Chapitre 18

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Ils se séparèrent de Démon à la limite de la forêt, l'animal ne la quittant jamais.

- Tu fais attention à toi hein démon. T'approche pas du village, lui dit Aura en le câlinant.

La bête répondit par un grognement. Après quelques caresses de la jeune femme, il s'en retourna au cœur des bois.

Devant eux la lande s'étendait à perte de vue. Plus sur la droite à quelques centaines de mètres, ils pouvaient apercevoir les marécages que Movan leur avait déconseillé d'approcher. C'était le début de l'après midi et les soleils était au plus haut dans le ciel. Après s'être rapidement sustentés à l'ombre des derniers arbres, ils reprirent leur route sous une chaleur accablante. En effet, loin du couvert du feuillage de la forêt, les rayons de soleil étaient puissants à cette heure de la journée. Ils avaient de l'herbe jusqu'à mi cuisse et avançaient péniblement. Yrain qui pensait que cette partie du voyage serait un jeu d'enfant, déchantait et regrettait la forêt.

Aura elle-même semblait moins à l'aise. La chaleur et l'effort qu'il lui fallait produire en marchant dans de l'herbe si haute, la fatiguait visiblement.

- Nous n'arriverons pas chez le Châtelain aujourd'hui. Il nous faudra camper encore cette nuit.

Yrain regarda vers l'horizon et ne voyait que la lande. Il se demandait si elle s'arrêtait quelque part. D'après la carte de Movan, plus loin se trouvait l'océan, mais vu d'ici il n'était pas visible.

Ils marchèrent de longues heures sans que le paysage ne change. C'était assez décourageant car ainsi ils avaient l'impression de ne pas avancer.

Rapidement la soif se fit sentir et l'outre d'eau passait fréquemment de l'un à l'autre.

Heureusement dès le coucher du premier soleil, la température redescendit nettement, pour devenir très supportable. Quand le second se coucha à son tour une heure plus tard, il commença à faire carrément froid. D'un commun accord, ils décidèrent de poursuivre leur route au clair de lune pour réduire la distance qu'ils leur resteraient à faire le lendemain, qu'Aura prévoyait aussi chaude.

Ils parlaient peu, économisant leurs forces et leur souffle et la nuit étaient tombée depuis plusieurs heures quand, épuisés , ils se résolurent enfin à faire halte pour dormir un peu.

Il ne firent pas de feu, car l'herbe était sèche et en l'absence de point d'eau à proximité ils ne pouvaient prendre le risque de provoquer un incendie. Pour ce souper, il durent se contenter des quelques restes du déjeuner, agrémentés de quelques baies qu'Aura avait cueillies plus tôt.

- Parle moi d'Yvara, lui demanda la jeune fille.

Parler de sa sœur ? Il ne l'avait pas vu depuis 20 ans, il ne pouvait donc raconter que celle dont il se souvenait : la petite Yvara.

- Yvara était une boule d'énergie. C'est toujours elle qui avait les meilleures idées. Enfin les pires selon nos parents. Elle ne s'arrêtait jamais. Un nouvel endroit à explorer, un nouveau jeu à expérimenter. Elle avait l'esprit vif. Moi la plupart du temps je me contentait de la suivre, mais toujours tête baissée. Il suffisait qu'elle propose, j'étais toujours partant. On se chamaillait sans cesse, mais on ne se séparait jamais. Nos parents ne cherchait jamais à savoir lequel de nous avait fait la bêtise, ils savaient qu'on était forcement tous les deux dans le coup. D'ailleurs, quand une sottises était faite, que quelqu'un venait se plaindre à eux, ils demandaient « qu'est ce que les jumeaux ont encore inventé ?

La quête d'Yrain et Aura tome 1 : Aux confins du mondeWhere stories live. Discover now