Chapitre 6

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Bonjour! J'espère que vous allez bien?

Je voulais tout d'abord vous remercier pour vos nombreux commentaires sur le précédent chapitre. Et merci infiniment à ceux qui prendront le temps d'en laisser sur ce chapitre aussi. Merci du fond du coeur.

Parce que je n'ai pas pu publier la semaine dernière, voici un long chapitre de 11 613 mots qui, j'espère, vous plaira! Il me tient énormément a coeur!

...

CHAPITRE 6

« Entre amis, il est si beau que le silence soit d'or, mais le rire bon et frais l'est beaucoup plus encore. »-Friedrich Nietzsche

(This Town_Kygo, Sasha Alex Sloan)

Harry.

En ce vendredi matin, je déjeune en compagnie de mon père. Ma mère était de garde cette nuit et elle n'est pas encore rentrée. Elle ne devrait pas tarder. Le silence règne dans la cuisine. Mon père feuillette son journal tout en buvant son café. Et moi je le regarde, touillant éternellement ma cuillère dans mon bol de céréales que je ne mangerais qu'à moitié. Je ne peux pas décrocher mon regard du visage de mon père. Je me demande comment il fait. Comment on fait.

Pour faire comme si de rien n'était alors que ce qu'on avait ne reviendra jamais.

-« Tout va bien mon grand? » Me demande t-il en sentant finalement mon regard sur lui.

Je retiens un rire nerveux. Du genre de dire, tu viens vraiment de me demander ça? Mais, à la place, je hausse simplement les épaules en hochant machinalement la tête. De toute façon il connaît la réponse. Et je connais la sienne si je venais à lui poser la même question.

C'est pour ça que je ne lui pose pas.

-« Tu ne nous a pas trop parlé des premières séances du groupe de soutien.. » Il reprend maladroitement. « Est-ce que ça se passe bien? »

Mon coeur se serre à l'entente de cette question. Parce que je ne peux pas m'empêcher de penser à la séance de mardi soir. La séance avec les dessins. Cette séance que je regrette tellement.

Parce que Louis n'est plus revenu depuis.

Ni à la séance de mercredi, ni à celle de jeudi. Je l'ai croisé dans les couloirs mais sa tête était toujours baissée et, le midi, au réfectoire, son regard n'a jamais croisé le mien. Quant à notre conversation, mon dernier message n'a jamais eu de réponse. Et je ne comprends pas comment ça peut autant m'atteindre. Son absence, je veux dire. Je crois que c'est surtout parce que je culpabilise, parce que je me sens coupable de cette absence. Il est parti la seconde après avoir posé les yeux sur mon dessin. Je suis peut-être allé trop loin. Je n'aurais pas dû le dessiner avec une larme alors qu'il m'avait demandé de ne plus jamais reparlé de ce moment sur le toit. Je me sens débile, depuis. Et, malgré moi, cette scène et maintenant celle de mardi soir aussi, tournent en boucle dans mon esprit. Je me surprend même à retourner sur notre conversation alors que je sais très bien qu'aucune réponse ne m'y attend.

-« Harry? » M'appelle mon père face à mon silence.

-« Pour l'instant, on apprend à connaître le groupe. » Je réponds alors simplement.

-« Et tu as pu parler au psychologue qui vous accompagne? Monsieur Thomas.

-Il ne nous parle pas individuellement pour l'instant.

SILENCE [L.S] ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant