•Chapitre 1•

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Alors que le soleil se levait sur Monte-Carlo, la jeune italienne était déjà installée à l'intérieur d'un café, depuis plus d'une heure.

C'était surtout pour ne pas succomber au froid hivernal, mais aussi pour laisser son imagination prendre le contrôle de ses moindres mouvements pour ensuite laisser place à un dessin.

Le monégasque entra comme à son habitude dans ce petit havre de paix. Bien qu'il vienne tous les jours, il n'avait jamais vu ou plutôt, fait attention à cette demoiselle installée près de la fenêtre.

Il n'avait pas vu son visage mais intérieurement, il savait déjà qu'elle était d'une beauté époustouflante. Il était fasciné par la facilité de la jeune femme à laisser valser son crayon pour former un tel chef d'oeuvre qui représentait la vue devant elle.

Ne voulant pas se faire remarquer par la jeune femme, il se dépêcha de sortir en espérant qu'elle soit encore là demain.

Le lendemain, comme à son habitude, il alla chercher son café matinal. Il scruta la salle et il aperçut la jeune femme dessinant un café à la main.

N'osant aller parler à la blonde assise plus loin, il alla demander au serveur, qui était également un de ses meilleurs amis : Adrien, comment s'appelle la demoiselle. Elle s'appelait Lisa, elle venait tous les jours dessiner ici, dès l'ouverture du café, c'est à dire sept heures du matin. D'après les dires d'Adrien, elle pouvait passer la journée à dessiner assise à cette table collée à la fenêtre. Les yeux du monégasque brillaient pendant que son ami décrivait l'italienne.

Mais au moment où la blonde leva la tête, il partit le sourire aux lèvres, par peur de se faire remarquer. Mais trop tard, la blonde avait remarqué qu'une paire d'yeux la scrutaient, depuis le comptoir. Elle n'y prêta pas grande attention, et retourna à son dessin quotidien.

Aujourd'hui, son oeuvre représentait un serpent enroulant une rose de tout son long, sa tête et sa queue dépassaient de la fleur. Le tout représentait la beauté de la fleur mais également le courage qu'il fallait pour toucher le serpent, pour ensuite cueillir la fleur : soit la détruire soit la préserver comme une merveille.

Cette rose avec ce serpent était la personnification de Lisa. Le reptile était comme le pont levis d'un château, une fois baissé les attaquants avaient un accès total à celui-ci.

Une fois éloigné, n'importe qui pouvait cueillir la fleur. La coquille de Lisa brisée, quiconque avait accès à son âme et son coeur et pouvait en conséquence, les briser ou les sauver.

Sortie du taxi, elle s'avança et s'arrêta devant le cabinet de psychologie. Depuis presque un an, Lisa consultait une psychologue une fois par semaine pour l'aider à avancer, enfin c'était ce que ses proches, ou ce qu'il en reste, qui lui disaient.

Pour elle, c'était regarder une inconnue dans le blanc des yeux pendant une heure en lui racontant ses problèmes. En réalité, elle ne lui racontait que les problèmes superficiels de sa vie, son manque d'inspiration par rapport au dessin, sa peur de ne pas réussir son année dans son école...

Ce que la psychologue ne savait pas, c'est que Lisa souffrait bien plus que ce qu'elle ne montrait. Elle souffrait de la perte de ses proches et d'autres traumatismes mais qui étaient trop récents pour que l'italienne accepte d'en parler.

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MontecarloWhere stories live. Discover now