Chapitre 11

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Rokhaya

Deux jours, cela fait deux jours....enfin je pense. J'ai même perdu la notion du temps. Cette nuit là je ne sais même pas comment j'ai fait pour revenir à mon appartement. Je ne comprends vraiment rien à ma vie si on peut l'appeler comme ça. J'ai pris une décision sur un coup de tête. Je ne saurais dire si c'était la meilleure chose à faire ou pas. Dans tous les cas, j'essaye de me rattraper auprès de ma mère. Elle souffre à cause de moi. Elle avait raison en disant que j'étais maudite. Je n'apporte que des problèmes à notre famille. Je leur ai attiré honte, malheur et mis en colère. Même si tout ce que j'ai pu faire dans le passé était indigne d'une femme respectable de bonne mœurs, je l'ai fait pour eux. Tout le monde a un passé. Le mien ne m'a pas rattraper puisqu'il est et a toujours été là avec moi à me consumer jour après jour depuis douze ans. Douze longues années à garder un secret qui pourrait anéantir toute cette famille pour laquelle j'ai fait tout ce pourquoi ils m'ont tourné le dos au moment où j'en avais le plus besoin.

Je sais que je suis la pire fille que l'on puisse imaginer...mais ce qui est fait est fait s'il y'avait un bouton sur lequel appuyer pour faire marche arrière ou supprimer un passage de sa vie, je l'aurai fais depuis des lustres. Si ma mère souffre de cette maladie attroce, c'est à cause de tous ce que je lui inflige.

Depuis cette nuit à l'hôpital, je suis cloîtrée entre ses quatres mûrs à réfléchir et mon téléphone n'a pas arrêté de sonner, j'ai été obligé de l'éteindre. Pour me remettre en question mais surtout pour sortir cette idée de mariage de la tête de ma mère. Je ne supporte pas les hommes. Je ne tolère même pas leur contact. Alors devoir s'unir à une personne toute une vie alors qu'on ne l'aime pas et ...me voilà à parler d'amour alors que je suis dénuée de sentiments, c'est la meilleure celle là. Pour faire court, je suis allergique aux hommes. Et ce Moustapha, depuis son arrivée, c'est problème sur problème. Il faut que je me débarasse de lui. Et pour ce faire, faudra que je commence par sortir d'ici.

J'allume mon téléphone et waouhh ils ne peuvent vraiment pas se passer de moi. Des appels de ma mère, ma sœur, mon frère, du bureau, surtout Malick et....mon père ça doit être vraiment extrême pour qu'il m'appelle lui. Je le redépose sur la table de chevet et file prendre une douche pour me remettre en état. Une fois fait, je m'habille en robe ample manche longue comme toujours pour ne pas changer. Ma mère me disait toujours qu'avec mes formes, je fais trop pu** avec des habits moulants.  ENTIÈRE ? Faut avouer que les médicaments ont eu l'effet escompté. En trois jours, j'ai ingurgité ce qui devait me servir pour un mois. A chaque comprimé avalé, je me sentais encore mieux. C'est de la magie ce truc. J'appelais ma mère en sortant de ma chambre lorsque j'aperçois...elle n'ose quand même pas. Fatou kiné, la femme de ménage entrer dans la chambre du fond. Je l'interpelle avant qu'elle n'y pénètre.

Moi : Fatou kiné.

Elle sursauta et se retourna au ralenti comme une paresseuse. On dirait un voleur pris en flagrant délit. Je ne sais pas ce qu'elle foutait la dedans, mais elle a intérêt à avoir une bonne justification voire une très bonne. Non en fait une excellente justification. Depuis le premier jour je lui ai interdit d'entrer dans cette chambre mais sa curiosité a pris le dessus apparemment. Au même moment j'entends ma mère à l'autre bout du fil souffler de soulagement.

Maman : Ah enfin tu donnes signe de vie. Alhamdoulilah. Tu m'as fait peur Rokhaya. On t'a tous appelé en vain. Malick est venu jusque chez toi mais il semblait que tu n'y étais pas. Où étais tu ? Et qu'as tu fais pendant tout ce temps ? Pourquoi t'étais injoignable ? Tu vas bien au moins ? On a même appelé ta secrétaire mais elle nous a dit que tu n'es pas venu hier alors que tu avais des rendez-vous importants. Je me suis fait un sang d'encre pour toi. On était tous inquiet. Dis moi...

Amour En FeuWhere stories live. Discover now