Chapitre 20 :

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Les caméras sont alors allumées prêtes à tourner. Nous allons jouer la fameuse scène et le stress me submerge de nouveau. Reste calme, Jennifer, reste calme... J'ai su jouer le début avec mes amis, nous avons bien travaillé et nous n'avons pas eu à refaire la plupart des scènes. Adam est ravi et nous annonce que le tournage de cet épisode touche bientôt à sa fin. Je l'espère. Si on ne rate pas la scène du baiser. Si je ne rate pas la scène du baiser. Je sors de mes pensées quand une main se pose sur mon épaule, Colin me regarde, souriant, le sourcil levé.
 
— Tu es prête, Jen ?
 
J'acquiesce rapidement sans un mot, ne voulant pas montrer mon stress. Je pose mon script sur le côté et je me place à côté d'un arbre tandis qu'on me donne la flasque que Colin avait sorti juste avant cette scène. Je la serre alors dans ma main. Les techniciens se mettent alors en place, les caméras se tournent vers moi et Colin. Mon ami passe une main dans ses cheveux se recoiffant et ajuste sa chemise. Il semble concentré ; il révise sûrement son texte dans sa tête. À moins qu'il le connaisse déjà. J'ai l'impression que je ne vais pas réussir. Je souffle alors un coup, essayant de rester calme. Je ne dois pas me laisser distraire.
 
— On va commencer à tourner. Restez bien en place, nous informe Adam.
 
Je ravale ma salive et je fixe la flasque ne voulant pas penser à ce qu'il va suivre. Après tout, ce n'est qu'un baiser... ? Mais oui, c'est juste un baiser. Juste un baiser. Il ne signifiera rien du tout. Un soupire s'échappe de mes lèvres et Colin m'interpelle :
 
— Hé, tout va bien ?
 
Je n'ai pas le temps de répondre qu'Adam nous crie un "Action", je chasse alors mes pensées et je m'oublie, j'oublie qui je suis et je me plonge dans mon nouveau rôle. Emma Swan. Je commence à faire quelques pas tournant le dos à Colin. Je m'essuie la bouche avec la paume de ma main. Je m'arrête alors et je me tourne vers Colin qui ne me regarde toujours pas, sa main est posée sur sa ceinture et son crochet sur le haut de son épée. C'est à moi de commencer alors je prends la parole.
 
— Vous lui avez vraiment sauvé la vie ?
 
Colin redresse enfin la tête mais pas tout à fait, il hésite à me regarder, ses yeux bougeant d'un point à un autre.
 
— Cela vous surprend ? demande-t-il.
 
Je lui tends alors la flasque et Colin s'approche de moi pour la reprendre.
 
— Et bah... on ne peut pas dire que vous soyez... ce que vous appelez... "des camarades."
 
Je pose mes mains sur mes hanches. Colin baisse alors le regard, récitant son texte à merveille.

— Cela ne veut pas dire que je laisserai votre père mourir sur cette île.
 
Il relève ensuite le regard vers moi et je reste silencieuse un instant avant de continuer.
 
— Merci.
 
Colin baisse alors les yeux de nouveau et se gratte légèrement l'oreille puis redresse la tête vers moi, son doigt posé sur ses lèvres tandis qu'il m'offre un sourire en coin, son sourcil levé.
 
— Je... je pensais que vous seriez un tant soit peu reconnaissante.
 
Un petit sourire apparaît sur mes lèvres.
 
— Je le suis... C'est pour ça que je vous ai remercié.
 
Colin rit légèrement et s'approche de moi, un sourire étirant son visage.
 
— La vie de votre père ne vaut pas plus que cela à vos yeux ?
 
Je soupire doucement, le fixant droit dans les yeux. Je n'arrive pas à détacher mon regard de lui. Nous sommes si proches.
 
— Oh pitié... je commence. Vous ne vous en remettrez jamais.
 
— Peut-être bien que c'est toi qui ne t'en remettrais jamais, réplique Colin.
 
Son sourire disparaît mais son regard est comme vivant, allumé. Le mien aussi. On se regarde longuement sans bouger. Nos visages sont proches et je n'ai qu'une envie... c'est de l'embrasser. C'est ce qui arrive alors. Je saisis violemment son col et je pose brusquement mes lèvres sur les siennes. Je le sens surpris mais il ne me repousse pas. Au contraire, il approfondit le baiser. Je place ma main derrière sa nuque, la remontant dans ses cheveux. Notre baiser devient plus fougueux, beaucoup plus fougueux. Sa langue vient frôler la mienne et je serre fermement son col, un désir remuant au creux de mes reins et dans mon bas-ventre. Je replace ma deuxième main sur le col de sa veste et je le serre contre moi malgré le fait que nous soyons déjà si proches. Notre baiser est alors prolongé, nos lèvres restant collées un long moment. Après quelques minutes qui me semblent être une éternité, je stoppe le baiser, essoufflée. Je ne dis rien pendant un moment, mes lèvres frôlant celles de Colin. Nos fronts se touchent ainsi que nos nez. Je peux sentir son visage près du mien et son souffle près de ma peau. Il murmure alors, prêt à m'embrasser de nouveau.
 
— C'était un moment qui...
 
— Qui ne se reproduira pas, j'ajoute en le repoussant légèrement, essoufflée.
 
Je recule alors et je lui tourne le dos commençant à marcher vers le campement ; ou plutôt les studios.
 
— Ne me suis pas, va chercher du bois pour le feu et revient dans cinq minutes.
 
— Comme tu voudras, répond alors Colin.
 
Je peux encore revoir ses lèvres sur les miennes, sa langue frôlant la mienne.
 
— Coupez !
 
Je ressens encore sa chaleur contre mon corps, son souffle contre ma peau. Je pensais que ce baiser allait mettre les choses au clair. J'espérais qu'en l'embrassant, mes sentiments ne seraient pas réels. Que je ne ressentirais rien. Mais c'est tout le contraire. Ce désir qui brûle en moi depuis que je l'ai rencontré est bien réel.

Et avec ce baiser, il n'a fait qu'augmenter.

Une petite pincée d'amour [COLIFER]Where stories live. Discover now