file.

– Ouais ! On va enfin t'attraper ! cria la deuxième.

- Ne poussez pas derrière ! se lamenta le troisième qui avait un peu le vertige.

- Il est toujours là ? demanda le quatrième, dont la plume tremblotante du chapeau du troisième lui bouchait la vue.

– Oh voyons, mes pauvres amis, répondit le jeune homme masqué, vous me faites de la peine, à vous agiter sur ce toit. Un petit coup de vent et vous pourriez tomber par-dessus bord.

Il se pencha théâtralement vers le vide pour contempler le sol, trois étages plus bas.

– C'est vachement haut, quand même..., fit une cinquième.

– Je peux plus bouger... Aidez-moi à redescendre ! supplia le sixième.

– Arrêtez de vous plaindre ! Il est là, devant nous ! gronda le premier à ses suivants.

– Tenez, je suis bon joueur, je vais vous aider. Je redescends, ce sera bien plus simple pour vous de m'attraper ! rit le Chevalier de Poussière.

Après un salto arrière où il atterrit parfaitement droit, en équilibre sur le rebord de la corniche, il sauta de nouveau dans un grand mouvement de cape, pile au travers d'une petite fenêtre ouverte de l'écurie.

- On est obligé de sauter ? s'inquiéta le troisième qui tremblait de plus en plus des genoux avant de s'accroupir à quatre pattes.

– Demi-tour ! Faites demi-tour ! cria le premier en se retournant. Chevalière Douceliah avait prévu ce genre de lâchetés de sa part, on a encore une chance de l'attraper !