Love Poem

Chapitre 10

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"Tu n'étais peut-être pas mon premier amour mais tu étais l'amour qui a rendu tous les autres insignifiants."
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-Lait et Miel-

Rentré chez lui, Jeongin monta rapidement dans sa chambre sans prendre le temps de saluer ses parents , il n'avait pas le temps. Il laissa son sac tomber lourdement sur le planché et déplia le papier qu'il tenait dans sa main. Dedans se trouvait trois choses, premièrement il y avait un court poème que l'adolescent s'empressa de lire. 

Laisse moi,
Quand tu voudras de moi,
Laisse moi,
Quand les étoiles brilleront,
Laisse moi venir à toi,
Partager mon amour et ma dévotion

Jeongin sentit son cœur s'emballer, ce poème était certes cours mais il était tellement heureux de revoir cette écriture qu'il s'en fichait pas mal. Les jolies boucles des L lui avait manqué et la belle tournure de chaque phrase lui avait également énormément manqué. Il n'aurait jamais cru possible d'autant s'attacher à des mots mais les faits étaient là, il aimait les mots qu'il lisait sur ces feuilles maronnées et ne plus les voir pendant une semaine avait été quelque peu douloureux. Jeongin sentit son cœur se serrer agréablement, il ressentait une joie immense à relire cette écriture. 

La deuxième feuille contenait un petit dessin de lui, assit sous les étoiles, un grand pull marron sur les épaules et la tête légèrement penché en arrière pour fixer le ciel étoilé. Les traits du dessin étaient simples et léger mais le dessin tirait son charme de là. Une petite phrase accompagnait la petite œuvre d'art :
Une étoile en regardant d'autres.
Jeongin ne put réprimer le sourire qui apparu sur ses lèvres quand il termina de lire la phrase. Il posa le dessin sur son bureau et prit le dernier papier qui était en fait une lettre pliée. 

Jeongin la déplia et prit un temps pour admirer l'écriture qu'il aimait tant et qu'il connaissait par cœur. 

"Jeongin, 

Je sais que j'ai été pas mal absent ces-derniers jours et j'ai une excuse pour ça. J'ai perdu quelque chose qui comptait beaucoup pour moi, un carnet que je te dédiais. Je comptais te le donner un jours, quand j'aurais terminé tout ce que j'avais à faire dedans mais je ne l'ai pas fini et je l'ai perdu. C'était quelque chose de très personnel que je voulais que tu sois le seul à voir, mais il manque des choses dedans qui sont pour moi essentielles et de toute manière je l'ai perdu. Je travaille dessus depuis presque un an tu sais ? Pour tout te dire je suis vraiment triste de l'avoir perdu, c'était quelque chose de vraiment précieux à mes yeux mais je ne peux plus rien y faire maintenant. 

Même si je trouve que c'est une bonne excuse, je n'aurais pas dû t'abandonner pendant plusieurs jours. Quand tu ouvres mes petits papiers tu sembles heureux et j'adore voir ce sourire sur ton visage, c'est l'une des plus belles choses qui m'ai été donné de voir. Je ne veux plus passer une journée sans voir au moins une fois ce sourire sur toi, il te va à merveille. Sois sûr que maintenant, tu recevras toujours quelque chose durant la journée. 

Je sais que tu as sûrement envie de savoir qui je suis et je ne peux pas te le reprocher, mais je ne crois pas être prêt à te le dire. As-tu déjà eu l'impression d'aimer tellement fort quelqu'un que tu en as mal ? J'ai envie de te dire qui je suis, mais si je ne te plaisais pas ? Si je n'étais pas assez important à tes yeux ? Je ne crois pas que je pourrais supporter une déception pareille. Si il le faut, tu ne t'intéresses même pas à moi, tu récupères les papiers, tu les lis mais tu les glisses dans un coin de ta tête. Je n'en saurais jamais rien mais j'espère que non. 

J'espère qu'un jours tu sauras qui je suis et que je saurais ce que tu penses de moi. Je pense que tous les deux on serait capable de vivre quelque chose de fort et de puissant mais il faudrait que je trouve le courage et je crois que ce n'est pas encore gagné. 

J'espère quand même que tu vas bien, je ne supporterais pas de voir d'autres larmes sur ton visage tu sais ? Ne pleures plus jamais, ça éteint l'éclat de tes yeux et j'aime quand ils brillent pour regarder le monde qui les entoure. 

À bientôt"

Jeongin était tellement captivé dans sa lecture qu'il ne senti pas tout de suite que son visage était imbibé de larmes. Il comprenait pourquoi il pleurait, les mots que son admirateur employait, ce qu'il faisait ressentir chez lui, les sensations qu'il provoquait, c'était incroyable. 

Jeongin se mit soudain à s'en vouloir. Il avait raison quand il avait pensé que son admirateur se sentirait mal d'avoir perdu son carnet, il avait bien plus d'importance que ce qu'il avait imaginé. Il lui avait dédié ce carnet donc techniquement Jeongin était autorisé a y chercher dedans pour savoir qui il était et il était à deux doigts de le faire pour pouvoir enfin lui rendre, mais il se retint. Il ne pouvait pas envahir l'intimité de ce garçon merveilleux comme si de rien n'était. 

Jeongin poussa sa chaise loin de son bureau et laissa les larmes continuer de descendre sur ses joues, il ne pouvait rien faire d'autre que de s'en vouloir et de culpabiliser d'avoir prit ce carnet dans les vestiaires.
Pourquoi avait-il agit de cette manière ? Pourquoi il n'avait pas pu le laisser à sa place, sur le sol ? Pourquoi il était dans cette terrible roue remplie de tristesse pour ce garçon qui avait perdu son carnet qui comptait visiblement énormément à ses yeux ? 

Jeongin se maudissait d'être aussi stupide, il faisait implicitement du mal au garçon qui réussissait à le faire sourire quand il ouvrait l'un de ses papiers et c'était terrible comme sensation. Il avait l'impression d'être le plus gros des imposteurs, il faisait souffrir un garçon génial qui voulait simplement exprimer son amour envers Jeongin et il ne faisait que tout gâcher.
Quand quelque chose d'enfin positif lui arrivait, Jeongin trouvait un moyen par sa maladresse, de tout détruire. Il se détestait beaucoup pour ça, il n'arrivait jamais à garder un semblant d'ordre dans sa vie, de toute manière, tôt ou tard, toutes les émotions qu'il gardait dans son cœur exploseraient et il ferait quelque chose qu'il regretterait. Cela se passerait sûrement de cette manière avec Hyunjin, il aurait beau vouloir devenir son ami, peut-être même que le garçon serait réceptif au début, Jeongin foirerait tout et Hyunjin le fuirait comme la peste, il ne savait même pas comment Seungmin et Felix faisaient pour le supporter. 

En parlant de ses amis, là, c'était typiquement un moment où Jeongin aurait bien besoin d'avoir ses amis avec lui, des les entendre lui dire que tout se passerait bien, que ce n'était pas grave cette histoire de carnet, que même si Hyunjin ne l'aimait pas en retour ça ne faisait rien, qu'ils l'aimaient assez pour le remplacer, pour pouvoir avoir le droit à un câlin. Mais Jeongin ne les dérangerait jamais parce qu'il ne se sentait pas bien, il détestait la sensation d'être agaçant et de trop en demander aux personnes qui l'entouraient, il ne voulait pas que ses amis interrompent leurs activités pour venir s'occuper de lui, ressemblant à une épave. 

Jeongin se recroquevilla sur lui-même pour vider toutes les larmes de son corps.