Chapitre 49: Make it bouncy

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Felix

J'ai beau avoir les yeux rivés sur la télévision, je n'ai pas la moindre idée de ce qui est diffusé. Mon esprit est ailleurs. Loin. Ou plutôt du côté d'une certaine villa où se déroule actuellement la soirée dont tout le monde parle. Lee Jeno, le troisième membre des Five et accessoirement fils de notre cher ministre, organise une fête qui rassemble les lycéens les plus populaires de Séoul. Il fut un temps où j'étais de toutes les soirées, mais depuis mon accrochage, avant la rentrée, de nombreuses portes se sont fermées. Surtout celles gérées par la clique de Kai. Cette réalité ne m'étonne qu'à moitié mais ce soir, je regrette de ne pas pouvoir y assister pour savoir ce qu'elle fait. 

Non. Je me voile la face. Je sais très bien quelles sont ses intentions puisque j'ai assisté à la conversation avec ses copines. Je crois que son indifférence à mon encontre était encore plus blessante que nos précédentes crises de nerfs. Je n'ai qu'une seule crainte, qu'elle mette ses menaces à exécution et couche avec un autre pour m'oublier. Ma conscience me demande ce que j'en ai à faire puisque je suis censé avoir tourné la page, mais rien y fait. Mia occupe encore mes pensées chaque seconde.

Je crois entendre mon père demander à ce que Gyeong lâche enfin sa poêle et se défoule dans la cuisine en lavant la vaisselle, ce qui n'augure rien de bon avec la proximité qu'il crée en s'asseyant sur le canapé. Je meurs d'envie de m'éloigner et de me réfugier dans ma chambre, mais son bras se tend avant même que je n'engage un redressement de mon corps. Il a au moins le mérite de me connaitre et d'anticiper mes réactions. 

— Tu veux bien qu'on discute un moment ? 
— J'en ai autant envie que de me retrouver seul avec Gyeong et sa poêle donc... 
— Ma fiancée ne te tuerait pas si ça peut te rassurer. 
— Non, elle s'assurerait que je souffre pendant des heures pour une raison qui m'échappe encore. 

La vision que j'ai de cette femme, que je pensais inoffensive, essuyant avec vigueur les assiettes avec un regard de tueur me terrifie. Quelque chose me dit que cela est en lien avec l'esprit guerrier de sa fille. Toutes deux sont peut-être liées par une force surnaturelle, comme les filles qui ont leur règle en même temps. 

— Que penses-tu de ta situation amoureuse, Felix ? 
— Tu me demandes un compte rendu à 21h00 ? 
— J'aimerais que tu verbalises et partages avec moi tes émotions. 
— Papa, tu me soules... dis-je avec l'envie de m'en aller plutôt que de subir cet interrogatoire pesant. 

Mon père n'y est pour rien mais je suis naturellement crispé, peu importe les rôles qu'il joue. L'autoritaire me donne envie de bâiller, l'amical me rend méfiant, le conseiller me fatigue, le comique me dépite. Pourtant, je sais qu'il ne mérite pas ces ressentiments. Je suis ingrat, injuste et lui fais payer les erreurs d'une autre, celle que je ne peux pas détester réellement. Ma mère. 

— Je ne sais pas si vous vous rendez compte à quel point vous êtes ridicules, tous les deux. A vous venger l'un après l'autre, vous n'avancerez pas. 
— C'est elle qui a commencé. 
— Tu n'as plus quatre ans, Felix. Sors-moi des arguments dignes de l'adulte que tu prétends être. Tu penses valoir mieux qu'elle ? Elle était exactement au même endroit pendant que tu étais avec je ne sais qui pour faire tes cabrioles. 

L'expression me fait lever les yeux au ciel mais je n'ai pas le temps de répliquer qu'il continue de tirer à balles réelles. 

— Elle pleurait en regardant l'horloge et a fini par monter en comprenant que tu ne réfléchirais pas avec ton cerveau. 
— Papa ! T'es obligé de me descendre comme ça. Tu ne peux pas me défendre un peu ? 
— Parce que t'es mon fils ? Non. Mon rôle est de te signaler quand tu empruntes le mauvais chemin, et là tu es carrément à contresens. 
— Mais je...
— Tout ce que tu diras ne justifiera pas le comportement que tu as eu. Tu as peut-être été blessé par son histoire, mais ça ne méritait pas ton défilé dans les escaliers avec le préservatif. Franchement, là, je peux te dire que j'ai eu honte, car je ne t'ai pas élevé ainsi. 
— Elle m'a trompé! 
— C'est ce que tu te répètes pour te donner bonne conscience mais as-tu pris le temps de l'écouter jusqu'au bout ? Rien que ta tête me confirme que non. Et je suis certain qu'elle n'a pas fait le moindre effort pour te confier les mots qu'elle m'a glissés. Pour ta gouverne, tu ignores qu'il l'a harcelé pour l'avoir son fichu baiser. Mais qu'elle n'a jamais cédé. Même après avoir entendu ton secret.
—  Elle n'a jamais... De quel secret parles-tu ? 
— Ne me regarde pas comme ça, je ne sais que le strict minimum. Elle a parlé d'une Rosé et du couple que tu avais brisé pour obtenir cet iPhone. 
— Mais, c'est des conneries. Je n'ai...

My StepBrother FelixWhere stories live. Discover now