Me chercher et te trouver.

38. À domicile.

- I need you, I need you, I need you right now
Yeah, I need you right now-

- Hannah -

Samedi 02 juillet 2022 (GP de Silverstone)

Silverstone se trouve à à peine un peu plus d'une heure de la maison et mon père a longuement hésité à savoir si nous dormirions à l'hôtel comme le reste de l'équipe ou si nous ferions la route tous les jours depuis la maison familiale, surtout que ce week-end ma mère se joint à nous. Je pense d'ailleurs que cela lui manque de ne plus être sur les paddocks et qu'elle sera plus souvent aux côtés de mon père pour le reste de la saison. En attendant heureusement pour ce qui concerne le logement, mon père a finalement opté pour l'hôtel pour plus de praticité.

Pourquoi heureusement ? Ce n'est pas que je préfère être à l'hôtel plutôt que dans mon lit à la maison, aussi confortables soient les lits des hôtels dans lesquels nous séjournons. Non, l'explication est bien différente.

En effet, si nous n'étions pas à l'hôtel, je ne pourrais pas me réveiller comme je le fais actuellement blottie dans les bras de George. Ma main ne pourrait pas se promener sur son corps parfaitement dessiné, et ses doigts ne seraient pas en train de caresser mon dos nu. Ce qui soyons honnête serait un crime de se priver d'un tel moment idyllique.

Silverstone, c'est aussi et surtout là que se déroule le Grand Prix d'Angleterre : c'est à dire le Grand Prix à domicile de George. C'est aussi la maison pour mon père, mais ça ne l'est pas pour notre écurie, donc c'est surtout un engagement sentimental personnel de sa part. Enfin, cela reste un Grand Prix mythique, mais pour George je sais que c'est différent. C'est sûrement le Grand Prix le plus important de l'année pour lui. Et d'ailleurs cela se voit dans les sollicitations qu'il reçoit, alors que nous partageons - Non officiellement - la même chambre nous nous sommes à peine vus depuis jeudi, tant il part tôt et rentre tard pour honorer tous ses rendez-vous médiatiques, techniques et j'en passe.

Je soupire sans même m'en rendre compte alors que mon cerveau tourne en boucle. Et c'est le commentaire de George qui me fait remarquer mon changement d'humeur.

« Bha alors mon amour, qu'est-ce qui t'arrive à soupirer comme ça toi ? »

Il passe son bras autour de moi avant de nous faire basculer d'un coup, se retrouvant ainsi allongé au dessus de moi. Il plonge son regard dans le mien tandis que son visage frôle le mien avant d'ajouter :

« Tu as en marre de moi peut-être?

- Bien sûr que non. »

Je réponds en souriant avant de soulever légèrement mon visage pour pouvoir l'embrasser.

« C'est déjà un bon point. Alors qu'est-ce qu'il t'arrive ? » Demande-t-il en reprenant un air sérieux.

Et je vois qu'il s'inquiète vraiment ce qui est bien la dernière chose que je veux, ce week-end il doit être au maximum et je ne veux en aucun interférer après sa préparation et sa concentration. Hors de question qu'il s'inquiète pour moi.

« Rien du tout. »

Il me regarde absolument pas convaincu et je comprends qu'il ne lâchera pas l'affaire tant que je ne serai pas allée au bout de l'histoire.

« Il n'y a vraiment rien mon amour, je pensais juste au fait que l'on ne se voyait vraiment que très peu ce week-end c'est tout. Je sais que tu es très demandé parce que c'est ton Grand Prix, et ce n'est absolument pas un reproche. C'est juste que ... tu me manques, tout le temps. »

Alors que j'avais baissé les yeux sur la fin de ma tirade, gênée d'un tel aveu, je m'étonne du silence qui s'en suit. Est-ce qu'il est fâché ? Est-ce qu'il a mal pris ma remarque ? Je relève finalement la tête doucement et je tombe sur George ... tout souriant ? Je fronce donc les sourcils ne m'attendant pas tout à fait à ça. Est-ce que ça l'amuse ?