Chapitre 4

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Elio Spears

9h03, Visalia, Etats-Unis

— ELIO !

Aris.

— ELIOOOOOOO !!!!!

Sale petit con.

J'entends ses pas résonner sur le parquet du couloir. Il ne va pas tarder à débarquer.

— Elio ! Crie-t-il en claquant la porte de ma chambre.

— Quoi putain !

— Tu aurais pu me dire bonjour hier quand même.

— Sérieusement ? Tu cries dans toute la maison pour ça ? je lui crache.

Il ne répond rien et se contente d'hocher la tête, silencieux. Il quitte ma chambre sans un mot en plus et la culpabilité me rattrape brutalement.

Je déteste lui parler comme ça, je me déteste quand ma fatigue prend le dessus s'alliant avec ma colère. Aris et moi avons des caractères opposés, et des fois... c'est dur. Il y a des moments où j'ai juste besoin de silence. Ce type d'altercations nous arrive rarement, mais aujourd'hui, c'est de trop, il est de trop.

Je ne le retiens pas sachant que je suis encore fatigué mentalemnent et physiquement et je risque de le faire souffrir encore une fois en lui parlant. Je décide donc de prendre une douche.

Ce sentiment de mal être me bouffe. Je déteste me sentir comme ça me rappelant une très mauvaise période de ma vie. Se détester pour ce qu'on renvoie à nos proches qui ne méritent pas ça mais qu'on continue.

Je finis de prendre ma douche en fermant l'eau. Toute la salle de bain est remplie de bué dûe à ma douche brûlante que je viens de prendre. Je m'habille et avant de sortir dans le couloir pour aller m'excuser auprès d'Aris, je prends plusieurs grandes respirations, me sentant de plus en plus à l'étroit ma main tirant sur le col de mon pull.

J'ouvre la porte et je sais déjà qu'il est parti. C'est surprenant de savoir si des personnes sont là ou non, j'ai passé toute mon enfance avec eux, un quart de ma vie, je sais donc identifier chacun d'eux et reconnaître leur présence.

Ils sont comme une deuxième partie de mon âme.

Je passe devant la cuisine sans rien prendre car cette simple idée j'ai envie de vomir.

Je sens que ça va être une mauvaise journée.

West Shores Université

— Yop, me lance Adan sans quitter son dessin du regard quand je m'assois à côté de lui.

— Salut, comment ça va ?

Il me fait un signe du pouce pour me dire que ça va et reste concentré sur son travail. Je ricane. C'est un signe entre nous, quand l'un d'entre nous est trop concentré avec son travail, il fait un pouce pour répondre.

En le voyant si concentré sur sa tâche, je le détaille pris par un élan de curiosité. Adan est plutôt beau si on aime les artistes un peu incompris. Il a les cheveux châtains foncés avec une partie de ses cheveux rouges, il prévoit même de se teindre les cheveux une nouvelle couleur. Profitant du fait qu'il soit concentré sur sa tâche je le détaille de long en large et je réfléchis. Je n'ai jamais pris le temps de détailler des garçons. Pas que j'en ai jamais eu dans ma vie.

Mes yeux continuent à parcourir mon ami et soudain, je me rends compte que je ne sais même pas s'il a quelqu'un. On ne parle jamais de ça.

— Adan ?

Visiteurs de l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant