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Mr. Compress m'a gardé longtemps dans ses bras avant de me relâcher, environ 3 ou 4 minutes.
Lorsqu'on se libéra l'un de l'autre, j'ai tout de suite ressenti sur le visage de Mr. Compress un sentiment de soulagement, comme si un poids s'était libéré.
23:10, on décide de tout ranger, dans le plus grand silence.
J'enlève à nouveau mes talons pour descendre la colline, les remet et nous mettons en route pour rejoindre la base. Pendant le chemin, personne ne parlait, ou plutôt, personne n'avait rien de concret à dire.

Arrivés devant la porte, Mr. Compress s'arrête brusquement.

- Je suis désolé, dit-il.
- Pourquoi ? demandais-je.
- De t'avoir pris au dépourvu comme ça, répondit-il, tu ne savais sûrement pas comment réagir et tu as dû prendre le temps de choisir soigneusement tes mots pour pas me blesser ou même gâcher notre longue amitié. Désolé.
- Ce n'est rien, je préfère ça plutôt que ce secret te ronge continuellement, rétorquais-je avec un sourire.

Il me souria en retour et nous rentrons à la base. Kurogiri, du bar, nous observe discrètement, tandis que les autres membres continuaient ce qu'ils faisaient. Mr. Compress retourne dans sa chambre et moi dans la mienne. Je retire mes talons qui me faisaient mal aux pieds, vais prendre une douche et me met en pyjama. De retour au point de départ, je repense encore à Dabi. C'est décidé, demain j'irais rendre visite à Dabi.
Je me couche et m'endors aussitôt.

Le lendemain, vers 15h, après avoir mangé mon déjeuner et m'être habillé simplement, d'un jogging et d'un t-shirt avec un gilet noir, je sors de la base.
Je marche sous la pluie, et arrive enfin devant l'hôpital. Je rentre et me dirige vers l'ascenseur, puis vers la chambre de Dabi.
Je toque, au cas où il pourrait y avoir une infirmière, mais personne, je décide donc d'entrer.
Dabi, comme à son habitude, était dans son lit, inerte. Je m'assois comme à mon habitude sur ce fauteuil vert et prend la main de Dabi.
Je me rappelle alors le moment où il avait légèrement bougé ses doigts.
Sur le moment, je pensais avoir eu une hallucination, mais non, aujourd'hui, j'en suis certaine.
Après 30min passées auprès de lui, je décide de repartir.
Je rentre dans la base, vais dans ma chambre et m'allonge sur le lit.
Je reste ainsi pendant un long moment, jusqu'à ce que quelque chose me revienne en tête : où est mon gilet noir ?
Je l'ai oublié à l'hôpital ! Je dois absolument y retourner !
Je me relève brusquement et cours vers la porte de la base.
Je cours sans m'arrêter, sous cette pluie abondante, à bout de forces. Je décide de prendre un chemin différent de d'habitude, un raccourci, pour gagner du temps.

Devant l'entrée de l'hôpital, je reprends mon souffle et cours à nouveau vers l'ascenseur, puis vers sa chambre.
Avec surprise, je constate que la porte de sa chambre est légèrement ouverte. Je décide d'entrer, de prendre vite mon gilet et de repartir, sauf que ...
Il n'y a personne dans le lit.

Les couvertures sont tirées, les perfusions pendent au dessus du matelas, et la fenêtre ouverte. Je décide d'enfiler mon gilet et de regarder par la fenêtre. S'il avait sauté, du troisième étage, il ne s'en serait pas sorti indemne. Je décide donc de sortir moi aussi par la fenêtre. J'accroche un fil aux barrières du balcon et me laisse descendre doucement.
Mes pieds touchent le sol, je décide de courir le plus rapidement possible à la base.
En m'éloignant de l'hôpital, j'entends des cris qui se font de plus en plus forts, je décide donc d'y aller.
Immobilisée, hypnotisée par cet effroyable spectacle, je vois un énorme incendie bleu, qui ravage plusieurs maisons, que les habitants essayent de fuir avec leurs proches.
Incendie bleu ... lit vide ... Dabi ne serait quand même pas sorti de son coma comme ça ? Il serait sorti de l'hôpital et la première chose qu'il aurait fait c'est semer la panique ? C'est impossible, s'il serait sorti du coma, des infirmières l'auraient vu, et je l'aurai croisé en sortant de l'hôpital. Mais que se passe-t-il à la fin ?

Je fais vite demi-tour avant qu'on ne m'aperçoive et me précipite vers la base.
Je suis à bout de force, mes jambes ne tiennent plus, et même a cause de ça, je me dois de continuer à courir. J'ouvre si brutalement la porte de la base que tout le monde sursaute et se retourne.

- Qu'est-ce qui t'arrive, Shirô ?? demande Kurogiri, affolé.
- Il se passe quelque chose ? me dit Mr. Compress.
- Dabi va bien ? demande Shigaraki.

Je reprends mon souffle, et d'une voix tremblante, je réponds :

- Dabi n'est plus dans son lit.

Un lourd silence s'installe.

- Attend, quoi ? dit Mr. Compress.
- Tu l'as croisé dehors ? Tu l'as vu sortir de l'hopital ? m'interroge Kurogiri.
- Je ne sais rien ! J'avais oublié ma veste à l'hôpital, j'y suis retourné et la porte était entrouverte, alors je suis rentrée et il n'était plus là, j'ai vu que la fenêtre était ouverte alors j'ai regardé s'il y avait quelque chose, mais rien. Je suis sortie par la fenêtre et à à peu près 50 mètres plus loin, j'ai vu un immense incendie de flammes bleues qui engloutissaient les maisons et ses habitants.

Tout le monde reste silencieux.

- On fait quoi ? dit Toga.
- On ne peut rien faire, répond Shigaraki. Partir à sa recherche se résumerait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Il a très bien pu partir loin, le temps qu'il se rétablisse, tout comme il peut être tout près, en attendant qu'on le trouve. Nous devons attendre trois jours ou quatre, lui laisser du temps, après on se lancera à sa recherche.
- Mais peut être qu'il est en mauvaise posture, qu'il attend justement qu'on le cherche et peut être qu'on pourra l'aider, dis-je.
- Je sais, mais dans ces cas là, il faut quand même attendre, conteste Shigaraki. On verra bien.

Tout le monde reprends ce qu'il faisait, mais avec une atmosphère lourde, je vais donc dans ma chambre, d'un pas lent. Je referme la porte derrière moi et me couche dans mon lit. Pourquoi est-il parti ? Pourquoi ? Va-t-il bien ? Il est blessé ? Je me pose tant de questions ...
Les heures passent, et je reste dans ma chambre à réfléchir.
Je vais prendre ma douche, en réfléchissant sans cesse.

Je sors de la douche, me met en pyjama et vais au bar pour dîner. Tout le monde semblait avoir laissé de côté le fait que Dabi errait dehors. Ils parlaient, chahutaient, et Kurogiri distribuait les assiettes. Je mange en silence, sentant le regard de quelqu'un posé sur moi.
Je n'y prête pas attention, finit mon assiette et repars dans ma chambre.
Je tire les couvertures, me glisse dedans et ferme les yeux.
Seulement vers 22h, je m'endors.

Tout à coup, mon cœur fait un bond. Je n'arrive plus à respirer, l'air ne passe plus dans mes poumons. Je sens que quelque chose collé à ma bouche.

- Eh, calme toi, tu vas pas mourir.

J'ouvre les yeux et le voit, lui.
Il retire sa main et me laisse respirer. Je reprend ma respiration et le regarde.

- Dabi ?


À suivre ...

Le temps te le dira (Dabi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant