Visiteurs de l'amour

Chapitre 8

Treat You Better

Elio Spears

Tout l'air contenu en moi s'échappe d'un coup et je m'accroupis le temps de me remettre de mes émotions et de reprendre mes esprits.

Je. Inspire.

Vais. Expire.

Le tuer. Respire.

Je pivote brusquement pour l'engueuler, et il recule de quelques pas.

— Arrête d'apparaître comme ça, je ne rigole pas ! Je le menace en le désignant du doigt.

Seul son air faussement coupable et ses mains en l'air me répondent. Il me fait un sourire en coin avant de se pencher de façon que sa tête soit en face de la mienne.

— Que fais-tu ici blondie ?

— Et toi alors ? Rétorqué-je en croisant mes bras sur ma poitrine et en faisant un pas en arrière.

Espace vital.

— Je suis étudiant en art, pas toi à ce que je sache, je grommelle.

Je me retourne pour reprendre mon examen de la pièce afin de trouver le bon placard pour déposer mon dessin.

Merde le dessin.

Ma main tenant le dessin enroulé dessus se resserre, il ne faut pas qu'il sache que je l'ai dessiné.

La pièce est illuminée d'une petite lampe qui clignote émettant un minuscule bruit qui orne le silence accompagné de ma respiration et sa respiration. L'endroit est assez petit, mais pas assez pour que je sois collé à lui.

Encore heureux

— Qu'est-ce que tu fais encore là ? Je m'exclame en me retournant subitement énervé de sa seule présence et en me sentant à l'étroit dans mes habits.

— Tu ne devrais pas être, je ne sais pas moi, sa tête se penche avec un regard pétillant, être plus gentil avec la personne qui va t'aider dans ton projet, c'est-à-dire moi ?

Putain. Il est au courant.

Je ne réponds pas reprenant en silence mes recherches. Il n'insiste pas plus que ça et je trouve enfin la bonne pile. Je dépose mon dessin sur le haut de la pile. Mes bras retombent le long de mon corps et je reste comme ça pendant quelques secondes, en espérant qu'il parte. Sa seule présence me fait sentir anxieux, son aura écrase tout dans la pièce et la chaleur qui se dégage de son corps me donne l'impression d'être dans un sauna.

Ma main rejoint le col de mon t-shirt pour tirer dessus et tenter de faire rentrer plus d'air. Pour me calmer, je prends une grande respiration et je me retourne pour l'affronter.

Il est toujours là les mains dans les poches de son jogging, avec un air un peu curieux, il fait quelques pas afin de regarder les dessins affichés sur les murs. En l'examinant, je conclus qu'il sort probablement de son entraînement de Hockey, ses cheveux ont l'air d'être un peu mouillés, mais avec la visibilité, je ne distingue pas grand-chose. Il a aussi un sac de sport en bandoulière noir.

Soudain, un raclement de gorge me fait sortir de ma contemplation, mes yeux remontent le long de son corps avant d'arriver sur son visage.

Ses yeux me scrutent d'un air joueur.

J'expire bruyamment avant de prendre mon sac et de me diriger vers la porte.

J'ai bien envie de l'enfermer.

Il passe la porte après moi et quand je m'apprête à enlever la clé de la serrure après l'avoir fermé. Je sens une chaleur toucher mon dos avant de sentir son torse qui vient se coller à mon dos. Ma respiration se bloque quand je sens très distinctement sa respiration à quelques centimètres de mon cou, elle me chatouille à tel point que j'ai la chair de poule. Cachant mes tremblements, je range la clé dans la poche de mon bas tout doucement.