CHAPITRE 15 - Eyden

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Le lendemain de l'arène, j'avais beaucoup réfléchi. Je m'étais rendu compte que j'étais bel et bien une rebelle, enfin j'avais l'âme d'une rebelle. Je pensais tout comme en tout cas. J'avais décidé de plus me renseigner sur la cause et de m'y engager. Si on ne m'acceptait pas, je créerais alors mon propre groupe. Je devais trouver un moyen de leur parler sans que l'on puisse être entendu et cela devenait de plus en plus difficile.

À l'école, régnait une ambiance de mort. Un silence morose. Certains avaient affiché des messages pour Maxine.

"Repose en paix petite héroïne" " Merci d'avoir agi pour le monde ", etc.

Bien entendu, si les responsables se faisaient attraper ils risqueraient gros. Je l'admirais. Je les admirais. Ils n'étaient pas lâches. Ils étaient prêt à se sacrifier pour améliorer le quotidien des autres. Pendant les leçons, nous parlèrent des rebelles et de l'arène. Nous n'eurent pas le droit d'exposer notre opinion sur cela, mais nous apprîmes que c'étaient des avocats et juges qui avaient débattu avant pour savoir qui devrait y aller. Notre formation d'avocats avait donc ce but...
Rien de juste et positif contrairement à ce que nous avions voulu nous faire croire. C'était une fois de plus un choix égoïste de la présidente.

Qui l'arrangeait beaucoup et lissaient les imperfections de sa justice. Tout ça n'était  n'était que politique. Je ne vois pas pourquoi cela m'étonnait. Cela ne devrait pas. J'étais habituée. On nous distribua des fiches pour savoir qui serait intéressé par la formation, je lançai un regard à mon groupe d'amis. Eyden avait déjà rangé la feuille tandis que Laë la lisait intégralement. Elle la plia délicatement en deux et la fourra soigneusement dans son sac. Marcus et May, eux, l'avaient laissé sur le coin de leur table.

Nous déjeunâmes, comme à l'habitude tous ensemble à midi. Je sentais Eyden distant, il y avait un problème. Quelque chose n'allait pas. Je ne partageaispartageai pas avec les autres son malaise, mais j'étais convaincu que quelque chose se tramait. Il était froid et n'avaitn'avais même pas apporté sa guitare. Etais-je la seule à l'avoir remarqué ? C'est pour cela qu'il ignorait Laë ? Je n'avais aucune certitude. Juste des doutes.

Lorsqu'il quitta la table, je le suivissuivais de près. Il s'était mis le dernier dans la file pour sortir, à l'écart. Je laissais le reste du groupe nous distancer.distançais. Laë était en grande discussion avec May. Celles-ci débattaient sur le héros de leur livre. Rien d'important. Du superficiel selon moi. Même si j'étais mordu de lecture, je devais avouer que la romance qui traîne ce n'étaitn'étais pas vraiment mon genre. Je préférais les livres ou l'héroïne ne se faisaitfaisaient pas marcher sur les pieds,. Où elleOu elle combattait pour une cause et dénonçait toute forme d'injustice.

- Ça va ? Lui demandais-je discrètement.

- Oui, oui. Sa voix tremblait.

S'il y a quoi que ce soit, je suis là, tu sais et je peux tout entendre. Je ne voulais pas vraiment insister,insistait, mais à vrai dire, il m'inquiétait.

- Merci. Ne t'en fais pas, ça va.

-Pourquoi tu n'as pas ta guitare ?

- Je l'ai oublié.

Je ne le croyais pas, c'était tout bonnement impossible. De plus, sa voix l'avait  trahi. J'affichais un visage neutre et fit mine de le croire. Nous sortîmes tous deux silencieusement de la cafétéria. Je l'avais encore plus éloigné... Je devais trouver un moyen de l'intégrer à nouveau dans la discussion, car il ne le ferait pas lui-même. Dans le parc, May nous annonça qu'elle avait déposé des vivres dans le local. J'étais ravie de leur apprendre que j'avais pu prendre de la nourriture moi aussi. Étonnement Eyden rallia la discussion et nous demanda si nous ne voulions pas partir dès maintenant.

- Là, de suite ? Demandais-je.

- Pourquoi pas. Il hocha les épaules.

- Nous avons bien besoin d'un nouveau départ,. ajouta-t-il.Ajouta-t-il.

Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, fit Laë.

- Je ne vois pas d'inconvénients, dit May . Je n'en peux plus de regarder tous ces gens mourir dans l'arène.

- Alix ? Me demanda Marcus.

- Eh bien, euh. C'est-à-dire qu'Astrid n'est pas au courant. Je ne peux pas partir sans elle.

- Quand est votre prochaine rencontre ? Je le fusillai du regard. Je ne voulais pas que tout le mondemonda sache que j'avais vu Astrid, s'il devenait jaloux...

- Tu ne nous as rien dit, me lança Laë sur un ton de reproche.

Les autres ne dirent rien, mais je savais que je les avais blessés. Marcus me regarda d'un air désolé.

- Je n'y avais pas pensé, mentais-je.

- Je la revois demain soir.

- Alors, nous partirons à cette date, conclus May.

Personne ne rétorqua, mais je sentais à nouveau la distance avec Eyden, qui, cette fois, c'était étendue à Laë. Celle-ci m'en voulait. Je m'en voulais aussi. Je me doutais que son but n'était pas de me faire culpabiliser, mais je me sentais mal. J'étais désolée. D'une certaine manière, je les avais trahis.

L'après-midi fut comment dire, mouvementé ? Était-ce suffisant pour décrire cet après-midi catastrophique ? Le début ne fut pas aussi chaotique. La leçon se déroula normalement jusqu'à l'arrivée de la milice. J'avais les mains moites, mon cœur battait beaucoup trop vite. Je manquais de m'étouffer tant j'avais du mal à respirer. Il y avait des caméras. Je ne mis pas beaucoup de temps à comprendre qu'il venait pour l'arène. Personne ne prononça un seul mot pendant une vingtaine de secondes. Puis, à la surprise générale, Eyden se leva. Sans aucune raison. Aucune. Je le regardais, affolée. Il s'avança jusqu'au milicien et se laissa accrocher sans rien dire. Ils lui mirent des menottes. J'étais bouche bée.

- Comment tu n'as pu rien dire ? Tu étais au courant, pascourant pas vrai ? Je te faisais confiance. Tu nous as tous menti.

Il baissa les yeux.

- Taisez-vous jeune fille. À moins que vous ne souhaitiez, vous aussi, le rejoindre dans l'arène.

Je me tus. J'avais tout compris. Il le savait, c'était pour cela qu'il était distant. Qu'il n'avait pas apporté sa guitare et avaitavais voulu s'enfuir dès aujourd'hui. À ce même moment, je me fis la promesse de sauver Eyden. Je le regardais partir. Cernés par les miliciens. J'aurais voulu courir après et lui hurlerais que tout irait bien. Qu'on le sauverait, mais au lieu de ça j'avais la bouche grande ouverte et j'étais clouée à ma chaise. Une partie de mon nouveau monde venait de s'écrouler. J'avais perdu mon meilleur ami. Je ne saurais vous décrire l'étatl'était dans lequel j'étais, mais c'était pitoyable. Mon cœur saignait. Je m'attachais trop aux gens. Cela faisait à peine un mois que je le connaissais et je me retrouvais à le regretter comme un vieil ami que j'aurais toujours connu. Mais dans quel monde vivait-on ? Un monde où tout repose sur rien. Ou votre avenir ne vous appartient pas. J'aurais voulu le serrer dans mes bras.

La douleur me consumait. Tous les gens auxquels je m'attachais devaientdevait tous disparaîtredisparaitre ? J'étais folle de rage, mais aussi d'inquiétude. Je voulais pleurer, mais aussi hurler. Tant d'émotions avaientavait pris les commandes. Je ne contrôlais plus rien. Encore moins cette haine grandissante. J'allais sauver Eyden, j'allais le venger, lui et tous ceux qui étaient morts. Tous ceux qui avaient rallié cette cause. J'allais la commander.

Désolée pour les mots en double je ne sais pas pourquoi il y en as... les modify chargent !!

REBELS - tome 1 / Édité Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt