Chapitre 5 :

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Ça y est. C'est aujourd'hui que je vais à Paris. J'attendais ce moment avec impatience. Je me suis avancée en devoirs, j'ai prévenu tous mes professeurs, je me suis excusée devant la professeur de théâtre et je lui ai dit que je lui lirais mon expérience quand je serais rentrée. Je lui ai dit que cette expérience de cinéma va me servir à faire mon travail. Elle a accepté, le sourire aux lèvres et m'a souhaité un bon tournage.

Mes amies m'ont félicité et m'ont demandé de profiter à fond, je voulais leur dire que je leur en veux car elles n'ont pas accepté de m'accompagner mais je n'ai rien dit. Je ne voulais pas les embêter. Ce n'est pas grave. C'est ironique. Mes amies que je connais depuis deux ans et avec qui je parle énormément ne veulent pas m'accompagner alors que Liam, celui avec qui je n'avais pas adressé la parole depuis deux ans, accepte de venir avec moi.

Quand mes valises sont prêtes, je sors de la maison. Liam m'attend dehors. Nous nous dirigeons vers la station de la gare qui se situe près du lycée. Je vois qu'il a emporté sa guitare.

— Pourquoi est-ce que tu l'as prise ?

Liam caresse la boîte de l'instrument.

— Pour jouer les mendiants et gagner de l'argent, répond-il.

Je lève les yeux au ciel.

— Tu es bête.

— Merci du compliment.

Je commence à rire.

— Non, en vérité, c'est pour jouer là-bas. J'ai envie de jouer de la guitare dans Paris, m'informe mon ami.

— Bonne idée.

Pendant notre marche, Liam s'amuse à arrêter ma valise et je le pousse pour qu'il arrête de m'embêter.

— Tu n'as pas terminé ? je demande après qu'il ait stoppé ma valise une quatrième fois au moins.

Liam secoue la tête.

— On va être en retard par ta faute, je déclare.

Liam me prend alors le bras et commence à courir.

— Vite, dépêche-toi ! Il ne faut pas rater le train !

Essoufflés, nous nous arrêtons et je commence à rire tout comme Liam. Il essaye de reprendre sa respiration entre deux éclats de rire.

— Désolé.

— Tu es fou, Liam, je m'exclame.

Il sourit et me prend la main.

— C'est bon, j'arrête mes blagues. Nous allons à la gare tranquillement, dit-il.

Je lui emboîte le pas et nous arrivons enfin à la gare. J'enlève ma main de celle de Liam et je l'essuie sur mon jean ; elle est en sueur. Nous nous dirigeons vers le guichet et nous prenons nos billets. Le train pour Paris arrive dans quelques minutes. Nous attendons le train devant les rails et Liam me regarde.

— J'ai hâte de visiter Paris. Je prendrais plein de photos avec toi dessus.

Je fais une grimace.

— Non, tu prendras des photos avec toi dessus, moi je ne serai pas là, je serai en train de travailler, dis-je.

Liam lève les yeux au ciel.

— Tu ne vas pas travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tu sais. Nous aurons le temps de prendre des photos et de visiter Paris ensemble, affirme Liam.

Je souris.

— Si tu le dis.

Soudain, une voix sonore retentit annonçant l'arrivée de notre train. Je serre ma valise contre moi et nous entrons dans le wagon. Je donne mon billet comme Liam au conducteur. Nous nous faufilons à travers les fauteuils et quand nous trouvons une place, je range ma valise au-dessus de moi et je m'installe confortablement à côté de Liam. Il pose sa guitare à ses pieds. Je commence à bailler. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, excitée de voir Paris et de jouer pour la première fois dans un film. Quand le train démarre, je prends mon téléphone, j'envoie un message à Nora et je lui dis que je suis partie pour Paris. Ensuite, je mets mes écouteurs et j'écoute une chanson. Je pose ma tête sur l'épaule de Liam et je chante à tue-tête.

— Tu as une très belle voix, déclare Liam.

Je redresse la tête et je rougis.

— Je ne chante pas vraiment.

— Peu importe, accepte mon compliment.

Je souris et je repose ma tête sur l'épaule de mon ami. Je m'endors aussitôt, la musique remplaçant une berceuse.

~

Je sens une main me toucher le bras. Alors, je me réveille et j'aperçois Liam, le sourire aux lèvres devant moi.

— Nous sommes arrivés, m'informe-t-il.

Avec joie, nous récupérons nos bagages et nous descendons du train. Nous sortons de la gare, pressés. Je tiens dans ma main le papier avec le nom de l'hôtel. Nous examinons la ville, émerveillés. Soudain, Liam m'interpelle et me fait signe de regarder en face de moi. Je vois la Tour Eiffel plus vraie que jamais.

— C'est magnifique, je murmure.

Liam sort son téléphone et prend le monument en photo. Je soupire.

— Allez, ça commence.

— Quoi ? Je garde des souvenirs.

Je secoue la tête et je souris. Ensuite, nous nous dirigeons vers l'hôtel qui sera notre logement pour les trois semaines à venir. Liam prend ma main et je le fixe, surprise. Un sourire s'élargit sur son visage.

— Je suis content d'être ici.

L'art dans la peau - [Tome 3] Sur le tapis rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant