10

199K 7.3K 9.9K
                                    

Avant que je n'aie le temps de réellement comprendre ce qu'il se passait, Caz s'empara de mon bras et m'entraîna vers la sortie de la grande salle

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.


Avant que je n'aie le temps de réellement comprendre ce qu'il se passait, Caz s'empara de mon bras et m'entraîna vers la sortie de la grande salle. Quelques hommes accoururent presque aussitôt dans le hall d'entrée, armés jusqu'aux dents et prêts à tout pour défendre leur territoire. Des impacts de balles résonnèrent contre l'acier de l'immense porte blindée, ne faisant qu'accentuer ma terreur. Bientôt, je ne distinguais autour de moi plus que le chaos, me raccrochant désespérément à la sensation des doigts de mon garde du corps agrippant mon épiderme.

Caz s'empara tout à coup de son arme avec une expression impassible. On aurait dit qu'il venait de revêtir son masque en fer forgé, celui du criminel entraîné à tuer pour survivre, qui le rendait si indéchiffrable que je ne parvenais à distinguer aucune émotion sur son visage. Ni angoisse, ni peur, ni colère. Seulement le contrôle. Ce n'était pas ses émotions qui le maîtrisaient mais bel et bien l'inverse. Et je trouvais alors ridicule le tremblement incessant de mes mains frêles...

-Surtout, tu restes derrière moi, m'ordonna-t-il fermement.

-Et mon père ? Il est toujours-

-Marcus saura se débrouiller, me coupa-t-il. Nous, par contre, il faut qu'on sorte d'ici.

Lorsqu'une énième vitre explosa, les débris projetés sur le sol mélangé aux hurlements de surprise entraînant un vacarme à la fois assourdissant et terrible, Caz s'exclama:

-Maintenant !

Aussitôt, il me traîna en vitesse jusqu'au couloir sombre qui desservait le hall d'entrée. La cadence à laquelle nous courrions était telle que je n'étais pas sûre de pouvoir continuer ainsi encore longtemps, chaque respiration s'engouffrant dans ma trachée me donnant l'impression d'une bourrasque enflammée. Au bout du long couloir, j'aperçus une porte en verre. Le voilà, notre seul et unique échappatoire. Tandis que nous nous rapprochions à grands pas, un détail pourtant presque imperceptible capta mon attention. Vers le sol près de la porte, un voyant rouge semblait clignoter de plus en plus vite...

Je m'arrêtai subitement, comme guidée par mon instinct de survie. Et ce dernier ne semblait me crier qu'une seule chose en boucle: fuis.

-Putain mais qu'est-ce qu'il te prend ?! s'écria Caz. C'est pas le moment de-

-Au sol ! hurlai-je en me jetant sur lui.

Soudain, une explosion assourdissante fit voler en éclats la porte en verre. Le souffle chaud et violent nous projeta à terre, mes vertèbres claquant contre le carrelage alors que les murs de la résidence semblèrent trembler sous l'abominable puissance de la détonation.

Les oreilles bourdonnantes, je me redressai en grimaçant de douleur. Je sentis alors deux mains saisir avec vigueur mon visage, m'incitant à ouvrir les yeux pour tomber dans le regard empreint d'un rare éclat d'inquiétude de mon garde du corps. Je compris qu'il me parlait à la vue de ses lèvres qui bougeaient et pourtant, je n'arrivais à entendre rien d'autres que les atroces acouphènes aiguës raisonnant dans mon crâne. Détaillant un instant son visage tiré par l'agitation, je remarquai une chose inhabituelle dégoulinant sur sa tempe. Il saignait.

Fallen Angel (sous contrat d'édition chez BMR)Where stories live. Discover now