Chapitre 2 (1)

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Point de vue d'Evan

Quoi de mieux que la liberté après presque 3 ans à être enfermé comme un rat. Et dire que pendant un moment j'ai cru que je ne sortirais jamais d'ici, du moins pas vivant.

Lorsque les grilles du portail de la célèbre prison new yorkaise, Rikers Island, s'ouvre, c'est comme un sentiment de bonheur qui vient remplir mes poumons. La lumière du soleil glisse le long de ma peau et parvient à me procurer un bien être que je n'avais jamais ressenti depuis des années.

Je tiens fermement mon sac à main en cuir qui contient tous mes affaires personnelles. Me revoilà portant de nouveau les mêmes vêtements que j'avais au moment de mon incarcération. Une chemise blanche, un pantalon bleu marine et des derbies noirs. J'aperçois la voiture de Trevor garé à l'autre bout de la rue. Il m'attend patiemment, calé contre son véhicule en train de fumer un cigare. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais il m'a bien manqué ce fils de pute. Alors que je me dirige jusqu'à lui, il me sourit au loin d'un air arrogant.

- Alors, j'espère que tu n'as pas fait tomber la savonnette, ricane-t-il.

- C'est ça fous toi de ma gueule. En attendant j'ai payé ma dette à la société, je ne dois plus rien à personne.

- Je vois que tu t'es laissé pousser la barbe, ça te donne presque un air viril.

Je ricane en passant ma main dans cette touffe de poile mal taillée. Je me suis rasé que rarement derrière ces barreaux. Quand on passe ses journées dans un uniforme de détenu face à des gardes qui se prennent pour des cow-boys et des co-détenus qui n'attendent qu'une chose, c'est que tu te soumets, être présentable est le cadet de notre soucis.

A peine monté dans sa voiture il démarre immédiatement et nous roulions jusqu'à 90km/h en plein périf. Je n'attends pas une seconde de plus avant d'allumer cette cigarette qu'il me tend, et je tire dessus comme si ma vie en dépendait.

Sentir ce vent fouetter mon visage n'a jamais été aussi agréable. Retrouver toute cette civilisation est un sentiment étrange et presque angoissant, surtout lorsqu'on s'est habitué à vivre des journées animées par de la violence. J'ai dû  voir au moins une vingtaine de gars se faire poignarder sous mes yeux et je ne mentionne même pas les meurtres camouflés en suicide.  La corruption était la norme dans ce milieu, que ce soit chez les détenus que chez les gardes. J'ai fait ce que j'avais à faire pour rester en vie. 

- C'est quand même dingue qu'ils t'aient libéré au bout de 3 ans. Au final, t'auras purgé 2 années de moins que ce qui était prévu.

- Tu sais bien que la justice n'est pas la même selon la taille de ton portefeuille.

- Et tu comptes faire quoi maintenant ?

- Je n'en sais rien. Pour l'instant j'ai juste besoin d'un bon verre de whisky.

- Tu peux toujours crécher chez-moi si tu veux. J'ai largement de l'espace pour deux.

- Non t'inquiète. Je préfère me faire discret donc j'ai trouvé un petit motel près de Brooklyn. La dernière chose que je veux c'est d'attirer l'attention des journalistes.

- Comme tu voudras mon pote.

- Sinon, qu'est-ce que j'ai raté d'intéressant depuis mon départ ?

- Tu ne vas pas le croire mais la femme de Michael a demandé le divorce, elle s'est barrée avec les gosses et a obtenu la moitié de sa fortune. Depuis il a complètement sombré dans l'alcool et il est même sur le point de perdre sa maison.

- J'aimerais être désolé pour lui, mais il n'a eu que ce qu'il méritait.

Après un trajet qui sembla durer une éternité, Trevor me dépose en face de ce motel miteux situé dans le sud de New York. Le coin était désert est pourtant il était à peine deux heures de l'après-midi.

Usurpatrice Tome 2 : DominationWhere stories live. Discover now