CHAPITRE 2 - Adieux

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    - J'ai été envoyé chez les Prostas...

Je me sentis prise d'un malaise, j'étais horrifié, comment allait-on survivre aux prochaines années ? Et si c'était pour toujours ? Je sentis mes yeux me piquer, j'étais au bord des larmes. Astrid était sous le choc, elle me regardait puis fixai le sol et continuait ce manège une centaine de fois. Il ne me restait plus que cinq heures avec Astrid. Qu'allons nous faire pendant ce temps ? Il me paraissait si long, mais tellement court...

                                                                                                    ***

Je confiai ma peine à Astrid, mais aussi une idée : nous pourrions toujours nous voir au limite des secteurs étant donné que les Prostas et les Sastas étaient limitrophes. Cela ne serait donc pas sans risque, mais nous pourrions nous croiser. Nous prîmes la direction de l'orphelinat. Astrid pleurait silencieusement, seules de grosses larmes roulaient sur ces joues, mais aucun son ne sortait de sa bouche.

Un grondement de tonnerre me glaça le sang et de fines gouttelettes commencèrent à couler le long de mes jambes. Au milieu d'une journée de plein juin, il n'arrivait presque jamais qu'ils pleuvent et encore moins un orage. On aurait pu croire que le temps était triste pour nous. Nous ne prîmes même pas la peine de nous dépêcher pour ne pas abimer nos vêtements puisque nous ne les porterions plus jamais.

Arrivées dans le quartier de l'orphelinat nous prirent soins d'être très discrètes. La plupart des habitations autour étaient devenus des centres de contrôle, n'importe qui pouvaient être enfermés pour une raison stupide... Nous ne voulions pas passer nos dernières heures ensembles derrières des barreaux. Nous prîmes garde de contourner le parc de Wilden, interdit, aux orphelins...

Nous nous avançâmes dans la salle commune de l'orphelinat et virent les regards habituels tristes, encore plus qu'as l'habitude. Quoique la plupart étaient vide, un semblant de chaos régnaient dans cette salle.

Tous préparait leurs sacs en rassemblant les quelques affaires qui leur étaient chers. Ils flottaient comme une ambiance de robot... Chacun savait ce qu'il avait à faire et le mettait en pratique sans un mot, sans un sourire.

Je pris le chemin du dortoir 4 avec Astrid pour ranger mes affaires lorsque j'entendis un coup de fusil, la plupart autour de moi sursautèrent, mais personne ne réagit vraiment.

Nous n'avions le droit qu'as 500 grammes d'affaires personnelles, ainsi je privilégiai des photos de ma famille et le doudou d'Astrid bébé, celle-ci avait pris le mien. Je pris un petit carnet de notes et mon porte bonheur : un collier de Coraline, la pierre préférée de ma mère. Je plaçai le tout dans un petit sac en toile et je me dirigeai vers le lit d'Astrid.

Celle-ci était en larmes, je me plaçai à côté d'elle et lui demanda qu'elle était le problème. Elle me montra la balance : ces chaussons de danse indiquait "460 grammes". Je compris alors... Elle ne pourrait pas emmener mon doudou. Je m'en fichais, mais Astrid s'en voulait de penser à sa passion et pas à moi. Elle dansait depuis toute petite, c'était sa passion, comment pourrai-je lui en vouloir de prendre son matériel indispensable. Tout ce qui m'importais, c'était qu'elle soit heureuse et la danse faisait partis des choses qui étaient sur cette liste.

Nous entendîmes la cloche du souper de dix-huit heures qui par la même occasion nous annonçais qu'il ne nous restait plus qu'une heure trente de liberté. Nous descendions dans le réfectoire pour notre dernier repas collectif, comme à l'habitude la directrice fit son discours :

"J'espère que chacun à conscience que ce repas est le dernier tous ensemble et que cet orphelinat va être détruit d'ici une semaine. Vous assistez donc également à la fermeture de notre établissement, je voudrais remercier les deux camarades qui m'ont permis de garder cet établissement le plus agréable possible. Je suis beaucoup attaché à vous les enfants malgré que (elle lâcha une petite larme), je n'ai pas toujours était très agréable avec vous. En tout cas si certains sont chez les Sastas je me ferais une joie de vous accueillir dans mon logement. Sur ceux bon appétit à tous."

Tout le monde l'applaudis et même certaines petites filles lui firent un câlin. Le repas se déroula dans la bonne humeur malgré que tous soient triste. Le repas était très simple, mais plus copieux que d'habitude : il y a avait une portion généreuse de ragoût et une viande, du lama peut-être ? C'était bon, mais la peau de l'animal était grasse.

Le repas se termina monotonement chacun alla prendre ses affaires dans le hall et sortit dans la cour pour se détendre un moment avant l'heure tant redoutée. Certains étaient heureux, ils allaient enfin avoir la vie de leur rêve : un toit rien qu'a eu, de vrais repas et une famille. Mais cela ne restait que minorité.

Au bout d'une heure de papotages, de pleurs, de rire et d'adieux, nous commençâmes à nous éloigner de l'orphelinat. Astrid était à mes côtés et nous n'arrivions pas à nous parler malgré le peu de temps qu'ils nous restaient ensemble.

Nous marchions côte à côte jusqu'à la place ou nous avions était appelés. Arrivées devant la place, nous nous résignons à nous séparée. Astrid s'était remise à sangloter. Je la serrais dans mes bras et je commençais à m'éloigner, mais celle-ci courra me rejoindre. La sensation de sa main effleurant la mienne restait gravé en moi...

Je lui murmurai un je t'aime et je lui tournai le dos. Je ne voulais pas faire des adieux à rallonge, cela ne serait que pire pour la suite. Je savais qu'elle ne serait pas seule, madame Birelet serait avec elle.

Je me dirigeai vers la bonne place pour me faire recenser. Je n'avais aucune idée de comment tout cela aller se passer, mais je m'en fichais.          

REBELS - tome 1 / Édité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant