Chapitre 14

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PDV Christelle

Blottie bien à l'abri du vent dans les bras de Juliette, je sens son souffle chaud caresser ma nuque et son sourire s'élargir à chaque fois que je sers un peu plus mes doigts autour de sa main.

Sous nos yeux, Timaé essaye son nouveau vélo, il est si fier de nous montrer toutes les acrobaties qu'il maîtrise plus ou moins bien. Je suis heureuse de le voir si épanoui même si mon cœur s'emballe à chaque fois qu'il ne touche plus le sol ou qu'il s'amuse à rouler en marche arrière. Je n'arrive pas à comprendre quel plaisir il a en prenant tous ces risques.

Il s'élance de nouveau sur la rampe qu'il a fabriquée avec Juliette, une fois dans les airs, il lève ses pieds des pédales et je broie la main de Ju' dans la mienne. Je ne sais pas ce qu'il essaye de faire mais la chute qui suit à l'air douloureuse, son vélo glisse d'un côté et Timaé roule de l'autre.

-Tim' !

Les bras de Juliette m'empêchent de le rejoindre, je commence à paniquer, et s'il était tombé sur la tête, son casque ne le protège pas à cent pourcent !

-Tout va bien, regarde, il se relève. Effectivement, Timaé fait tomber la terre de ses vêtements, remonte déjà sur son vélo avec un grand sourire et lève son pouce en l'air vers nous. Fais lui confiance, il en fera d'autres des chutes, il gagnera peut-être même quelques visites aux urgences, mais c'est comme ça qu'il va apprendre et s'améliorer.

-C'est pas vraiment rassurant ce que tu me dis là.

-Mais c'est la vérité, tu préfères que je te dise qu'il ne se fera jamais mal ? Tu sais très bien que ce n'est pas vrai. Elle me fait tourner dans ses bras et caresse doucement ma nuque du bout des doigts. On les a toujours laissé apprendre de leurs erreurs. Tu te souviens de Mathias qui a absolument voulu aller au centre de trampoline en short ?

-Oui, à peine un quart d'heure après il avait les genoux tous rouges et il a demandé à aller mettre son jogging. Comme Timaé qui a voulu jouer dans les flaques sans ses bottes.

-Il a compris tout seul que s'il saute dans l'eau avec ses baskets il peut jouer moins longtemps avant d'avoir froid.

-T'as raison, c'est en comprenant ses erreurs qu'il progressera, mais n'empêche que je suis toujours aussi inquiète qu'il se fasse mal.

Ma tête trouve refuge sur son épaule, pendant un instant il n'y a que le rire de Timaé et Juliette, ses baisers, ses caresses et ses mots rassurants. Sans bouger, je lui fais remarquer :

-Tu sais, niveau éducation, je trouve que tu gères parfaitement, tu as compris l'art de laisser faire en s'assurant que tout aille bien.

-C'est normal, c'est pas parce que ce sont des enfants qu'il faut tout faire ou choisir à leur place.

-Tout le monde n'est pas d'accord avec ça, ma mère a eu du mal au début et j'en ai déjà discuté avec d'autres parents qui ne comprennent pas, pour eux c'est du laxisme. Pour certains le soir c'est douche, les dents et au lit, et point, c'est pas négociable.

-Pourtant l'ordre compte peu, le principal c'est qu'une fois couché il ait fait les deux. Tu te souviens de la tête de ma mère quand elle est passée un samedi après-midi, Timi' avait son déguisement de dragon, elle pensait qu'il avait un anniversaire déguisé.

-Elle a cru que tu la faisais marcher quand tu lui as dit que c'était juste qu'il avait décidé de s'habiller comme ça ce matin.

-Je la revois trop, mais, un déguisement ce n'est pas une tenue, il peut pas sortir comme ça !

-Heureusement qu'on lui a pas dit qu'on était allé chercher le pain au village.

Ma tête bouge au rythme de son rire, elle ne le réalise pas, mais tout ça me prouve une fois de plus qu'elle fait une excellente maman. Je lui fais remarquer en remontant doucement mes doigts sur son épaule :

Juste une étincelle, tome 2Where stories live. Discover now