Chapitre 8 : Oh pardon, est-ce-que j'ai interrompu quelque chose ?

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Bonjour à tous ! J'espère que vous allez bien. Je vous partage aujourd'hui un chapitre que j'affectionne particulièrement, bien plus long que les autres. J'espère donc qu'il vous plaira. 

Je vous remercie tous pour vos gentils commentaires qui me sont si agréables. Je vous embrasse et vous dis à vendredi prochain ;) 


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Le soleil cognait ardemment sur le plateau de Croix-Rousse. Le quartier déliait un mélange de bobos, de hipsters, d'hippies, de chic and choc, plus ou moins rock'n roll. Certains passants semblaient pressés de rentrer tandis que d'autres, au contraire, prenaient plaisir à flâner lentement ou d'autres encore, scotchés à leur téléphone, semblaient bêtement à côté du monde. Un bras perpétuellement autour des épaules de la petite fille, Magda se laissait guider par celle-ci, portant une boîte en carton décorée de sa main libre.

- J'avais toujours rêvé de faire ça, sourit Alessandra.

- D'aller voir ta mère pour le goûter ?

- Non, de prendre le métro !

Magda haussa un sourcil en baissant un œil amusé sur la gamine.

- Tu n'avais jamais pris le métro ?

- Non, Maman ne me laisse jamais rentrer seule, et encore moins prendre les transports autres que ceux affrétés par l'école.

- Pourquoi ?

- Elle dit que c'est sale et qu'on ne sait jamais sur qui on peut tomber.

- Elle n'a pas tout à fait tort, ceci dit, admit la russe en haussant les épaules. Même si elle flippe un peu pour que dalle.

Sur le chemin menant au bureau de sa mère, Alessandra se révéla contre toute attente étrangement bavarde, racontant ses histoires avec l'innocence caractéristique de l'enfant qu'elle était. Elle évoqua ses envies, ses souvenirs juvéniles et parla énormément de sorcières, chose qui fit sourire Magda. La jeune femme apprit que la gamine avait en réalité 9 ans à peine, apparemment assez intelligente pour avoir sauté plusieurs classes. Magda voulut en savoir davantage sur la relation qui liait la mère et la fille et osa poser quelques questions, peut-être parfois un peu indiscrètes. La gosse y répondit du bout des lèvres, préférant même parfois ignorer totalement la demande. Mais de ce que Magda comprit, la mère et la fille n'avaient même jamais partagé de vacances ensemble.

- Ou alors j'étais trop petite, je m'en souviens pas, avait ajouté Alessandra en haussant les épaules.

La jeune russe voulut soulever la question du père, savoir qui il était, où il était mais la voix de l'enfant l'en empêcha :

- C'est là ! s'exclama-t-elle en levant les yeux sur un immeuble aux allures anciennes qui paraissait pourtant tout à fait neuf.

La gouvernante plissa les yeux en se faisant happer par le poids de la bâtisse en pierres blanches, imposante, presque terrifiante pour quelqu'un des quartiers populaires comme elle. Grandes fenêtres, moulures, gargouilles sur les toits, tout ce qu'elle ne connaissait pas. C'était typiquement le genre de bâtiment qu'elle fuyait comme la peste, se sachant pertinemment indésirable en ces lieux.

- Bah, mon vieux... soupira-t-elle. Ta mère bosse à quel étage ?

- Tout l'immeuble est à elle.

- Naturellement, grogna Magda en roulant des yeux. Bon, on y va avant que ces foutues gargouilles ne nous transforment en statue.

- C'est ce que je dis à Maman tout le temps, mais elle ne me croit jamais, renchérit Alessandra en dépassant Magda, lui arrachant un sourire au passage.

Trois Mille Euros Net.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant