𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟒

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Leo s'approcha dangereusement de la table où se trouvait son père avant de venir se faire une place à côté de la petite. De ce fait, Mia se retrouva coincée entre son frère et son père.

- Désolé du retard, dit-il presque amèrement. Dis papa, tu m'avais pas prévenu que t'emmènerai ma sœur dîner avec tes collègues !

Leo savait comment sortir son père de ses gonds. L'appeler « papa », se mettre en scène devant ses collègues... le jeune homme avait tapé dans le mille.

Sous les regards perplexes de ses collègues, Daniel serra les dents.

- Eh bien non mon fils ! s'exclama l'homme. Étant donné que j'ai eu cette folle impression que tu m'évitais ces derniers temps, j'ai complètement omis de te prévenir de cela !

Leo entoura sa sœur de son bras musclé et la rapprocha de lui avant de poursuivre la conversation :

- Oh excuse moi, c'est juste que t'as tellement peu été là ces derniers temps avec tes dispa... euh je veux dire, tes voyages.

Évidemment, les associés de Daniel étaient français et étaient basés en France. Donc, ils comprenaient tout ce qui se disait.

- Si vous voulez qu'on vous laisse un moment... commença l'une des collègues de l'homme.

- Non, bien sûr non. Nous allons poursuivre ce dîner convenablement.

Ainsi, Leo se commanda à manger et tous poursuivirent le déjeuner dans une atmosphère très superficielle.

Leo ne disait rien, mais Mia pouvait sentir son bras se resserrer de plus en plus sur elle au fil du repas. De ce fait, tous passèrent un moment très gênant jusqu'à ce que le repas se finissent enfin. Alors, lorsque les collègues de Daniel le quittèrent dans le hall d'entrée de l'hôtel, l'homme vérifia qu'il n'y avait pas grand monde avant d'entrainer son fils dans l'ascenseur et de le plaquer contre le miroir.

- Papa, papa ! Arrête, t-tu v-vas lui faire m-mal ! s'exclama la petite Mia en lui tirant sur la manche tant dis que les portes se refermaient derrière elle.

- C'est bon Mia, laisse-le, lui ordonna son frère.

- La prochaine fois que tu me colles une telle honte devant mes collègues je te jure que je t'étrangle a mains nues !

- Je suis content de te revoir aussi, mon père, déclara le jeune homme sous l'emprise étouffante de la main de son père.

- Tête de nœud ! s'écria l'homme avant de lui mettre une claque.

Daniel était hors de lui, et les veines qui se trouvaient sur son front étaient prêtes à exploser. Le jeune homme encaissa sans rien dire sous le regard choqué de la petite. Soudain, cette dernière courut vers son frère avant de se blottir contre sa jambe.

- Putain de merde... grogna Daniel. C'est ma fille, et je fais ce que je veux avec elle ! Alors si tu veux pas que je vous coupe les vivres à tes frères et toi, tu ne t'avise plus jamais de refaire ce que tu as fait !

Leo gardait le silence, il savait qu'il valait mieux ne pas en rajouter avec son père.

-...T'as pas changé hein, t'es vraiment la même tête de lard qu'avant ton départ pour l'armée, déclara Daniel avec un ton plus calme et les mains sur les hanches.

Le jeune homme ne répondait toujours pas. Par conséquent, Daniel sortit la carte de sa chambre avant de la rendre à son fils tout en lui lançant :

- C'est la numéro trois cents deux. Prends ses affaires et dépose la carte à l'accueil en bas. Ensuite va-t-en, je veux plus vous voir.

Sur ce, le jeune homme s'exécuta tout en emmenant la petite avec lui. Ainsi, il attrapa la fillette par l'arrière de son col afin de l'entraîner avec lui. Ce dernier attendit que les portes de l'ascenseur se referment sur son père pour pouvoir enfin s'adresser à sa sœur.

- Allez ma grande, on rentre à la maison...

Soudain, Mia s'arrêta en plein milieu du chemin.

- Lâche-moi ! s'écria-t-elle avant de fondre en larmes.

Ainsi, Leo s'agenouilla face à la fillette avant d'attraper sa petite main.

- Il t'a fait mal ? demanda-t-il avec colère et inquiétude.

- N-non, m-mais p-pourquoi vous êtes t-tous méchants !? V-vous êtes t-toujours t-tous énervés, et-et ça me f-fait t-trop peur !

Mia était en larmes, et elle semblait comme commencer à faire une crise de panique.

- Mia, petite puce, je...

Leo soupira.

- Désolé, vraiment désolé.

C'était la première fois que Leo donnait un surnom aussi affectueux à sa sœur. Par conséquent, la petite pleura davantage avant de se réfugier dans les bras de son frère. Ce dernier la souleva dans un bras et utilisa l'autre pour entrer dans la suite de son père et prendre ses affaires.

Quelques minutes plus tard, ce dernier déposa la clé de la chambre à l'accueil avant de partir avec une triste Mia dans ses bras.

Si Daniel n'avait pas d'abord prévenu les employés que c'était son fils qui récupérait la petite, ils auraient alors immédiatement prévenu la police.

*

Lorsque la petite et son frère rentrèrent à l'appartement, Anthony se précipita à l'entrée avant de prendre Mia dans ses bras.

- C'est pas vrai Leo, je t'avais dit de pas y aller... mais t'en as encore fait qu'à ta tête ! s'exclama l'aîné tout en serrant l'enfant contre lui.

- On pouvait pas la laisser entre les mains d'un type comme lui ! se défendit l'ancien militaire tout en enlevant sa veste.

- Sauf qu'il est capable de nous mettre dans la misère et de partir avec elle ! Je te rappelle que c'est de notre père dont on parle là, grinça-t-il entre ses dents.

Derrière Anthony, Matthew et Tommy suivaient la conversation avec des airs inquiets.

- Mais merde Tony, on peut pas le laisser faire ! s'emporta Leo.

- On a pas le choix ! rétorqua le jeune homme tout en haussant le ton.

Les deux mains sur ses oreilles, la petite Mia se mit à hurler avant de se mettre à se débattre dans tous les sens. Complètement déconcerté, Anthony la lâcha au sol avant qu'elle n'esquive ses deux autres frères avant de courir monter les escaliers.

- Je vous déteste tous vous êtes tous trop méchants !

Les garçons s'apprêtèrent à la calmer, mais celle-ci claqua la porte avant même qu'ils n'aient pu dire un mot.

Il eut alors un silence.

Pendant quelques instants, tous restèrent plantés comme des idiots, jusqu'à ce que Tommy se permette de faire une petite remarque :

- Au moins, c'est la première phrase où elle n'a pas bégayé.

𝓜𝓲𝓪, 𝓼𝔀𝓮𝓮𝓽𝓱𝓮𝓪𝓻𝓽 (𝔽ℝ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant