La Bataille Des Sirènes II (L'encre De Mes Larmes)

chapitre 8

- Je ne dirai rien du tout bande de guignols en bleu et noir.

Ils me regardaient tous avec incompréhension.

- Ici c'est la salle d'attente petite. Tu le diras plus tard à notre supérieur.

- J'en ai rien à foutre de votre supérieur. JE VEUX RENTRER À LA MAISON AVEC MES PARENTS.

- Mais bien sûr !

Affirme ironiquement une dame en costume qui passait.

PDV Shāyú

Ça fait presque deux ans que mon père me met la pression pour que je retrouve cette fille. Une semaine pour faire des recherches sur les adoptions au Mexique à cette date précise et une année et demi pour la retrouver. Lancer un sort de grippe à son professeur et le convaincre de me laisser le remplacer, était un jeu d'enfant pour moi.

Du haut de mes 25 ans, j'ai réussi à me faire une place sur terre et dans le monde sous marin.

Père voulais que je sois un Prince fort et prêt à porter la couronne et non un prince qui passe tout son temps à vagabonder sur la terre ferme.
Tout ce que je faisais n'était jamais assez pour lui juste parce qu'il ne voulait pas de cette vie. Pour lui, j'étais sensé rester au Palais et encadrer des enfants en tant que l'idole de tout les jeunes de mon camp et ensuite me marier à Haïdia, la fille de son meilleur ami et à ses yeux "la femme parfaite".

- Bonjour je suis Shāyú et je serai votre Surveillant aujourd'hui. Monsieur Hubert a attrapé une terrible grippe.

Je fais une fois entré dans la salle de classe.

Elle était là, couchée tranquillement.  Je ressens immédiatement une fraîcheur insupportable lorsque nos regards se croisent. Sans même s'en rendre compte, sa seconde nature cherchait à prendre le dessus en me voyant.

C'est ainsi lorsque deux individus de notre monde se rencontrent sur terre pour la première fois. Le côté dominant cherche à prendre le dessus et chacun essaye de se protéger en donnant l'impression d'être dangereux.

Chacun avait sa manière à lui de s'imposer et elle, rien qu'en la fixant, ses yeux changeaient de couleur. En moins de 3 secondes, je pouvais compter au moins 10 couleurs différentes dans ses yeux. Bien sûr qu'elle ne le savait même pas et personne ne pouvait le voir à part les créatures surnaturelles.

J'entendais son esprit me crier avec une voix grave "Qui que tu sois, ne pense même pas à me faire du mal"

  Son esprit était tellement distrait que je pouvais entrer facilement dans ses pensées.

«C'est qui lui?
Qu'est ce qu'il fait là ?
Il est quand même mignon !
Je comprends pourquoi cette pimbêche se met du rouge à lèvres
J'espère qu'il ne verra pas mon antisèche»

Un antisèche ? Je lui règle son cas en quelques secondes.

Je voulais m'assurer que ce soit vraiment celle que oncle Jack m'a envoyé chercher. Il m'a même demandé de la kidnapper et la ramener au Palais des loups-garous s'il le fallait. Jack est très dur mais son cœur est aussi grand et fructueux que son royaume qui s'agrandit de jour en jour. Ce sont les loups-garous de son clan qui me protègent depuis mon arrivée sur terre.

J'étais assis dans le parc attendant patiemment son arrivée. C'est ici que je l'observe depuis quelques semaines déjà. Je la voyais arriver sur son vélo, petite culotte blanche, chemise bleue ciel et sandales blanches.

J'ai senti comme une émotion négative sur elle lorsqu'elle est arrivée mais je pouvais la voir sourire et taquiner l'un de ses amis.

Cette gamine avait tout pour plaire du haut de ses 17 ans mais il fallait que je reste concentré.

Il me fallait ses larmes, juste une petite goutte sur sa chaîne ou même sur le sol pour confirmer mais je ne savais comment m'y prendre. Je décide alors de faire ce que je sais faire de mieux : lui parler

Mais avant cela, une goutte de larme touche le sol et ce qui se produit vient confirmer mes dires. Une fumée bleu s'échappe du sol au contact de ses larmes.

- Nom d'un coquillage, c'est elle! C'est celle que je recherche!

Elle semble surprise et apeurée en même temps par ce qui vient de se produire et je trouve cela tout à fait normal. Je sors de ma cachette juste au moment où elle décide de quitter le parc. Son front vient heurter violemment ma poitrine, chose que je trouve bizarrement agréable. Ses yeux sont passés au gris et cette couleur lui va à merveille.

- Jolis yeux gris.

Je dis tendrement.

-  Non mes yeux sont marrons

Je sors le petit miroir offert par tante Anna de mon sac et le lui tend.

Elle remue la tête en boucle en reculant lorsqu'elle voit son reflet.

- C-Comment c'est possible !?

Mon téléphone sonne au même moment.

- Allô ? Oui oncle Jack, je l'ai retrouvée.

Je la regarde en souriant et reprend mon miroir avant de continuer mon chemin. Elle reste figée pendant quelques secondes avant de prendre son vélo et disparaître derrière les arbres du parc.

Moi de mon côté, je décide de rentrer voir Jack et Josh. Je les considère comme mes oncles parce qu'ils se sont tellement bien occupé de moi depuis mon jeune âge. Je me souviens vaguement de la venue de Macha au Palais. Elle était venue menacer mon père pour qu'il lui rende le bébé qu'il protégeait. Une petite fille tellement mignonne.

Ma mère avait demandé aux gardes de m'emmener dans la chambre me surveiller. J'avais 8 ans et je comprenais parfaitement la situation.  Elle a menacé de revenir après s'être battu avec ma mère et depuis ce jour, mon père n'a fait que me mettre la pression pour qu'on accélère ma formation. L'entraînement devenait de plus en plus difficile pour mon âge et malgré le fait que ma mère essayait de lui faire entendre raison, mon père n'écoutait rien.

Puis j'ai fini par craquer cinq années après. Je me suis donc aventuré sur terre où j'ai failli le faire bouffer par des loups-garous en colère. Et c'est là que Josh est apparu comme par magie et m'a défendu. Depuis ce jour, il a promis me protéger et me garder avec lui. Je partais voir de temps en temps mes parents mais j'adorais passer du temps sur terre avec les humains et ma famille loup garou.

J'ai fini par leur raconter la mésaventure avec Macha et le bébé qu'elle voulait un jour en rigolant, mais je ne pouvais savoir que cette histoire était leur plus grande préoccupation depuis des années.

A suivre...