veintiuno

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" 5 octobre 2014, Japon.

- Jules ! S'il te plaît, c'est pas ce que je voulais dire !

- Je dois me préparer, laisse moi.

Il continue de marcher, me laissant seule sous la pluie battante du Japon.

Mes larmes se mélangent aux gouttes qui tombent sur mon visage. Je pousse un cri de rage puis, je trouve un coin à l'abri.

Jamais je n'aurais insulté sa manière de conduire, jamais. C'est mon exemple, c'est lui qui m'a tout appris. Comment je pourrais le rabaisser ? Pourtant c'est ce qu'il a compris.

Je rentre dans son hospitalité pour retrouver mes parents.
Je m'assois à leur table et n'ouvre pas ma bouche. Voyant ma tête boudeuse, ils n'osent même pas me parler, sachant que ma réponse sera sûrement blessante.

- Tu devrais aller le voir. Je vous ai vus, il doit être blessé.

- Tu crois vraiment qu'il voudra me parler ?

- Ça serai dommage qu'il conduise fâché.

Je me lève et pars appliquer les conseils de ma mère après avoir pris un gorgée d'eau.

La course commence dans environ 10 minutes.

Je longe la grille, accompagné de mon parapluie. Il parle avec ses ingénieurs, rien de plus normal.

- Je peux te parler, s'il te plaît.

Jules soupir un bon coup et s'excuse auprès de ses collègues.

- Je voulais pas que tu roules fâché, surtout que j'ai jamais dit ça et c'est un gros malentendu.

- On en reparlera après.

- Je veux juste que tu saches que t'es le meilleur pilote du monde et que je suis désolé.

- Viens là. Je t'aime ma chérie.

- Moi aussi je t'aime.

Il m'enlace et je me blotti un instant contre lui. Je ne me laisserai jamais de ses câlins.

- Amuse-toi bien !"

Vendredi 27 mars 2021, Bahreïn.
4h47.

Je me réveille en sueur, mes yeux larmoyants.

Je regarde quelques secondes devant moi pour, au final, m'effondrer.

Ça fait un moment que je ne fais plus de rêves comme ça.

C'est plus fort que moi et je me remémore des moments drôles comme tristes. Je pleure de plus belle.

Il me manque tellement. Une partie de moi s'est envolé ce jour là puis, une autre le 17 juillet 2015.

Je ne pouvais pas croire que lui, Jules Bianchi, ne soit plus parmi nous.
Ça me paraissait inimaginable.

Nos pères étaient de très bon amis depuis ma naissance. C'est comme si j'avais toujours vécu avec lui. C'était mon deuxième frère.

5h01.

Je me lève, je ne veux plus penser à ça. Je veux juste me concentrer sur ce weekend, sur ma passion.

Je regarde mon reflet dans le grand miroir de la salle de bain, j'ai l'air d'un cadavre avec mes énormes cernes.

Je prends une douche bien chaude et j'enfile mon jean. Je reste en soutien gorge le temps de me maquiller légèrement.

La Mia Stella - Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant