Hate me Love me

Chapitre 2

¤ Mais qui est-ce ?

Las, les épaules courbées par un poids invisible, le blond se jette sur son lit. La fatigue de cette journée l'écrase, au sens littéral du terme. Il ferme les yeux. Et dire que ce n'est le premier jour... Il déteste l'école. Les rentrées encore plus. Ce moment où tout le monde te revoit et ricane devant toi. "Bah alors, t'as toujours pas grandi ? - Mange plus de soupe le nain !"

- Sortez vos manuels page 45, fait la voix exaspérée de la prof de maths.

Avec une lenteur calculée, tous les lycéens de son cours s'exécutent. Howzer, assis à côté de Meliodas, se balance sur sa chaise en poussant de temps à autre des soupirs. Comme le blondinet l'avait prévu, ils ne connaissaient personne dans la classe. C'est donc par logique (ou instinct de préservation) qu'ils se sont mis à la même table dans toutes les matières.

- Deux heures de maths dès le lundi matin, ils veulent notre mort ou quoi ? grogne le châtain en gribouillant dans son cahier.

- Elizabeth et Diane ont sport. Je sais pas lequel des deux est pire.

- Je préfère mille fois le sport !

Les yeux gris verts perçants de la prof le fusille. Le jeune homme lui adresse un faux sourire contrit. Avant de reprendre comme si de rien n'était sa conversation.

- Bah, très honnêtement, le sport à huit heures du matin...

- Ouais, ok c'est pas ouf. Mais c'est toujours mieux que de tenter de décrypter des lettres et des chiffres sans queue ni tête.

La porte s'ouvre brusquement dans un grand fracas. Tandis que les trois quarts de la classe sursautent, un jeune homme d'une taille extraordinaire et aux cheveux bleus en pétard entre tranquillement. Dépose avec un rictus ironique un papier rose pâle provenant de la vie scolaire sur le bureau de la prof. Jette un coup d'œil circulaire. 

- Hum, lance la prof, déstabilisée. Ban, tu peux aller t'assoir.

- Ouais.

Il se laisse tomber sur une chaise tout au fond de la pièce. Son voisin, un prénommé Escanor, lui fait un check avec un grand sourire. Ils commencent à discuter bruyamment. Attitude typique du cancre de la classe qui se la joue racaille. Meliodas retient un soupir. Soudain, il sent les prunelles attentives du nouveau venu se poser sur lui. Un malaise l'envahit. Il secoue la tête comme pour tenter de le chasser et se remet à ses équations.

Le bleuté regarde d'un air intrigué le gringalet aux cheveux blonds comme les blés. Plutôt pas mal du côté physique mais... quelque chose manque. Le dérange. Quand il se recale sur la chaise, il comprend enfin. C'est sa taille qui est inhabituelle. Un rictus s'inscrit sur ses lèvres.