8. Parce que c'est toi

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Deux mois ont passé depuis que Elsa m'a annoncé qu'elle était enceinte. Nous avons décidé de ne pas avorter, ça va être dur mais on a les moyens de le faire, et nous voulons profiter l'un de l'autre. Elle est souvent malade, mais au moins elle ne vomit plus, ça me rassure. Je suis obligé de garder mes tournages programmés pour qu'on puisse avoir assez d'économies, mais elle, malheureusement, elle ne peut plus danser. Elle en est très triste donc j'essaie de passer le plus de temps possible avec elle.

- Je m'ennuie... elle soupire, allongée dans son lit, la main posée sur mon bras.
- Je sais princesse, je sais. Ça ira, t'en fais pas.

Elle me prend dans ses bras, baille, et me regarde :

- Bordel, ça va être long 9 mois..
- Plus que 7, je souris. Plus que 7 et on sera les plus heureux.
- Je suis déjà heureuse, elle me répond.
- Moi aussi, je murmure en lui touchant le ventre. J'ai une copine incroyable, une belle famille fantastique et en plus je vais avoir un enfant. Tu es ma plus belle joie, Elsa. Ma plus grande chance.

Elle essuie une larme au coin de son œil, émue. Je ne m'attendais pas à ça. Mes mots ont beaucoup plus d'effets sur elle que prévu. Notre étreintes ressert et nous nous endormons, enlacés, heureux, amoureux. Ensembles. Je ne dors que quelques minutes, déjà en forme, et regarde Elsa, serrée contre moi. Sa tête se crispe, elle se met en boule, douloureuse. Sa transpiration augmente, elle se réveille d'un coup.

- Elsa ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- J'ai des crampes insoutenables. Ça ne m'était jamais arrivé qu'elles soient aussi fortes pourtant.
- Et là ça va ? je redemande inquiet.
- Pas trop mais j'ai besoin de repos... elle souffle.
- Ok, si tu le dis. Je prends ma journée, si ça recommence on va à l'hôpital, et pas de négociation possible, je dis en voyant sa tête mécontente.

Elle finit par acquiescer, et se couche sur mon torse. Je passe un oreiller dans son dos afin de l'aider à supporter la douleur. Son corps crispé arrive à se rendormir difficilement. Je ne connais pas grand chose à tout ce qui touche à la grossesse, mais je sais que ce n'est pas normal qu'elle ait aussi mal. Je ne veux pas dormir, donc je l'installe sur mes jambes pour pouvoir me redresser et je lui masse les cheveux en chantonnant doucement « Dans mes bras » de Dadju. Notre chanson de rumba. Elle se détend doucement alors que sa sœur, à qui j'ai envoyé un sms, lui pose une bouillotte chaude sur le dos.

- Merci Alizée, je dis.
- Tu gères, elle me répond. Sincèrement, je suis heureuse qu'elle ne soit plus avec Adrien mais avec toi.
- Vous êtes ma famille, je termine.

Elle sourit en repartant, tandis que je surveille ma princesse dormir. Tout en restant sur mon téléphone, je garde un œil sur Elsa, qui n'a plus l'air d'aller mal grâce à la bouillotte. Heureusement.

Elle se réveille douloureusement, mais n'est plus aussi sereine que pendant son sommeil. Sa grimace m'indique tout de suite que quelque chose ne va pas. Elle essaie de s'asseoir mais sa tête prend une couleur très pale, et elle retombe. Perte de connaissances. Je me mets à crier:

- ALIZEE ! LILOU ! 

Elles arrivent en courant quelques instants après.

- Appelez les urgences, je bégaie, paniqué. C'est grave là je crois. 

- Qu'est-ce qui s'est passé ? me demande Lilou pendant qu'Alizée compose le numéro.

- Elle a perdu connaissance en voulant s'asseoir, à son réveil, je précise à Alizée, que j'entends parler aux urgentistes.

- C'est 22 avenue de l'Europe, elle dit dans le téléphone, essayant de rester calme. Oui, Romans, c'est ça. Non, elle revient à elle, ça a du duré environ 1 minute, mais c'était dès son réveil.

Lilou m'a rejoint sur le lit entre temps, prenant doucement la main de sa sœur.

- De l'eau ? Couvertures ? Chocolat ? Ok je note. Vous arrivez dans ... vous êtes en route ? Super, je préviens mon autre sœur en attendant, ainsi que le conjoint de ma grande sœur. Merci, à dans 3 minutes.

Lilou la regarde, attendant ses ordres. Sky nous a rejoints mais reste sur le pas de la porte, comme pour ne pas déranger. 

- Mich', je te laisse la surveiller. Ils arrivent dans 3 minutes. Quand elle pourra, demande lui si elle a soif ou faim ou froid, Lilou je te laisse agir en conséquence. Je dois aller vérifier la porte et la cuisine, elle nous dit d'une traite.

C'est compris. Elsa semble revenir doucement à elle, mais son regard vide et vitreux me fait énormément de peine. La connaissant, elle va me demander ce que je fais encore là, avec elle, et pourquoi je ne l'ai pas quittée.

- Lilou ? j'entends dans mon dos, d'une petite voix.

- Je suis là, répond sa sœur. Comment tu te sens ?

- Faible, elle murmure en riant doucement. J'ai un peu froid aussi... 

- Je vais te chercher le plaid électrique, dit-elle en partant.

Elsa me regarde, hésitante. Elle semble vouloir chercher ses mots, mais le fait est qu'ils ne viennent pas. Ca me brise le cœur, mais je ne dis rien. Je lui sers juste doucement la main, les yeux brillants. 

- Elle est là, dit Alizée en arrivant avec les pompiers.

Sans plus attendre, Elsa et moi sommes descendus, emmenés à l'hôpital. On m'explique qu'on lui fera un premier examen dans l'ambulance pour pouvoir juger du niveau de gravité de son état. Je ne comprends pas tout ce qu'on me dit, mais je promets à Lilou et Alizée de les tenir au courant.

Une fois dans l'ambulance, un jeune soignant commence à me poser des questions, car Elsa est mise sous tranquillisant, pour ne pas risquer d'aggraver sa douleur dans les virages notamment. 

- Nom et prénom de la victime ?

- Elsa Bois, je réponds. Elle a 21 ans, et c'est...

- Oui, votre femme, je me doute, dit-il en se tournant vers elle. Comment vous sentez-vous ?

- A peu près vivante, elle répond hésitante. J'ai mal au ventre.

Soudain, elle se met à paniquer et me demande, les larmes aux yeux :

- Et la grossesse ? Le bébé ? C'est grave ?

- C'est ce qu'on va aller voir, je lui dis en lui serrant la main. Tu as perdu connaissance en te réveillant, donc nous sommes avec les pompiers en direction de l'hôpital.


Une fois arrivés, nous sommes directement installés dans une chambre privée, heureusement qu'on en avait. Elsa n'a pas lâché ma main, je commence à somnoler.

- Pourquoi t'es toujours là ? elle me demande. J'ai une santé de merde, des problèmes cons, pas la plus belle des vies... pourquoi tu restes ? Comment tu restes ?

- Parce que c'est toi, Elsa. C'est toi qui me maintient en vie, c'est ta famille, ton chien, notre enfant, mais surtout TOI, avec ton amour, ton soutien sans faille, tes compliments, tes conseils, tes câlins. Uniquement parce que c'est toi !


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Hello tout le monde ! Que pensez-vous de ce chapitre ? A votre avis, le bébé sera t-il vivant ? Qu'est-ce qu'a Elsa ?

J'attends vos avis sur ce chapitre. <3

S'il ne fallait que toiWhere stories live. Discover now