Chapitre 9

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Une fois l'homme parti , Caput se tourna vers Movan l'œil mauvais.

- Toi, j'aime pas ta façon de faire le malin.

Nullement impressionné, Movan lui sourit.

- Et moi, je n'aime pas tes manières.

- Méfie toi Movan, n'oublie pas qui je suis.

Le jeune homme le regarda droit dans les yeux.

- T'inquiète pas, j'oublie pas. Je n'oublie rien.

Caput ne releva pas le sous entendu.

- T'as intérêt à te tenir tranquille si tu ne veux pas qu'il t'arrive des ennuis.

Puis désignant du menton la fillette restée là, il demanda d'un ton méprisant :

- Et ça ? On en fait quoi ?

Movan contint son envie de lui mettre son poing sur la figure.

- Personne ne l'a réclamée ?

- Pff! Non ! Qui en voudrait ? dit-il d'un air dédaigneux. Regarde la !

Le jeune homme serra les dents.

- Très bien! Dans ce cas je la garde!

Caput parut surpris comme si une telle idée était tout simplement saugrenue.

- Ici ? Au village ?

- Oui ici. Il y a une loi qui me l'interdit ?

Le maire soupira bruyamment, visiblement mécontent.

- Très bien. Garde la si cela t'amuse, mais qu'elle ne nous attire pas des ennuis.

Movan sourit exagérément en montrant les dents.

- Le grand Caput aurait-il peur d'une petite fille ?

L'intéressé se contenta de hausser les épaules. Il fit signe à ces deux gardes du corps de sortir. Ils obéirent sans dire un mot. Movan se dit que décidément ils étaient bien dressés. Caput les suivit. Sur le pas de la porte il se retourna :

- N'oublie pas, je t'ai à l'œil, dit-il avant de tourner les talons.

Movan referma la porte derrière lui et revint vers la fillette qui n'avait pas bougé. Elle était assise tranquillement. Elle avait suivi tout l'entretien mais était demeurée impassible. Difficile d'évaluer ce qu'elle en avait compris ni même si elle était affectée par le départ de son amie. elle regardait Movan avec une confiance absolue qui le touchait au plus profond de lui même.

- Hé bien, fillette. je crois qu'on va rester ensemble, toi et moi. lui dit-il en souriant.

La petite se jeta dans ses bras

Il avait élevé l'enfant comme sa propre fille. Il n'aurait jamais imaginé s'attacher à une fillette à ce point, mais elle et lui se comprenait. Ils étaient semblables. Ils n'avaient personne d'autre au monde. Il l'avait prénommée Aura, du prénom de sa défunte mère. Muette les premiers temps, elle s'était mise à parler quasiment du jour au lendemain. C'était une enfant à la fois intelligente et sensible. Curieuse de tout elle apprenait vite. Ses nuits étaient fréquemment peuplées de mauvais rêves dont elle se souvenait peu le lendemain. Movan pensait qu'elle avait du vivre des événements traumatisants qui se manifestaient à elle durant son sommeil.

La quête d'Yrain et Aura tome 1 : Aux confins du mondeWhere stories live. Discover now