My StepBrother Felix

Chapitre 39: Appelle-moi Daddy

A mon retour au domicile, je retrouve ma mère enfin rentrée du mariage qu'elle aidait à finaliser. Si j'en crois le sourire sur son visage, elle n'a pas eu connaissance de mon rapprochement ni de la position délicate dans laquelle j'ai été surprise. Yoo a donc respecté ma demande de temps avant que la vérité ne soit partagée. Son besoin de me toucher la peau pour s'assurer qu'il ne m'est rien arrivé me met en alerte, ne supportant pas les contacts non désirés. Toutefois, je suis intriguée par le bouquet qui trône sur la table. Mon beau-père chercherait-il à se faire pardonner le secret que nous partageons ? Dans ce cas, je dois craindre qu'il ne dévoile très tôt le pot aux roses.

— Elles sont très belles, ces tulipes. 
— Ce sont des azalées, Mia, me sermonne ma mère pour mon peu de culture florale. Tu peux remercier ton ami, ou devrais-je dire ton petit ami, ajoute-t-elle avec un clin d'oeil. 

Je crois manquer d'air ou développer une envie subite de renvoyer ce que j'ai sur l'estomac. Mon regard se tourne automatiquement vers Felix qui nie de la tête être à l'origine de ce cadeau et surprend Yoo me faisant signe de cesser de les fixer pour ne pas me trahir. 

— Mon petit ami, tu dis... Et je peux savoir qui c'est puisqu'il n'a pas pris la peine de m'informer de ce détail. 
— C'est le très gentil Kai qui t'a invitée ce week-end à son gala. Il m'a laissé une petite carte. Attends, je te la lis. Pour Madame Lee Gyeong, à qui je dois une éternelle reconnaissance pour avoir mis au monde une merveille. 

L'émotion est si subite que je ne parviens pas à pincer les lèvres si fort que le rire éclate de ma bouche. Les garçons, visiblement punis aux fourneaux, me rejoignent dans cet éclat pour le plus grand agacement de la concernée. 

— Vous êtes juste des jaloux, marmonne ma mère. Moi je les aime, mes fleurs. Et je le trouve très beau son message. 
— Attends le prochain, lui dis-je. Il t'écrira: ton père est un voleur. Il a volé toutes les étoiles pour les mettre dans tes yeux. 
— J'ai mieux, s'amuse Felix. Ton père est un fermier, car tu es une sacrée belle poule. 
— Ma Gyeong, oh ma Gyeong. Ton père doit faire des biscottes, car tu es craquante, ricane Yoo. 
— Ton père n'est pas psy ? Parce que je suis fou de toi ! 
— Ton père est aviateur, car tu me fais planer. 
— Oh, ça suffit ! Vous me bassinez avec vos niaiseries. Il n'empêche que je lui accorderais tout à fait ta main s'il me le demandait.
— De un, on la demande au père et le mien est à 7 000 kilomètres. De deux, j'ai un peu mon mot à dire. De trois, il ne m'intéresse pas. Mais tu peux encore annuler ton mariage, attendre qu'il soit majeur et le choper. C'est un bon parti. 
— Mia ! s'offusque-t-elle. Je crois que nous allons arrêter là cette conversation, mais j'aimerais que tu lui laisses une chance à ce pauvre garçon. Il a l'air d'être fou de toi. 

Muni de son chiffon qui claque dans le vide, Felix s'installe sur l'accoudoir, à quelques centimètres de moi pour marquer involontairement son territoire. Cependant, il ne réalise pas mettre notre secret en danger. Je me refuse de céder à l'envie de le toucher et jette un coup d'oeil au bon fonctionnement de l'application, sans donner de réponse à sa requête.
Le repas terminé, nous laissons les adultes seuls devant la diffusion de leur drama. Le fait que Yoo monte volontairement le son nous permet de deviner qu'il couvre d'éventuels bruits à venir. 

Je ne perds pas de temps dans le déshabillage et m'offre une douche plus que revigorante. Après les tensions et la fatigue de la journée, je souhaite faire peau neuve pour cette nuit. Je retrouve mon petit ami sur mon lit, en caleçon mais avec une veste de smoking sur son torse nu. 

— Tu m'expliques le concept ? 
— J'ai envie de tenter un fantasme, un délire. Ca te dit ? 
— Laisse-moi deviner. Tu veux faire l'amour en costume de marié ? Un conseil, rends ça à ton père avant qu'il ne s'en rende compte.
— Non, tu n'es pas sur la bonne piste. C'est juste un accessoire pour t'aiguiller. J'ai l'air comment avec ça ?
— Con.