Chapitre 46

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Poser sur la transat en mayo de bain je bronze. Ressassant inlassablement la journée qui c'est déroulée depuis que je suis sortie de chez moi.

Les rayons du soleil réchauffe ma peau mais pas mon cœur. Il reste froid et les blessures du passé ce sont réouvertes d'un seul coup le faisant saigner. Celle qui date d'une semaine par contre me fait souffrir mais elle n'est pas à vif.

Le vent souffle doucement sur mes cheveux qui sèche à l'air libre. Leurs odeurs c'est cannelle, ce fait banal m'apaise. Penser à tout ce qui a de plus normal pour oublier ses problèmes... Je pousse légèrement mes lunettes de soleil pour observer par dessus, mon frère arrive le visage soucieux.

— Kida...

— Salut ! Le coupais-je. Comment ça va depuis ce matin ? J'espère que tu as des potins c'est ennuyant de rester à la maison.

— Arrête tes conneries, j'ai croisé Barry. Il veut récupérer son frique que vous êtes aller chercher chez lui.

Donc ils ont garder l'argent. Je soupire. Ce sont des imbéciles. Il s'assoit sur la chaise longue à coter de moi posant ses coudes sur ses genoux.

— Comment tu vas toi ?

Je repose ma tête sur mon transat.

— Pourquoi ça n'irait pas ?

— Tu as les mains qui tremblent.

Je m'empresse de serrer les points.

— Tu te rappelle c'est ça ?

Je me redresse soudainement quittant mes lunettes de soleil pour qu'il me regarde droit dans les yeux.

— De quoi tu parles ?

— D'il y a trois ans Kida. La soirée dont tu n'as pas de souvenir. Tu t'en souviens maintenant  ?

Finalement c'est moi qui ne le regarde pas dans les yeux. Un haut le cœur me prend. Une perle d'eau s'échappe de mon œil pour traverser mon cou puis ma clavicule pour s'écraser sur mon haut de maillot de bain.

— Je préférais oublié de nouveau... Savoir qu'il a... Qu'il m'a...

Je passe ma main dans ma nuque parcourue de frisson.

— Eh Kida, le plus important c'est qu'il n'est pas aller au bout non ?

Mes sourcils se froncent instantanément.

— Quoi ?

— Quoi quoi ?

— Comment ça il n'est pas aller jusqu'au bout ? Je ne me souviens pas de tout seulement quelques bribes.

Il soupire baissant à son tour la tête.

— Avec Rafe on avait décidé de rentrer à la maison pour faire une parti de play, puis on a entendu du bruit... La où tu te trouvais en sa compagnie... Il était sur toi et... Puis.... Enfin on l'a directement dégagée de toi, il avait encore son short mais tu n'avais même pas le quart de ce que tu portais alors on a vite compris... Il se pince l'arrêt du nez cherchant ses mots. Il te faisait les préliminaires... Pendant que Rafe te couvrait je me suis mis entre Barry et toi pour faire barrière. Il n'arrêtait pas de répéter que tu payais en nature que tu l'avais voulu mais Rafe disait que tu ne réagissais à rien que tu étais en état de choc alors je me suis battu avec Barry, je savais que tu serrais incapable de vendre ton corps que tu ne t'en réduirais jamais à sa. Il grimace comme si les souvenirs le transperçait de toute part. On est parvenu à un accord, je l'ai donc payé assez pour qu'il te laisse tranquille et que tu ne le recroise plus jamais.

— Attend... Tu me dis que tu l'as payé pour ce qu'il a fait et qu'il n'a rien eu ?

— Tu voulais que je fasse quoi ? Jamais tu n'aurais voulu que maman soit au courant ! Et puis le lendemain tu ne te rappelais plus de ta soirée alors avec Rafe ont a décidé de taire cette histoire. Je pensais que puisque tu souffrais d'amnésie tu ne souffrirais pas de cette soirée mais plus les jours passait et plus tu te renfermais.

Mes pleures s'arrêtent instantanément. Je dois me relever. Je dois continuer ma vie, j'y suis arrivé une fois je peux encore le faire.

Topper attrape mon genoux puis m'écarte les jambes.

— Tu as recommencé ?

Je pose mon regard sur l'intérieur de ma cuisse. Une brûlure fraîche se trouve à l'endroit habituel.

— Comment tu sais que j'avais arrêté ?

— Tu viens de me le confirmer.

— Je me devais de le faire encore une fois. Une dernière fois.

Comme si cette brûlure symbolisait ma descente au enfer et lorsqu'il n'y aura plus qu'une cicatrice je me promets de la laisser tel quel. Et elle représentera le passé qui serra derrière moi et que je me tournerait vers le futur.

Alors dépêche toi à cicatriser, peau trop souvent fragilisée.

— As-tu peur de nouveau au contact des autres ?

— Oui enfin, tout dépend de qui... Mais depuis tout à l'heure j'ai peur d'être retournée dans mes veilles habitudes d'asociale...

Il grimace légèrement puis me tend ses bras pour que je mis loge et je ne me fais pas prier.

— Merci pour tout Topper, t'es le meilleur bien que tu me donnes du fil à retordre.

— C'est normale qu'est-ce que je ne ferais pas pour ma sœurette...

— Oh la gamine est de nouveau sur patte. Interrompt se moment entre frère et sœur une voix malheureusement familière.

Je me détache de mon frère pour croiser les yeux de Rafe.

Je me campe sur mes deux pieds devant lui, après quelques secondes à nous regarder, il commence à ouvrir la bouche mais je le laisse bouche bée à le prendre dans mes bras. Au début il ne réagit pas. Mille et un frisson me parcours je ne suis absolument pas à l'aise contre lui mais je m'abstiens de le montrer.

— Merci Rafe, pour cette soirée là.

Il referme ses bras autour de moi.

— On oublie tout ? Espère-t-il en murmurant près de mon oreille.

Je soupire. Je ne pourrais pas lui pardonner ce qu'il m'a fait depuis que je suis avec les Pogues mais je lui devais bien sa.

— Je ne pourrais pas. Oublie pas que tu as essayé de m'étranglé.

Il ressert son étreinte autour de moi comme si j'allais m'envoler mais sa me rend encore plus mal à l'aise.

— Est-ce que... Est-ce que tu pourrais me lâcher ? Tu sais que le contact...

— Tu pourras me pardonner un jour ? Me coupe Rafe sur un ton suppliant.

Je soupire.

— Je suis désolée de te répondre négativement pour l'instant et sûrement pour les mois à venir... Maintenant je crois que je devrais les rejoindre.

Il finit par me lâcher et par la même occasion je prends une grande bouffée d'aire frais.

Outer Banks - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant