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Un an est passé. Je viens de retourner d'une bataille en France. À chaque bataille et à chaque guerre, je m'approche de plus en plus du "roi". Et un jour, je l'attraperais et lui demanderais des comptes sur la mort de mon père.

J'arrive enfin à la capitale, les gens m'accueillent avec des fleurs, et les soldats marchent derrière moi. Je m'avance devant tout le monde, la tête levée vers le haut. Ma première grande victoire.

J'arrive devant le palais et rentre. Je vais dans ma chambre où m'attendent mes frères et soeurs. Je m'approche d'eux en souriant.

- Mon lion. Me dit ma mère en souriant. Tu es revenu sain et sauf.

Je hoche la tête en souriant puis lui embrasse le front. Je salue mes frères et soeurs puis mes tantes.

- Nous sommes heureux de ta victoire, mon Erhan. Me dit ma tante Irem.

Je lui souris.

- Al hamdulilLah. Dis-je en souriant. Nous avons eu la victoire par Sa volonté.

Elle hoche la tête joyeusement.

- Je pense que notre Sultan a besoin de se reposer. Dit ma tante Jihen. Nous reviendrons plus tard.

Je hoche la tête puis ils s'en vont tous. Je m'assois sur mon lit, puis enlève mon turban. Je lève les yeux au ciel puis les ferme.

- J'espère que tu es fier de moi, baba. Chuchotais-je. Tout serait plus beau si tu étais ...

Je me mets à soupirer. Je ne me voyais pas prendre ce trône, mener des guerres avant longtemps. Je ne me voyais prendre la place de mon père...

D'un coup, j'entends la porte s'ouvrir. Je lève la tête, pensant que c'est ma soeur, mais c'est une femme. Une des concubines.

- Mon Sultan... Me dit-elle.

Je me lève en fronçant les sourcils.

- Qui es-tu ? Que fais-tu ici ? Lui demandais-je.

Elle me regarde, confuse.

- Sultana Jihen m'a envoyée pour vous... Dit-elle.

Je soupire.

- Tu peux partir. Lui dis-je sans la regarder.

Puis je tourne le dos et va dans mon balcon. Ce que j'ai retenu de l'histoire, c'est que certaines sultanes influencent le Sultan en leur offrant des concubines. Moi, je ne le veux pas. Et encore moins de Sultana Jihen, je connais ses intentions. Et jusqu'à mon dernier souffle, je promets de ne pas faire du mal à mes frères.

REHAM

Après être retournée dans ma chambre, Aminata me ramène Emin. Je pense que j'ai assez attendu. Même si tout le monde me dit le contraire, je le ressens : mon fils va mal.

La médecin arrive. Elle s'approche de mon fils puis l'examine. Elle touche sa peau, et comme toujours, il se met à pleurer et à vouloir s'enfuir en rampant sur le sol.

- Sultana, je ne vois pas ce qui va mal. Me dit-elle. Peut-être que notre prince est simplement sensible au touché...

Je secoue ma tête.

- Mes autres enfants ont commencés à prononcer quelques mots quand ils étaient plus petit que lui. Lui dis-je. Il ne fait que prononcer des sons, il pleure quand quelqu'un le touche, il se met à courir partout avec panique quand je change les choses de leur place, ou quand je lui change ses jouets.

Elle me regarde tristement.

- Permettez moi, Sultana. Je vais faire quelques recherches de mon côté, et je reviendrais quand j'aurais trouvée. Me dit-elle.

Je hoche la tête, et les servantes emmènent Emin. Je m'assois, désespérée.

- Sultana... ne vous inquiétez pas, nous allons trouver. Me dit Aminata.

Je secoue ma tête tristement.

- Je ne peux pas toucher mon fils, Aminata. Dis-je les larmes aux yeux. Je ne peux pas le prendre dans mes bras, l'embrasser, sentir son odeur. Il y a une barrière entre mon fils et moi, et cela me fait tellement mal.

Elle s'assoit alors à côté de moi, puis prends ma main dans la sienne.

- Je ne sais pas si c'est correct de dire cela, mais je vous considère réellement comme une grande soeur. Me dit-elle. Vous avez tellement fais pour moi, et j'en suis tellement reconnaissante ! Vous pouvez comptez sur mon soutien, Sultana. Je serais toujours à vos côtés. Toujours.

Je lui souris puis la prends dans mes bras.

- Heureusement que tu es , Aminata. Lui dis-je doucement. Mon amie, ma soeur, ma confidente.

Je me rappelle au tout début, Rehan l'a choisit pour moi. Il lui a fait confiance, et m'a confié à elle. Elle a tant vécu avec moi, et j'espère que l'on vivra encore beaucoup de choses.

JIHEN

Je vois Shahin rentrer. Il ne me regarde toujours pas. Et chaque fois que je vois son visage, notre dernière conversation me revient. Il m'a laissé pendant un an à me ronger.

Pendant qu'il était en guerre, je ne faisais que d'y penser. Et plus j'y pensais, plus j'en perds. Il m'a avoué sans hésiter qu'il ressentait toujours quelque chose pour cette femme. Cette maudite femme.

Mais je ne le lâcherai pas. Une fois que j'en aurais finis avec elle, il viendra à moi en courant. Il ne la verra plus. Il ne verra que moi, et seulement moi.

- Où vas-tu ? Lui demandais-je.

Il me regarde rapidement.

- Chercher un médecin pour Sultana Reham. Me dit-il.

Je tourne ma tête vers le côté, puis souris. Je tente de cacher mon sourire devant lui.

- Pourquoi faire ? Demandais-je. Est-elle malade ?

- Ne te réjouis pas. Me dit-il. Notre Sultana va très bien. Seulement, Prince Emin est malade mais nous ne savons pas ce qu'il a.

Je hoche la tête. J'espère tout de même que mon neveu n'a rien de grave. Mon problème est avec leur mère, et non pas avec mes neveux et nièces.

- Si tu me le permets, je dois partir. Dit-il.

Avant qu'il ne parte, je l'attrape par le bras.

- Shahin, tu ne vas toujours pas me parler ? Lui demandais-je.

- Je viens de te parler. Dit-il froidement.

Je soupire.

- Non. Je veux que tu me parles comme un homme avec sa femme. Dis-je. Devant Allah, je suis ta femme, Shahin. Ne l'oublie pas. Ne l'oublie jamais.

Il me regarde longuement puis il s'en va. Cela fait longtemps que je n'ai pas fais de bruits, mais je promets que mon retour sera fort, très fort.

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