Chapitre 5 (1)

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Point de vue de Mia.

Notre présentation semble s'être terminée sous une note positive. Monsieur Martin, l'homme décisionnaire de l'investissement semblait très intéressé par notre idée. Il nous a littéralement bombardé de questions.

Barbara est convaincue qu'il acceptera, alors que moi je reste septique. J'ignore pourquoi, mais j'ai cette étrange impression qu'il y a quelque chose qui cloche.

Nous sommes seules dans la salle d'attente, Barbara fait les cents pas en me posant un millard de question dont je n'ai aucune réponse. Je reste assise et tente de garder mon calme même si cette décision reste un moment crucial pour nos vies.

Si la société accepte de financer notre projet, alors nous pourrons enfin rentrer à Londres et débuter notre projet avec les fonds nécessaires. Mais si elle refuse, alors nous devrions quand même rentrer à Londres et accepter de dire adieux à notre projet. Je vais devoir entendre ma mère me dire « je te l'avais dit » et reprendre mon poste de caissière dans ce supermarché de merde.

Je balaie cette idée de ma tête et me re-focalise sur ce moment précis.

Je finis par apercevoir William Brown, ce cadre aux cheveux blonds que j'ai failli traité de facho la première fois que je l'ai vu. Il s'approche de nous d'un air calme et posé.

- Monsieur Martin a pris sa décision, il a plutôt apprécié votre idée, de plus, la société cherche depuis maintenant plusieurs mois à investir dans un projet associatif qui traite d'un problème societal. Ainsi, il propose de vous racheter le projet pour 350 000$.
- Quoi ? Mais c'est génial ! S'exclame Barbara qui semble vraisemblablement avoir mal compris la fin de phrase. Attendez... comment ça « racheter » ?
- Pourtant la proposition est simple. Votre idée lui plaît, donc il souhaite l'acheter.
- Mais il n'a jamais été question d'acheter le projet, mais d'investir sur le projet, rétorque Barbara.
- Je comprends parfaitement votre étonnement, mais Blue Skye n'investît plus tellement dans ce type de projet, même si l'idée peut s'avérer assez lucratif sur le long terme.
- D'accord. Nous allons y réfléchir, finis-je par dire.
- Tres bien. Vous avez 3 jours pour nous donner une réponse définitive ou considérer l'offre comme étant caduc.

Le charmant cadre me lance un dernier regard presque aguicheur avant de s'éclipser.

- Tu rigoles ? Me balance Barbara, comment ça « nous allons y réfléchir » ? Cette offre n'a jamais été ce qu'on s'était convenu en venant ici. Nous étions censées recevoir un financement, sûrement pas pour vendre notre idée au plus offrant, balance t-elle d'un air agacé.
- Qu'est-ce que tu voulais que je dise ? Qu'on refuse leur proposition et qu'ils peuvent aller se faire foutre ?
- C'est déjà beaucoup mieux que « Nous allons y réfléchir ».
- Prendre une décision aussi importante à chaud serait la pire réaction possible. C'est quand même une grosse somme d'argent qui est en jeu Barbara.
- Alors c'est ça ? Tu ne crois réellement plus en notre idée ?
- Ce n'est pas ce que je dis. Je dis seulement que nous devrions prendre cette proposition en considération. Tu oublies qu'avec cette somme d'argent nous pourrions peut être nous lancer dans un autre projet.
- Mais ce n'est pas d'un autre projet dont j'ai envie. C'est de ce projet. Nous étions censées faire ce projet à deux, toi et moi, mais j'ai comme l'impression que tu l'as abandonné.
-  Je ne l'ai pas abandonné, j'essaie juste d'être pragmatique.
- Fais comme tu le sens, mais de mon côté il est hors de question que j'abandonne « Help for change », rétorque t-elle en me tournant le dos alors qu'elle s'éloigne.
- Comment peux-tu être aussi égoïste ? Finis-je par dire.
- Égoïste, moi ?
- Oui, toi. Tu fais comme si cet argent ne représentait rien pour toi parce que tu sais que dans tous les cas tes chers parents seront toujours là pour t'épauler financièrement. Alors que moi tout ce qui m'attends à Londres, c'est un fils de 2 ans à qui je dois assurer un avenir et un boulot de merde. Tu crois réellement que je peux me permettre de cracher sur autant d'argent ?
- Si ce n'est qu'une question d'argent, tu sais très bien que moi ou mes parents pourront te dépanner autant de fois que tu en auras besoin.

Usurpatrice Tome 2 : DominationWhere stories live. Discover now