CHAPITRE 13 - L'arène

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À quatorze heures, nous entendîmes des bruits de pas dans le couloir puis des cris. La milice devait emmenait les concernés. Tout le pays l'était-il ? Je ne me faisais pas de soucis pour Astrid, elle ne serait sûrement pas concernée par cela. Impossible que celle-ci ce soit faite remarquer. Le cours se poursuivi comme à l'habitude et à 18 heures la sonnerie retentit. Nous quittions donc tous ensemble l'école pour aller vaguer à nos tâches quotidiennes. Eyden nous suggéra de déposer les vivres dans le local abandonné du quartier, il était derrière celui à poubelles et personne n'y aller donc.

***

Marcus qui s'était levé de bonne heure pour effectuer ses corvées décida de m'accompagnait jusqu'au bâtiment ou j'étais censé, avec un groupe d'autres jeunes filles, coudre des vêtements pour le Patriam. Nous devions en coudre 30 selon des patrons précis et sans gâcher ne serait-ce qu'un centimètre de tissus. Un militaire devait nous surveiller. Au coin de la rue, Marcus retira sa main de la mienne, il me remit délicatement une mèche derrière l'oreille. Il fixait mes lèvres. Je fixai ses yeux cacao ténébreux. Son regard se perdait en moi. À nouveaux ses cruels papillons m'envahirent. Il mit ses mains autour de ma taille, me rapprocha de lui puis m'embrassa. Son baiser avec un gout de pistaches et un gout de passion. Mon cœur battait au rythme du sien. Nous dûmes nous quitter afin que je sois à l'heure. Il me salua comme à son habitude puis disparut de l'autre côté du bâtiment. Je me dirigeais alors vers le local avec un grand sourire.

Nous étions une petite dizaine, le milicien nous ouvrir une salle et se posta devant. Il y avait posé sur une table, blanche, vous vous en doutez maintenant, des tissus, fils et aiguilles de cette même couleur. Je remarquais une petite fille, rousse aux yeux verts bouclés, qui devait avoir dix ans au maximum. Celle-ci semblait totalement perdue. Je décidais de la prendre son mon aile et de lui montrer comment coudre afin qu'elle ne se loupe pas. Je savais que si c'était le cas elle risquerait de finir dans cette arène. Elle sut très bien coupé les tissus, mais as plusieurs reprises elle se piqua le doigt avec les grosses aiguilles. Celle-ci saigna beaucoup et manquant de tacher les tissus, je coupai un bout de mon foulard pour lui faire un pansement et éviter le désastre. Elle me gratifia d'un sourire en guise de remerciements.

Cette jeune fille se prénommait June, elle était, elle aussi, orpheline, c'est dingue à quel point elle me faisait penser à ma sœur. Je n'avais qu'une envie. La serrer dans mes bras. Lui promettre que tout irais bien. Qu'elle n'était plus seule à présent. Mais tout cela ne serait que du mensonge. Rien n'irai dans les prochains mois. L'enfer commençait seulement. J'en étais convaincue. À 20 h, le milicien revint dans la salle pour vérifier notre travail. Il compta le nombre de vêtements total, puis, pesa les chutes de tissus. Nous retenions toutes nos souffles, la petite était collée à moi. Elle cachait dans sa paume son doigt ensanglanté. Au bout de plusieurs longues minutes, il nous annonça que le travail était correct et que nous devions rentrer dès à présent à nos domiciles. Il ajouta :

- N'oubliez pas d'allumer la télévision.

- On y pensera, répondit une femme dédaigneusement.

- Parfait alors. Répondit-il d'un ton sarcastique.

- Vous allez adorer. Sussura-t-il.

Je demandai à June si elle voulait que je la raccompagne, elle me répondit négativement. Je lui murmurai d'être prudente et lui donna mon adresse au cas où. Je pris la route de l'immeuble, les rues étaient plus remplies qu'as l'habitude. L'alarme du couvre-feu ne tarderait pas. Je devais me dépêcher, en plus de cela je devrais affronter Mr Mauril. L'air frais du soir s'infiltrer dans le col de ma veste. Je marchais la tête pensive. Il faisait déjà nuit ce qui n'avais rien de rassurant, j'accélérais le pas ne voulant pas tomber sur un milicien.

J'arrivais en bas de l'immeuble, j'étais glacée. Mes mains étaient rouges de froid. J'avais les lèvres gercées. Je montais quatres à quatres les marches du grand escalier dans l'espoir d'arriver avant monsieur Mauril. Je passais la porte de l'appartement et déjà entendait sa voix résonnait.

- Pas trop tôt, tu te tapes des mecs pour rentrer aussi tard.

- J'avais une corvée à faire.

- C'est sa. Toujours des excuses, vous les femmes.

- Tu vas me lâcher ? Tu n'es pas mon père ! Tu n'es rien d'ailleurs. Je quittais la pièce en trombe.

Je m'enfermais à double tour dans ma chambre. J'étais folle de rage. Cet vipère me mettait hors de moi. Etait-il réellement possible d'être aussi bête et sexiste. Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander s'il ne faisait pas exprès d'être autant détestable. Je ne voulais plus le voir. Je mourrais de faim, mais il était inimaginable pour moi d'être à nouveau en sa présence. Je l'entendais frapper à ma porte et me hurlais de l'ouvrir. Il me lança une centaine d'insultes en un temps record.

Tout d'un coup un écran sortit du plafond, le son était monté au maximum. À l'écran, une pseudo-journaliste ou présentatrice nous emmener avec elle pour aller chercher les premiers participants de l'arène. Elle en faisait trop. On aurait pu y croire si on ne connaissait pas le contexte que c'était une émission de divertissement quelconque.
La caméra nous montra ensuite la milice entrain d'arrêter les rebelles. On les voyait hurler, se débattre, tenter de s'échapper. Certains recevaient mêmes des balles endormantes afin de pouvoir les transporter sans problème. Par la suite ils étaient attachaient par les bras dans des camions, suspendus comme des animaux revenants de l'abattoir. Le but ? Sans aucun doute, les humilier. Ils étaient ensuite enfermés dans des petites cages en attendant le début des épreuves. Tout cela était inhumain. Après une guerre comment pouvait-on vouloir encore faire couler du sang ? Ni avait-il pas déjà assez de deuil ?

La dame était de retour à l'écran, elle nous détailla les raisons de l'arrestation des 24 rebelles. Résistances, vols, dégradations matérielles, propos envers le gouvernement, etc. Elle nous expliqua que demain personne n'irait au travail. Ce serait à l'avenir ainsi pour chaque jour d'arène. Nous devrions regarder les rebelles mourir.

REBELS - tome 1 / Édité Where stories live. Discover now