The Queen On The Chessboard

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En théorie, après tous ces événements, l'héritière au trône de Salazar Serpentard aurait dû se cacher, avoir honte. Et c'est ce qu'elle a fait durant ce qui leur servit de vacances. Elle n'était pas sortie du manoir, pas même de sa chambre. Elle n'avait adressé la parole à Ollivander qu'une ou deux fois. Mais il avait bien vu que cette petite en avait vu plus qu'elle n'aurait dû. Et si par miracle, Dobby réussissait à s'y introduire pour lui faire part de lettres de ses camarades restants, elle le faisait fuir. Le petit être n'était pas sot, il comprenait bien la souffrance que son amie pouvait éprouver. Alors il se contentait, quand il parvenait à la voir, de déposer ses lettres sur son bureau, fleurir la petite fleur qui se mourait dans son vase et lui donner des petites phrases d'encouragement. Mais cela ne suffisait pas, il le voyait bien. Son amie semblait dépérir. Ses joues étaient creuses, elle avait des cernes sous les yeux à faire peur, sa tête n'était plus qu'à deux ou trois mèches de devenir complètement grise. Il avait peur pour son état de santé.

Quand vint la rentrée, il fallut qu'elle se batte, faible comme elle était, pour convaincre cette "secte" entière -comme elle l'appelait- de la laisser retourner à Poudlard. Drago n'était pas contre l'idée. Elle se laissait mourir en restant ici. Il préférait la voir faible à l'école que chez lui. Voldemort quant à lui, y avait éprouvé un sentiment de satisfaction à la voir ainsi. Faible, couverte de bleus et cicatrices sur le corps dus aux "punitions" qu'on lui infligeait.

- Soit, avait-il dit, qu'elle y retourne. Et que ces imbéciles voient que nous n'avons pas de pitié, pas même pour les plus proches. Quand les punitions se répandront dans le collège et qu'elle ne bougera pas, ils seront bien obligés de constater qu'elle est des nôtres. Conduisez-les !

Elle avait ri à cet instant précis.

- Vous vous trompez. Toussait-elle. Je viens de gagner un mouvement. Vous vous placez exactement là où je veux que vous soyez, et moi de même. Nous sommes tous les deux sur l'échiquier. Et je vais vous renverser. Vos pions eux-mêmes se soulèveront contre vous.

Il la gifla d'un revers de la main. Faible comme elle était, ses gencives prirent le choc comme si elle avait heurté un camion. Sa joue devint instantanément rouge et elle cracha du sang.

Heureusement pour elle, dans les heures qui suivirent, elle était assise dans un des wagons du train en direction de Poudlard. Bien sûr, beaucoup de parents d'élèves et d'élèves eux-mêmes l'avaient dévisagée. Après tout, elle était la fille du plus grand meurtrier de tous les temps. Comment le savaient-ils ? Rita Skeeter, même en ces temps sombres, trouvait le moyen de se dégoter les meilleures informations. En vérité, le Ministère était déjà corrompu par les forces des Ténèbres. C'est Voldemort lui-même qui avait demandé que la vérité soit dévoilée pour "assurer" à Alana que son statut lui importait peu. Il était prêt à tout.

- Le temps s'est rafraîchi, tu devrais te couvrir. Dit Drago en cherchant la veste de la jeune femme dans son sac.

Il la lui tendit, mais elle ne réagit pas. Il se permit de la lui enfiler, puis s'assit près d'elle et lui prit la main. Elle eut un flashback de leur retour au manoir après la mort de Dumbledore. Cet homme l'avait aidé quelques fois, et elle n'avait pas pu lui rendre la pareille. On lui avait retiré ce droit quand on la ramena de force. 

Elle se souvint parfaitement qu'en rentrant, elle était déboussolée et qu'elle criait comme une personne véritablement instable mentalement. C'est Voldemort qui la calma, à sa manière, en la prenant dans ses bras et la paralysant avec ce serpent. Il lui fallut des heures pour recouvrir une marche convenable, sans tituber. Ce soir-là, elle n'avait pas dormi et Drago non plus. Théo était resté pour la nuit et le jour qui suivit. Au début, personne ne parlait, ils étaient tous bien trop choqués. Puis Alana brisa le silence :

Salazar Slytherin's DescendantWhere stories live. Discover now