𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 4

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Les aiguilles de l'horloge posée dans l'enceinte de la salle de musique pointaient le chiffre huit ainsi que le chiffre onze à quelques centimètres près. Il était huit heures cinquante six, l'heure de la rencontre entre nos deux protagonistes approchaient grandement. Ils allaient enfin se parler pour la première fois à cause d'un simple objet perdu, un simple manque d'inattention.

En apercevant l'heure que pointait les aiguilles, Kiyo se mit à ranger rapidement les partitions du nouveau morceau qu'elle devait apprendre dans une petite pochette en plastique vert, ne manquant pas de plier accidentellement le coin de ses partitions à cause du manque de délicatesse. Certaines feuilles volantes se misent à virevolter dans le vent à cause de la vivacité à laquelle elle faisait preuve pour classer vélocement ses écrits.

Lorsqu'elle eut enfin fini elle prit soin de saluer rapidement ses collègues de club qui ne lui répondirent qu'un hochement de tête en retour sans lui adresser ne serait-ce qu'un regard. Ils allaient se revoir plus tard de toute façon. Lorsqu'elle sortit de sa salle, sac à dos en main, elle regarda l'heure : huit heures cinquante-huit. Il ne lui restait simplement que deux petites minutes pour être à l'heure devant le portail qui se situait au rez-de-chaussée du bâtiment principal, soit, à l'opposé de l'endroit où elle se situait : le quatrième et dernier bâtiment du lycée qui se situait à l'autre bout de l'entrée, le plus loin bâtiment. Parfois, elle se maudissait intérieurement de ne pas être dans un bâtiment plus proche ou bien même dans un club facile d'accès. Mais malheureusement, il arrive que la vie nous fasse des choix dont nous ne sommes pas en possibilité de refuser, nommés les aléas de la vie, ça arrive souvent et généralement nous ne pouvons pas y remédier.

Une véritable course contre la montre commença à débuter pour Kiyo, elle devait se dépêcher. Elle devait, elle était obligée de se dépêcher pour une tâche qu'on lui avait confiée. L'une des choses qu'elle détestait le plus dans sa pitoyable vie, elle avait horreur de se presser. Elle ? Une grande flemmarde professionnelle ? Se dépêcher ? Si jamais vous lui demander de se dépêcher, même si c'était avec la plus grande des gentillesses dont vous pouvez faire preuve, elle vous répondrait négativement à chaque essai.

"Ça commence à me les briser cette histoire, j'aurai quelques minutes de retard il me pardonnera de toute façon. Il n'avait qu'à pas perdre sa putain de carte !" pensa-t-elle les sourcils froncés en marchant de plus en plus rapidement, agacée.

Neuf heures deux, l'heure où Kiyo parvenu enfin devant l'ouverture de son bahut. Les élèves y étaient présents en trombe, faisant tous la file indienne en passant leur carte devant le détecteur pour rentrer. La queue qui se situait devant ses yeux était digne d'être à la place de celle des plus grands magasins de vêtements tellement elle était longue. Elle s'étendait sur plusieurs mètres avec les lycéens qui n'étaient pas présents qui s'étendaient aux alentours en troupeaux, chacun étant avec leur groupe d'amis. Parfois, elle les envierait presque d'avoir des gens avec qui discuter.

Elle jeta un rapide coup d'œil vers la carte puis en se mettant sur la pointe des pieds, essayait de trouver une tête brune aux yeux verts parmi la foule. Elle refit plusieurs fois le même geste, ne voyant toujours pas cette dit personne. Elle se déplaça, zigzaguant entre les étudiants qui la dominaient pratiquement tous d'une tête au moins, ne le voyant toujours pas.

Les minutes et les secondes passèrent, le regroupement d'élèves commençait à se vider petit à petit jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que les derniers élèves qui rentraient dans l'établissement.

Il était dorénavant neuf heures quinze, quinze longues minutes que Kiyo restait planter comme une plante, assagit contre le grillage attendant toujours le brun qui avait décidé de ne toujours pas débarquer. Pour passer le temps, la brune lisait un livre, un manga plus précisément, qui sortait tout droit de son sac à dos assez volumineux à cause de l'encombrement de divers objets qui y siégeaient à l'intérieur.

"Je vais l'insulter tellement fort quand il va débarquer... Est ce qu'on fait attendre les enfants des gens comme ça ? S'agirait d'être à l'heure en cours, en fait. " se dit le fort intérieur de Kiyo qui commençait à s'énerver.

Kiyo poursuivi sa lecture mais un bruit similaire à des pas se mêlaient ouvertement aux branches s'entrechoquant dans les arbres. Elle releva la tête, puis un personnage étrangement familier attisa son regard. C'était lui. Le jeune homme sur la carte qu'elle attendait et cherchait depuis des lustres. Elle plissa les yeux, décidément elle l'avait réellement déjà vu quelque part.

Elle jeta un coup d'œil à sa jupe, réajustant avec sa main celle-ci qui avait remonté de quelques millimètres à cause de son immobilité. Elle s'avança puis se mit devant lui, prenant soin de ne pas croiser son regard, n'aimant pas regarder les gens dans les yeux.
Suna inclina légèrement la tête sur le côté de droit, que lui voulait-elle? Se disait-il. Si seulement il savait que c'était de sa faute qu'elle était là.

"Hum... Excuses-moi ?" Il hocha la tête, acquiesçant pour qu'elle poursuive sa phrase.

"J'ai trouvé ta carte devant mon casier hier en me baladant et je pensais te la rendre vu qu'il y avait ton visage et ton nom donc... Tiens" fit-elle en détournant son regard et regardant ses pieds de temps à autre.

Kiyo tendit la main vers lui en lui donnant la carte qu'il reprit vivement puis tourna les talons en marchant sans même attendre ce que Suna allait lui dire.

"Je... Merci de ton geste." souffla-t-il dans un léger soupir lasse.

Il réajusta quelques unes de ses mèches de cheveux avec sa main libre puis jeta un coup d'œil à l'objet qui lui avait embrasé l'esprit depuis ce matin. Jamais il ne se douterait qu'il n'y aurait pas que cette carte qui allait le triturer durant les prochains jours à venir.

Il était sans voix. Notre cher ami Rintaro était complètement abasourdi par la chose qui venait de se passer.

"J'ai pas compris..."

Une myriade de pensées interrogatives apparurent dans sa tête accompagnée de plusieurs conclusions hâtives.

"Pourquoi est-elle venue me voir ? N'importe qui aurait laissé la carte sans la ramasser pour ne pas se faire chier."

"Elle est étrange..."

"Elle ne m'a pas regardé dans le yeux, elle doit sans doute me connaître, peut-être ?"

"C'est une groupie ?"

Malgré tout ce vacarme présent dans son esprit, le jeune homme aux airs stoïque et impassible demeurait tout de même intrigué. Oui. Intrigué était bien le mot qui le définissait actuellement. Cette "gamine" selon lui, dégageait une aura étrangement énigmatique. Si cette fille était une groupie elle aurait sans doute demandé une photo ou autre baliverne similaire mais non, elle a juste rendu la carte puis s'est échappée en un clin d'œil. Elle ne devait sans doute pas le connaître après tout, du moins... C'est ce que pensait Rintaro Suna...

Le dénommé jeta un vif coup d'œil sur sa montre en cuir accroché à son poignet gauche puis remarqua l'heure qui s'y afficha.

"Putain, neuf heures trente-six déjà ? À ce stade autant aller en cours à la prochaine heure. Ma mère va me tuer..."

Et c'est sur cette réflexion que le brun aux pupilles atypiques fit demi-tour, cherchant un endroit pour flâner jusqu'à la prochaine intercours...

La nonchalance dans n'importe quelle pratique, hein ? Quelle mauvaise habitude il a là...

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1257 mots.

En espérant que ce chapitre vous a plu~   Par contre à ceux qui lisent, désolée de vous demander ça mais est-ce que vous pouvez commenter ou ça vous gêne ? J'ai l'impression que personne n'aime vu que y aucun avis jpp, y a que des lecteurs fantômes-

𝑴𝒂𝒖𝒗𝒂𝒊𝒔𝒆𝒔 𝑯𝒂𝒃𝒊𝒕𝒖𝒅𝒆𝒔 ˢᵘⁿᵃˣᵒᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant