Chapitre 8

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Cassandre avait été convoquée à 14h. Avant de se rendre au commissariat, elle prit la direction du palais de justice.

Elle entra dans le bureau du procureur sans plus de forme que la veille, se dirigea droit sur le bureau et y déposa une enveloppe :

- Ma lettre de démission !

- Commissaire, vous ne pouvez pas faire ça...Vous êtes une excellente commissaire.

- Ah oui ? répondit-elle sarcastique. Excellente au point d'abattre son collègue !

- Vous ne l'avez pas abattu ! D'accord, vous lui avez tiré dessus, mais il y a une légère différence tout de même...

- Peut-être, mais je ne peux pas continuer. Pas après ce que j'ai fait. Je ne pourrai plus jamais le regarder en face. Ni lui, ni aucun autre membre de mon équipe.

- Prenez un peu de recul. Je vais garder votre lettre quelques jours avant de la transmettre, pour vous laisser le temps d'y voir plus clair.

- C'est tout vu ! Mais faites comme vous voulez.

- Trop aimable !

Elle sortit du bureau, direction le commissariat. Elle tourna en rond avant d'y arriver exprès avec cinq minutes de retard, pour éviter de devoir affronter son équipe. Vasseur l'attendait de pied ferme.

- Commissaire, vous êtes en retard !

- Commandant. Surtout, faites comme chez vous !

- Asseyez-vous, commissaire, rétorqua-t-il sur un ton mielleux qui énerva Florence.

- Bien, qu'on en finisse. On était sur le point d'interpeler notre suspect, Etienne Martin, quand...

- « On », précisez commissaire, la coupa-t-il.

- Le capitaine Roche et moi-même, précisa Florence, exaspérée.

- Bien, continuez.

- Le capitaine Roche et moi-même étions sur le point d'interpeler notre suspect, Etienne Martin, quand mon fils est arrivé, pour dégotter un scoop.

- C'est vous qui lui aviez balancé les informations ?

- Quoi, mais bien sûr que non ! répondit Florence, offusquée. Jamais je n'aurais fait une chose pareille !

- Mais tiré sur votre collègue, si !

Florence baissa la tête. Oui, elle avait bien tiré sur Pascal....

Florence était sur le grill, cuisinée par Vasseur, dans son propre bureau, depuis un moment qui lui semblait une éternité.

- Continuez, que s'est-il passé ensuite ?

Florence relata les faits. Tout s'était passé très vite, et elle était encore sous le choc, ce qui rendit son récit confus par moments et énerva passablement Vasseur.

- donc, vous avez tiré sciemment sur le capitaine Roche, alors qu'il ne constituait aucune menace directe ? Il hurlait presque.

- Oui, murmura Florence

- Je n'ai pas bien entendu, commissaire.

- Oui, cria-t-elle. Oui ! J'ai tiré sciemment sur le capitaine Roche !

- OK, merci.

Florence le regardait, abasourdie.

- Vous pouvez y aller.

Elle se leva péniblement, machinalement, totalement perdue.

Elle avançait dans le couloir de façon automatique,l'esprit complètement ailleurs. Ce n'est que lorsqu'elle sentit une pression sur son épaule qu'elle reprit conscience de ce qui l'entourait.

Pascal se tenait devant elle, la main sur son épaule.

- Florence ? Florence, vous m'entendez ?

Il la regardait, l'air inquiet.

- Florence, ça va ?

Vasseur qui l'avait entendu se matérialisa dans l'embrasure de la porte du bureau :

- Capitaine, entrez !

A contrecoeur, Pascal laissa Florence pour s'avancer vers le bureau. Il se retourna : Florence avait continué son chemin sans même le regarder.

Elle sortit du commissariat en prenant soin de ne croiser personne et rentra chez elle.

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