Chapitre 4 (2)

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Point de vue d'Evan

J'ignore quoi répondre à cette question de Léanne. Elle n'est pas stupide, je vois bien qu'elle y voit quelque chose de louche dans tout ça.

- Croyez-moi, moins je vous en dirais, mieux se sera.

- Evan... dans quoi vous vous êtes embarqué ?

- Écoutez, je comprends que vous trouviez toute cette histoire louche, mais je sais ce que je fais et je n'ai pas besoin qu'on me sermente sur quoi que ce soit. Je comprendrais parfaitement si vous changiez d'avis.

- Ne pensez pas vous débarrasser de moi aussi vite, je compte bien valider ma période d'essai, rétorque-t-elle ironiquement, le sourire aux lèvres.

Je souris à mon tour à sa remarque.

Elle se lève de la table à manger pour me tendre le contrat que je récupère en lui faisant un signe de la tête comme pour la remercier.

- J'ignore tout ce qui se cache derrière tout ça, mais je vous fait assez confiance pour rester. Promettez-moi seulement de rester prudent.

Je prends une pause pour prendre en compte la remarque qu'elle vient de me faire.

« Restez prudent ». C'est quelque chose que je n'ai jamais réellement fait dans ma vie. Je me suis foutue dans plus de galères qu'on ne pourrait en compter. Mon psy avait l'habitude de dire que j'avais un comportement auto-destructeur dû à mon enfance difficile et tout le charabia psy. Vous me direz que c'est indécent de considérer mon enfance comme étant « difficile » étant donné que j'ai grandi avec une cuillère en argent dans la bouche. Et c'est peut-être vrai. Mais quand on a grandi en étant considéré comme le fils le moins réussi de la famille que ce soit par sa propre famille ou par les médias, on finit presque par  y croire.

Je me souviendrais toujours du jour où j'ai appris que pour le 16em anniversaire de mon frère, mon père lui avait offert sa première Porsche pendant que j'étais interné dans un collège de riche pour « enfant difficile » en Suisse.

Si un jour je deviens père, c'est quelque chose que je ne pourrais jamais faire subir à mon enfant et ça peu importe à quel point on le trouve « turbulent ».

J'hoche légèrement la tête en direction de Léanne avant de lui dire au revoir.

Il est déjà 23h38. J'arrive à la luxueuse et très sécurisée propriété de l'homme qui se fait surnommé "L'ombra". Les hommes protégeant son demeure sont armés jusqu'au dent, aucune expression se dégagent de leur visage. Deux de ses hommes m'escortent jusqu'a une pièce entièrement décorée d'objets en or, projetant une ambiance très bling-bling. Une décoration tout droit sorti d'un film de gangster.

Un des deux hommes s'éclipse pendant que l'autre est chargé de garder un oeil sur moi je suppose. J'attends à peine 10 minutes avant de voir apparaitre le mafieux au parfait accent italien vêtu d'un long peignoir noir laissant apparaître un minuscule logo en forme de serpent. L'emblème de leur gang. Il m'invite à m'installer sur le fauteuil en velours en face du sien.

- J'ai cru que vous aviez fini par renoncer à mon offre, avoue-t-il en nous servant chacun un verre de Whisky.

- C'est mal me connaitre, dis-je en balançant le contrat signé sur la table en verre se trouvant entre nous.

- Pour que ça vous prenne autant de temps, je suppose que vous avez lu chaque ligne ?

Il me tend le verre de Whisky que j'accepte volontiers.

- Excusez ma franchise, mais je n'ai aucune confiance en vous, déclare-je en avalant une gorgée de ce liqueur au gout corsé. J'ignore quelles sont ces activités qui parviennent à vous rapporter plusieurs millions d'euros chaque année et je ne souhaite pas le savoir, mais une chose est sur ; je ne serais jamais complice dans l'exploitation ou le trafic d'autres être humain.

Usurpatrice Tome 2 : DominationWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu