STRONG

Chapitre 60 - Sans regret.

Point de vue de Mia.

— Mia ! Tu m'as manqué ma puce, tes cheveux ont poussé, tu es resplendissante. Prononce d'un ton joyeux, ma mère que j'ai retrouvée dans un café.

Je lui offre un petit sourire, ne sachant pas comment réagir avec elle, normalement je lui aurais répondu à quel point sa fausse ride s'est embellie mais aujourd'hui je ne suis pas d'humeur à plaisanter. J'ai bien trop peur de la vérité, de sa réponse à ma prochaine question.

— Bah alors qu'est ce qui te prend ? Pas de blague sur mes rides ? Pas de taquineries ? Ça ne te ressemble pas.. Tout comme me laisser sans nouvelles depuis plusieurs semaines... Qu'est ce qui se passe Mia ?

J'inspire, prenant mon courage à deux mains tandis que les siennes se sont posées sur mes joues, ses iris tentent de déceler quelque chose dans mes yeux.

— Maman.. Tu étais au courant pour papa, pour John et tous les autres ? .. Je veux dire.. Tu savais qu'ils étaient mafieux et que papa les aidait à camoufler leur meurtre? Demandé-je sans passer par Quatre Chemins..

Diane ferme les yeux doucement, expirant tout l'air que contient ses poumons. Son corps se détend et son visage se fait désolé. Sa main se pose sur la mienne tout en prononçant mon prénom d'une voix basse.

Bordel..

Elle savait.

Je retire aussitôt ma main. Mon visage se fait froid. Prise d'une colère. Être trahie par mon père est une chose, j'ai fini par m'y faire, à être déçue de lui à de nombreuses reprises, nous n'étions plus si proches l'un de l'autre mais ma mère.. Ma mère a toujours été comme ma meilleure amie, celle qui prônait l'hônneteté entre nous.

— Mia..

— Arrête de répéter mon prénom et donne-moi une excuse, une excuse valable.

Mon corps tendu, j'enfile une armure. Prête à recevoir la bombe qui va m'exploser au visage. Je pose un mur sur mes sentiments. Voulant me protéger de toute déception.

— Nous n'étions pas au courant. Kate et moi n'avons aucune idée de qui nous avions épousé. Quand la mère de Maria à découvert pour John, elle m'en a informé directement. Il nous a fallu dix ans pour nous en apercevoir. Nous avons directement pris la décision de partir, vivre ailleurs pour vous. Pour vous protéger.

Protéger.. Toujours la même chose.

Dix ans.. Dix longues années avant de découvrir que John et mon père trempaient dans des histoires sales. Comment cela est possible ? Comment on peut mentir aussi facilement aux personnes qu'on aime, comment ils ont fait pour cacher à la perfection une double vie ?

— Malheureusement, ça n'a pas été chose facile. John et Tom avait des droits sur vous, Maria devait être entrainée à partir de ses dix-huit ans et ton père avait réussi à négocier une vie normale pour toi. C'était à notre tour de négocier. On voulait la garde, vous éloigner le plus possible de tout ça, jusqu'aux dix huit ans de Maria.

Ils l'ont eu, nous avons habité chez nos mères toute notre adolescence. Je me souviens m'être demandée pourquoi mes parents avaient divorcé, ils semblaient tellement heureux et du jours au lendemain je me retrouvais dans un camion de déménagement en direction de Leesburg.

— Vous n'avez pas divorcé en même temps. Kate a divorcé de John des mois avant toi.

Elle ment.. Son récit ne corrobore pas les fait.