Visiteurs de l'amour

Chapitre 47

Space song

I Feel like i'm drowing

Elio Spears

Je marche tranquillement le long des maisons qui bordent le trottoir en direction de la maison de Sevan. Je m'y dirige ayant en tête que c'est la dernière fois que nous nous voyons pour le projet d'art, des milliers de questions se bousculent dans ma tête et je n'arrive plus à faire le tri. Est ce qu'on va continuer à se voir ? Est ce que je veux continuer à le voir ? Est ce qu'il veut continuer à le voir ? Et si je le veux alors comment je le verrai ? En tant qu'ami ? Connaissance ? Autre ? Est ce que l'on se verra seulement à propos de Thomas et Aris ? Je ne sais même pas ce que je représente concrètement pour lui.

Nous avons passé du temps à échanger des mots, des pensées, des secrets, sans savoir la fin de notre histoire. Si s'en était une. Nous avons profité du temps qui nous était compté sans parler de la fin, nous avons ignoré la fin de cette ficelle sur laquelle nous marchions. Volontairement ? Avons nous fait les aveugles simplement pour nous cacher la vérité.

Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête, nous ne savons jamais réellement ce que pensent les gens. Je finis par arriver devant sa maison, le froid se percutant sur les parties de mon corps nues les faisant rougir. Je pousse le petit portillon et me poste devant la porte d'entrée. Je fais résonner la sonnette une seule fois avant d'être accueillie par Sevan.

— Salut.

— Salut.

Il se retire pour me laisser rentrer, je rentre constatant que la maison est silencieuse.

— Thomas et Hector ne sont pas là ?

— Non, ils ont entraînement.

— Mais ? Tu n'as pas toi ?

— Je suis dispensé, à cause de ma blessure, je reprends bientôt.

— Ohhh, je vois.

Je me baisse pour enlever mes baskets tandis qu'il prend ma pochette de dessin tout en l'ouvrant pour regarder les dessins. Il est habillé en jean large et en sweat gris simple.

— T'as faim ?

— Hum ouais un peu.

Il ouvre un tiroir me laissant le choix. J'écarquille les yeux en découvrant des dizaines et des dizaines de paquets de gâteaux et de bonbons.

— Eh bah dis donc...ça en fait beaucoup.

Il y en a tellement que je ne sais pas choisir.

— Oui, il ricane, cette semaine c'était Thomas et Hector qui étaient chargés de faire les courses, je crois que je ne les laisserai plus jamais seul. Alors qu'est ce que tu veux ?

— Euuh, je lui jette un coup d'œil hésitant, toi qu'est ce que tu préfères ?

Il s'abaisse et saisit un paquet de Mikado.

— Ça, j'aime trop.

Il fait danser le paquet de gâteau devant mes yeux et je lui souris avant de me baisser à mon tour et de prendre un paquet de barquettes lulu au chocolat.

— Ça ne m'étonne même pas.

— Et !

Je le frappe à l'épaule suite à sa remarque mais il rigole simplement avant de me faire signe de le suivre. Nous montons dans sa chambre et je place automatiquement ma pochette au sol accompagnée de toutes mes affaires de dessin. Je m'accroupis et ouvre l'objet éparpillant toutes les feuilles. Sevan vient à côté de moi et m'observe faire, je sens son regard peser sur moi mais je reste concentré sur les dessins. Ce sont ceux les finaux. Tous propres. Le dessin de son torse, de ses épaules et de son dos s'affiche devant nous. Il reste simplement à finir celui ou il apparaissait en entier. La dernière fois nous avions opté pour une pause sur laquelle il était assis penché en avant ses bras posés sur ses genoux avec sa tête entre ses mains, tout son corps nue sauf un boxer qui cachait. Le tableau reste très sombre que ce soit entre les couleurs et la pose du brun.