Chapitre 11

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¤ L'amour est en tous

- Bonjour Meliodas ! lance Elizabeth d'une voix légèrement plus aiguë que d'ordinaire.

- Salut Liz', répond le blondinet avec un sourire désarmant.

Après une bonne nuit de sommeil, il se sentait nettement mieux et se sentait d'attaque pour les cours de la journée. Les joues de la jeune fille deviennent d'une couleur rouge s'approchant à peine de celle d'une tomate trop mûre. Intrigué, il hausse un sourcil.

- Tout va bien ?

- Je... euh, oui, fit-elle en riant nerveusement. Bien sûr que oui !

Les joues en feu, elle remis son sac à main contenant ses cours sur son épaule et tourne les talons. Sa sublime silhouette s'éloigne rapidement, se frayant un chemin parmi la cour bondée de monde. Gowther et Diane échangent un regard. La grande brune s'apprête à ouvrir la bouche quand une main l'attrape par la taille. Elle se retourne en riant pour être face à son petit ami. En guise de bonjour, le châtain dépose un chaste baiser sur ses lèvres. Un sourire se dessine sur les lèvres roses de Meliodas en voyant Howzer se mettre sur la pointe des pieds pour embrasser son amie. Depuis qu'il connaissait la jolie brune, c'est-à-dire depuis la seconde, elle a toujours été complexée par sa taille. Selon ses dires, dès le primaire, elle dépassait déjà tout le monde, garçons et filles. Les regards interrogateurs et moqueurs des autres lui avaient rapidement fait regretter sa différence. Même si elle ne le dit pas, les commentaires des autres sur sa différence de taille avec Howzer la blesse.

- Allez, les amoureux ! Je dois vous laisser, j'ai cours avec ma fabuleuse prof de français.

- Amuse-toi bien, ricane Gowther en levant les yeux de son téléphone.

Le blond le bouscule légèrement en levant les yeux au ciel d'un air amusé. Mais avant qu'il ne parte, Diane lui attrape le bras.

- Quoi ?

- Meliodas, commence-t-elle, mal à l'aise. Tu sais ce qui est en train de se produire, n'est-ce pas ? Tu sais qu'Elizabeth...

Sa phrase reste en suspens entre eux. Semble geler le temps. Enfin, l'interpelé se dégage doucement et acquiesce. Le doute est encore possible, mais au fond de lui, l'évidence s'impose à lui sans qu'il le veuille. Il adresse un pitoyable sourire à la brune avant de s'éloigner à grand pas, son sac de cours se balançant violemment d'une épaule à l'autre, représentant à merveille ce qui se passe dans son esprit. Tout se ballote furieusement, tel un radeau surpris et emporté dans une tempête. Il arrive devant la salle, en même temps que les derniers retardataires. Howzer, assis à une table, lui fait signe. A cet instant précis, une jeune fille à la crinière dorée s'installe à côté de lui. Sans manifester le moindre sentiment, le blondinet cherche une autre place.

- Eh, Melio ! lance une voix devenue familière.

Le bleuté le regarde de ses prunelles malicieuses. Un sourire félin collé aux lèvres.

- Viens t'assoir avec nous, reprend-il.

Sans rien répondre, le blondinet dépose son sac sur la table. Une fois assis, Escanor se retourne et tend son énorme main pour lui faire un check.

- Content de te voir, mec, dit-il comme s'ils se connaissaient depuis toujours.

- Pareil, mon gars.

- Eh, tu sais pas quoi ? L'autre jour, j'ai emmené ce p'tit scientifique en philo.

Dans sa bouche, le "p'tit" n'avait pour une fois pas une résonance moqueuse ou méchante. Au contraire, on y sentait le respect et l'affection. Ce qui fit sourire Meliodas. Quand, pour la dernière fois, l'avait-on accueilli aussi rapidement et sans le moindre jugement ? Peut-être se doutait-il que c'était parce que Ban se retrouvait en ses propres ténèbres. Peut-être n'en sait-il rien. Peut-être se contente-t-il de vivre l'instant.

- Nooon, jure ?! fait le voisin d'Escanor.

- Et devine quoi ? Il a a.do.ré, continue-t-il en détachant bien les syllabes du dernier mot, pour prolonger son effet.

- Tu m'étonnes, la philo c'est super mais aussi vachement compliquée quand t'assistes à un cours limite magistral comme le mien.

- Honnêtement, j'ai trouvé ça cool mais c'est une manière de penser totalement différente, fit le lycéen aux cheveux de blés.

- Je me doute bien, vu que je comprends rien aux maths et à la physique, intervient le roux dans un éclat de rire sonore.

La prof de français leur décoche un regard mauvais avant de s'éclaircir la voix. Ils allaient travailler sur le recueil de poèmes, Les Fleurs du Mal, de Baudelaire. L'un des nombreux textes à analyser et à retenir pour le bac de français à la fin de l'année. Les adolescents continuent de discuter gaiement pendant qu'elle distribue les photocopies du poème. Ban observe son nouvel ami. Certes d'une taille assez moyenne pour ne pas dire petite, mais néanmoins musclé, des cheveux semblable à l'or partant dans tous les sens, des yeux émeraudes pétillants mais voilé d'un léger je-ne-sais-quoi et des lèvres roses et charnues. Et, il n'allait pas se mentir, il le trouvait particulièrement attirant.

En croisant le regard malicieux du bleuté, la culpabilité se mit à ronger le jeune homme.

Hate me Love meWhere stories live. Discover now