Chapitre 2 :

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— Excusez-moi, est-ce que je pourrais passer ? Je suis assis à côté de vous, explique l'homme.

Je bafouille soudainement des excuses et je ramène mes jambes contre moi. L'homme se fraie un passage et s'assoit à côté de moi. Il me sourit et pose son journal sur ses genoux.

— Je m'excuse pour vous avoir bousculé juste avant d'embarquer dans l'avion, dis-je.

— Ce n'est rien. Au moins, je n'ai pas perdu mon journal. Ils annoncent les résultats du match de foot entre l'Irlande et l'Angleterre. Est-ce que vous avez une idée de qui est le vainqueur ?

— Non, je ne regarde pas le foot, et vous ?

Le sourire de l'homme s'élargit.

— Non plus, enfin, je veux dire, je ne sais pas qui est le vainqueur mais je regarde le foot.

J'acquiesce.

— Nous irons à un match de foot plus tard, dit l'homme.

Je lève les yeux au ciel.

— Et vous aimerez peut-être le foot, termine-t-il.

Je ris.

— On verra, on verra, dis-je. Pourquoi est-ce que vous n'avez pas regardé le match hier soir ?

— Oh, j'étais occupé, enfin, j'ai eu quelques problèmes...

Son visage s'assombrit et je m'apprête à lui demander ce qui s'est passé mais cela serait trop curieux alors je me tais. Le sourire de l'homme revient aussitôt et il prend le journal.

— Bon, peu importe. J'espère que l'Irlande a gagné, dit-il.

— Votre pays natal ?

— Oui, comment l'avez-vous deviné ? demande-t-il.

Je souris.

— L'accent. Votre accent est très prononcé.

L'homme se passe une main derrière la nuque et soupire, gêné.

— Oui, je sais. J'espère que ce ne sera pas un problème pour mon audition.

Je veux presque lui demander en quoi consistera son audition mais je ne dis rien. Je ne voudrais pas l'embêter.

— Rassurez-vous, ça ne dérangera pas. Je trouve que l'accent vous donne beaucoup de style. Vous serez choisi, j'en suis sûre, dis-je.

L'homme sourit.

— Merci, ça me fait plaisir.

Ensuite, il commence à lire son journal et je regarde mon téléphone. Ginny m'a répondu : « Super, j'ai hâte de te revoir, moi aussi. Tu m'as manqué. Sinon, est-ce que tu sais à quoi ressembleront les nouveaux acteurs ? » Je lui réponds en souriant : « Non, malheureusement, je suis dans l'ignorance, comme toi. » Soudain, l'homme pousse un cri de joie et je sursaute. Il me regarde et pose une main sur sa bouche.

— Oh, excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur.

— Je crois que vous devriez arrêter de vous excuser, dis-je en riant.

L'homme sourit et lève les bras.

— Désolé, c'est une habitude.

— Alors ? Qui a gagné ?

— L'Irlande, répond-il.

— Je m'en doutais, votre cri de joie me l'a fait deviner.

L'homme enroule son journal et le range dans sa sacoche posée à côté de lui. Il soupire et me fixe intensément.

— Nous avons beau se parler, nous n'avons même pas fait les présentations, dit-il.

— C'est vrai.

Alors il tend la main et je la serre.

— Colin O'Donoghue pour vous servir.

Je souris.

— Jennifer Morrison pour vous servir.

Ensuite, nous nous lâchons la main et je pose mes mains sur mes genoux, gênée. Il regarde à travers le hublot et sourit.

— Le paysage est vraiment magnifique, murmure-t-il.

J'acquiesce.

— Oui, j'adore Vancouver pour son paysage.

— Et bien, je crois que je vais l'adorer aussi.

Soudain, nous sentons une secousse et le pilote prend la parole. Nous sommes arrivés. Aussitôt, les personnes se lèvent, récupèrent leurs affaires et sortent de l'avion. Je me lève à mon tour, suivi de Colin et je m'apprête à prendre ma valise rangée dans le porte-bagage mais je n'arrive pas à l'attraper et Colin le remarque. Alors il me sourit, me demande de me décaler et il récupère ma valise qu'il pose devant moi. Je le remercie et je sors de l'appareil suivi de Colin qui a sa sacoche autour de son cou et sa valise derrière lui. Nous nous fixons pendant quelques minutes et je brise le silence en regardant ma montre.

— Je m'excuse mais je dois y aller. Je ne voudrais pas être en retard.

Colin acquiesce.

— Il n'y a pas de problème. De toute façon, je dois y aller aussi.

— Et bien, bonne chance, dis-je.

Colin me regarde, perplexe.

— Pour quoi ?

— Pour votre audition.

— Oui, c'est vrai ! Merci.

Je souris et je m'apprête à partir quand Colin m'interpelle :

— Jennifer ?

— Oui ?

— J'espère qu'on se reverra bientôt, Morrison, dit-il.

— Je l'espère aussi, O'Donoghue, dis-je en me prêtant à son petit jeu.

Ensuite, nous nous saluons une dernière fois et nos chemins se séparent. Bizarrement, je suis déçue de m'en aller. J'espère qu'il dit la vérité et que nous nous reverrons bientôt.

Une petite pincée d'amour [COLIFER]Where stories live. Discover now