𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 3

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Le lendemain à huit heures pétante, la jeune lycéenne au nom de Kiyo emmenait sa personne dans le hall rempli de casiers de son lycée, laissant ses pas la diriger vers le chemin qu'elle envisageait de prendre.
Son allure était nonchalante, elle ne faisait pas attention à ce qui l'entourait préférant laisser ses pensées l'engloutir dans son imagination débordante interminable. Mais son attention revint soudainement lorsqu'elle entendit un petit bruit métallique frôlé la semelle de sa chaussure. Ses beaux yeux chocolats dévisageaient curieusement l'objet qui avait réussi à la retirer de ses pensées quelques secondes plutôt.

C'était une petite carte d'identité, un nom y était incrusté. Il y avait aussi une photo d'un élève aux yeux verts et les cheveux bruns en haut à gauche de la carte.
Elle fixait attentivement l'image, elle aurait juré avoir déjà vu le jeune homme dessus mais elle ne savait pas où, ayant sans doute oublier. Il n'aurait pas été étonnant qu'elle l'est déjà croisé dans les couloirs ou autres endroits car il était indiqué sur l'image qu'ils avaient le même uniforme, il était obligé qu'il soit dans le même établissement. A part si la carte ainsi que la mémoire de la jeune fille étaient falsifiées et que la personne présente sur la photo était un inconnu se faisant passer pour un adolescent pour nuire aux humains de l'établissement. Mais il était préférable d'éviter cette hypothèse.

La brune était songeuse, le jeune homme avait-il délibérément mis la carte par terre ? Ou l'avait-il fait tomber par manque d'inattention ? Pleins d'explications possibles se déroulaient dans sa tête mais elle préféra plutôt se pencher vers sa deuxième idée depuis qu'elle vit un casier mal fermé à sa droite.

Elle voulut bien remettre la carte dans ce dit casier mais elle n'avait pas la preuve certaine qu'il appartenait bien au propriétaire de cette carte.
Pourtant, si elle avait pris le temps de bien lire les informations de la carte, le nom inscrit en noir était le même que celui qui était gravé à l'arme blanche sur le-dit casier.
Mais connaissant cette charmante Kiyo, même si elle l'avait remarquée elle aurait dit que c'était peut être pas vrai si elle n'en avait pas une preuve formelle d'après elle. Etait-elle stupide ?

La brune lissa sa jupe de sa main libre puis se dirigea vers la vie scolaire pour y trouver au moins une personne à qui elle pouvait passer le cadet de ses soucis.

Arrivée devant, elle y vit une femme de la trentaine, coupe au carré lisse noire ainsi qu'une tenue classe et simple composée d'un chemisier blanc et d'une jupe en tailleur noire. Son corps était tonique et ferme, elle avait l'air d'être une personne assez stricte et fermé d'esprit si l'on faisait parti des gens qui se fiaient au physique.

"Oh ! Bien le bonjour à toi Takahashi, que fais-tu donc ici ? Ne devrais-tu pas être dans ton club? demanda la trentenaire à une Kiyo neutre.
-Bonjour mademoiselle Fukuhashi, je suis venue déposer un objet qu'un élève a malencontreusement perdu devant mon casier et je me sentais obligée de le rendre à la vie scolaire."

La voix de Kiyo s'avérait être assez grave mais elle était assez douce, sa voix ne collait pas vraiment aux traits de son visage si... neutre?

"Quel est donc l'objet en question ? Peux-tu me le montrer ? "

La lycéenne tendit la carte vers les mains de la jeune femme qui écarquilla les yeux une demi seconde avant de reprendre son expression inexpressive.

"Voilà qui est surprenant, je ne m'attendais pas à ce que Suna allait perdre ça aussi simplement... " dit-elle avec un certain détachement qui laissait comprendre qu'elle avait pensé à voix haute.

La plus âgée laissa échapper un fin soupir de sa bouche puis d'un geste vif de la main, remit une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.

"Un problème avec cette carte Madame ? demanda Kiyo un peu perdue.
-Non pas du tout ne t'en fais pas, la carte appartient juste à l'un des élèves de ma classe principale, peux-tu lui rapporter à la prochaine heure ? Il commence à neuf heures."

La femme au nom de Fukuhashi lui avait demandé ça, même si sa demande ressemblait plus à une supplication désespérée qu'à cela.
Kiyo acquiesça d'un mouvement de la tête, la professeure tourna les talons puis sortit du champ de vision de la brune. Kiyo était un peu hébétée par ce qui venait de se passer à l'instant, elle avait songé de finalement laisser la carte à la vie scolaire mais prise d'un élan de pitié elle décida de la fourrer dans la poche de son blazer et de réellement rendre la carte au propriétaire.
A vrai dire, ça lui importait peu si le jeune homme allait retrouver sa carte ou non mais elle ne voulait pas être responsable de ce qui pouvait lui arriver étant donné qu'il y avait des témoins sur le fait qu'elle possédait l'arme du crime. Si le jeune homme n'avait pas sa carte, il ne pouvait pas rentrer dans l'établissement car il n'y avait pas de preuve concrète comme quoi il était bien un lycéen originaire de ce lycée et malheureusement il se serait retrouvé dans une belle galère. Kiyo n'avait pas envie de se retrouver encore dans des problèmes futiles, c'était la dernière chose qu'elle souhaitait, elle en avait déjà bien assez à gérer en ce moment pour en avoir d'autres, mais elle aimait bien sa professeure, elle lui faisait penser à une figure maternelle. C'était l'une des autres raisons pour laquelle elle avait décidé de suivre la supplication de la professeure.

Elle poussa un long soupir agacé puis se dirigea vers l'endroit où elle voulait aller à l'origine, le club de musique.

Au même moment dans une maison quelque part dans la préfecture de Hyogo, un jeune homme aux yeux perçants faisait des va-et-vient dans son habitat, le mettant sans dessus-dessous. Une femme adulte qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau se tenait près de lui en train de le regarder fixement avec un air renfrogné.

"Que fais-tu Rintaro bon sang, Tu es en train de mettre le bordel partout! S'exclama-t-elle en joignant ses poings contre ses hanches.
-Je cherche ma carte d'étudiant, je ne sais pas où elle est.. Je l'avais pourtant mise dans mon sac dans mes souvenirs."

La plus âgée mit son index et son pouce sous son menton prenant une pose qui laissait apparaître qu'elle s'évertuait à trouver une réponse à prononcer, ce qui n'était inévitablement pas chose aisée. Elle prit une voix qui se voulait affirmée mais les légers tremblements qui se présentaient trahissaient son hésitation sur ce qu'elle allait demander à son fils.

"Es-tu sûre...que tu ne l'as pas laissée dans ton casier avant d'aller à ton entraînement hier soir, gamin ?"

Son fils laissa s'installer un profond blanc, laissant le temps que son esprit se remette en ordre, son esprit lui répétait sans cesse que sa mère avait raison. Mais il avait malencontreusement le trait de caractère qui se nomme "fierté" dans son répertoire. Il ne voulait pas avouer que sa mère avait potentiellement raison car elle était comme lui. Or, à l'encontre de Rintaro, sa mère ne s'empêchait pas de le crier sur tous les toits lorsqu'elle avait raison ou lorsque son ego grandit soudainement. Ce n'est pas comme Rintaro qui ne réagissait pratiquement pas quand c'était le cas, ou du moins très peu.

Sa mère prit le silence comme un acquiescement de sa part puis d'un geste brusque, elle prit le balai et frappa son fils avec en lui répétant qu'il devait ranger le bordel qu'il avait causé à cause de sa foutue carte.

"Maintenant, dépêches toi de ranger ce que t'as foutu gamin ou je te goume ?! Et aussi ! Va en cours ou tu seras en retard !" s'exclama-t-elle.

Le jeune garçon ne se fit pas prier et rangea toutes les affaires qu'il avait déplacé ne s'empêchant pas de jurer dans sa tête. Il ne pouvait pas s'empêcher de se dire que sa mère pouvait être si lunatique parfois.

Dès qu'il fut finit, il mima de se dépêcher en prenant son sac de cours puis quitta la maison. Mais dès qu'il fut dehors, un peu plus loin de chez lui, sa démarche nonchalante et insouciante revenait soudainement. Comme si... il voulait juste donner l'impression à sa mère qu'il voulait, pour une fois, arriver à l'heure en cours en faisant semblant de se dépêcher. Mais, ce n'était sûrement pas maintenant qu'il allait fuir ses mauvaises habitudes...

À Suivre...
-TORALIES-

1402 mots~

𝑴𝒂𝒖𝒗𝒂𝒊𝒔𝒆𝒔 𝑯𝒂𝒃𝒊𝒕𝒖𝒅𝒆𝒔 ˢᵘⁿᵃˣᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant