Chapitre 11

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Les personnes qui accompagneraient Frodo et Sam ne furent pas nommés. Je doute même qu'ils soient déjà décidés. Gandalf partirait sans doute, car sa sagesse et son expérience sont des aides précieuses dans des expéditions d'une telle importance.

De toute manière, la compagnie, même nommée, ne pourrait partir immédiatement. Des éclaireurs furent envoyés dès le conseil terminé, et pour ma part je parti à l'est. Certaines montures des cavaliers furent trouvés mortes non loin du Gué, ainsi qu'une cape noire en lambeaux.

Novembre avait fuit et décembre passait déjà quand nous autres éclaireurs commençâmes à revenir. Avec bien peu de nouvelle toutefois, ce qui peut être vue comme une bonne nouvelle tout comme une inquiétante. Pour ma part j'étais allé jusqu'à la demeure de Radagast à Rosgobel- celui-ci n'y était pas- et je revins par le haut col appelé Porte de Cornerouge. Certains étaient allés au nord, passé les sources de la Fongrège jusque dans les landes d'Etten. D'autres étaient partis vers l'ouest, et, avec l'aide d'Aragorn et des Coureurs, avaient exploré toutes les terres de part et d'autre du Grisfleur jusqu'à Tharbad, où la vieille Route du Nord franchissait la rivière près d'une ville en ruine. Les fils d'Elrond, Elladan et Elrohir, furent les derniers à rentrer, mais de leur périple, ils ne parlèrent à personne, sinon à Elrond.

Aucun des éclaireurs n'avaient trouvé trace des Neuf ou de quelque autre serviteur de l'Ennemi.

« - Pour ce qui est des Neuf, dit Gandalf, nous savons ce qui est arrivé à au moins huit d'entre eux. Il ne faut présumer de rien, mais je crois qu'il est permis d'espérer que les spectres de l'Anneau aient été dispersés, forcés d'aller retrouver leur Maître au Mordor, vides et informes, en cheminant de leur mieux.

- Si tel est le cas, il faudra quelque temps avant qu'ils puissent relancer la chasse. Bien sûr l'Ennemi a d'autres serviteurs, mais ils devront faire un long voyage jusqu'à la lisière de Fondcombe afin de se mettre sur notre piste. Et elle pourrait être difficile à trouver, si nous sommes prudents. Mais il ne faut plus tarder »

Il fut décider que la Compagnie de l'Anneau sera au nombre de Neuf, car les Neuf Marcheurs seront opposés aux Neuf Cavaliers. Il fallait envoyer un nombre réduit de compagnons pour ne pas éveiller la vigilance du Mordor. La réussite de cette mission était fondée sur la discrétion et la rapidité de son exécution. Il fut donc choisi, en plus de Frodo, Sam et Gandalf, des représentant des Peuples Libres de la Terre du Milieu : les Elfes, les Nains, et les Hommes. Legolas Vertefeuille de Vertbois irait pour les Elfes, et Gimli fils de Gloïn pour les Nains. Ils étaient disposés à se rendre au col des montagnes tout au moins, et peut-être au-delà. Quand aux Hommes, ils seraient représentés pas Aragorn fils d'Arathorn, que l'affaire concernait de près, ainsi que Boromir du Gondor. Ils se rendaient tout deux à Minas Tirith et accompagneraient donc la Compagnie.

Et enfin pour les deux derniers membres furent choisis à la surprise de beaucoup, Peregrin Touque et Meriadoc Brandebouc dis Pippin et Merry. Soit disant parce qu'ils refusaient de rester derrière. Et parce que la Compagnie avait besoin de gens intelligents, avait dit Pippin. Dès les membres choisis, les préparatifs se mirent en place, car les compagnons partiraient dans sept jours. Ainsi l'épée qui fut brisée fut reforgée par des forgerons elfes, et sur sa lame fut gravée de nombreuses runes, car Aragorn fils d'Arathorn allait en guerre sur les marches du Mordor. Cette lame devint très brillante quand elle fut de nouveau complète et Aragorn la renomma Andúril, la Flamme de l'Ouest.

Tandis que les préparatifs avançaient, ma vie continuait. Je patrouillais, méditais dans la Salle du Feu, participais de temps à autre à des réunions, ou aidais Aragorn et Gandalf dans le choix de leur itinéraire. Mais un jour, mon père Glorfindel vint me trouver.

« Lainceleg, sai lui ym na Chithaeglir. Yrch reviar min eryd. Dravar 'elaidh a narthar noer. Droeg athradar i thewair. In edain 'rogar a phadar na i thelaith. I miss ah i chîn egledhiar. I minn mabar dhring a 'rynd a maethar. Binn rim 'gwannar ah in yrch farar in edain. Û maer.

Noro toged siniath hin nan mbar enan Galdrielle a Celeborn.

- Dartho Ada! Pourquoi es-tu si pressé, que se passe-il ? La Compagnie part bientôt, on a besoin de moi ici...

- Non Lainceleg, ce n'est pas à Imladris que les choses se passent. Elrond envoie des troupes au Rohan, il t'envoie quérir l'aide des gens de Lorien. Le temps des elfes est fini, mais nous devons apporter notre aide une dernière fois aux hommes, en mémoire des anciennes alliances.

- Mais Ada ! M'exclamai-je, surprise. Tirweg s'en est allé au Rohan avec Gripoil il y a trois jours ! La forêt de Lorien, ce n'est pas la porte à côté, et s'en aller aussi loin seul à pied peut être dangereux !

- Tu n'es pas amatrice Lainceleg, répondit-il gravement. Tu sais te débrouiller seule.

- Ne viens-tu donc pas ? M'étonnai-je

- Non je m'en vais porter des nouvelles au roi Thranduil en forêt de Grand'Peur ,m'annonça-t-il, et lui rendre compte des récents évènements. Pour Tirweg, ce n'es pas grave non plus. Tu n'es pas pressée, les archers d'Elrond partiront trois semaines après la compagnie, soit-y simplement d'ici là. Peut-être ferait tu mieux de partir avec elle d'ailleurs. Il est plus prudent de voyager en groupe sur ce point tu as raison.

- Très bien, j'irai avec eux, cédais-je.

Il me sourit.

- Je m'en vais au crépuscule, dit-il avec bienveillance. No dirweg ! Hebo estel !

- Lend gilsila lumenni Ada ! Cuio vae !

- Cuio vae ! »

Et sur ce nous nous quittâmes. La Compagnie fut prévenue de ma présence parmi eux et Aragorn et Gandalf en furent heureux.

Mais étant désormais prévu que j'aille avec la Compagnie, pour un temps tout du moins, mon départ était fixé trois jours plus tard. Cela faisait court pour un voyage aussi long.

Ces jours d'ailleurs, me semblèrent filer beaucoup trop vite tandis que les derniers sacs se remplissaient et que se fixait l'itinéraire. Et le jour du départ était déjà là.

Les visages étaient alors sombres et les mines graves. Aragorn était assis dans un coin, l'épée reposant sur ses genoux, la tête basse, plongé dans ses pensées, attendant l'heure de partir. Legolas discutait à voix basse avec Gimli et Boromir, Sam refaisait l'inventaire de toutes ses affaires dans sa tête, en caressant notre poney de charge, Merry et Pippin attendaient cote à cote, pour une fois en silence. Nous attendions plus que Frodo, qui faisait ses derniers adieux à Bilbo. Enfin, Elrond nous mis en garde une dernière fois, Boromir fis sonner son cor et nous partîmes.

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Salut, je pense que vous l'avez remarqué, mais ce chapitre est plus court. C'est en grande parti parce qu'il a mis plus de temps à être écrit. J'espère que le dialogue vous plaît parce que, mine de rien, c'est du boulot ! Enfin bref, je vous mets les traductions en commentaire pour que ça n'interrompe pas l'histoire. Encore désolée de ce chapitre un peu court, le temps passe beaucoup trop vite en ce moment, et je peux pas écrire autant que je le voudrais, mais j'espère toujours que ça vous plaît.

Cuio vae !

La Guerre de l'Anneau- Quand un personnage peut changer l'histoire. T.1: PertesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant