Chapitre 27 : Je m'étais pourtant dit que c'était une belle journée...

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Bonjour à tous ! 

Un chapitre un peu court aujourd'hui, j'en suis désolée, c'était nécessaire. 

J'espère qu'il vous plaira malgré tout. Je vous remercie tous pour les gentils retours auxquels j'ai eu droit. Vous semblez apprécier Nikolaï, j'en suis heureuse ;) On creuse encore un peu de ce côté là aujourd'hui. 

Au programme : Un passé, des pâtes carbonara, un verre de vin. 

Bonne lecture, 

Prenez soin de vous :)

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Dans la voiture, un silence étrangement confortable les enveloppait. Del Vecchio avait allumé le contact sans poser de questions, consciente qu'elle n'avait nul besoin de les formuler pour que Magda sache qu'elle attendait des réponses. Et cet accord tacite sembla fonctionner, puisqu'après quelques minutes de trajet, la gouvernante croisa les bras, perdit son regard à travers la vitre et commença : 

- Notre père était du genre violent.

La belle dame n'avait pas répondu à cette affirmation, n'avait même pas réagi, sachant que la suite arriverait et qu'elle serait sans doute douloureuse à entendre, autant que douloureuse à révéler. Cette phrase, simple et sans détour, annonçait la couleur, les prémices d'un discours d'une enfance meurtrie.

- Ma mère a tenté de nous protéger autant qu'elle a pu, j'imagine, continua la belle russe d'une voix qui n'était pas la sienne. Et puis, un jour, elle est partie.

Giulia fronça les sourcils. Et comme si Magda avait pu le deviner sans même la regarder, elle précisa : - Un matin, elle n'était plus là, c'est tout. Je crois que je lui en ai longtemps voulu. Mais d'un autre côté, il n'était pas tendre avec elle. Il ne me reste pas grand-chose d'elle, mise à part quelques souvenirs et son parfum.

Un parfum qui vous va bien, pensa la brune sans pourtant le formuler. Elle hocha la tête, lui intimant silencieusement de continuer.

- Il buvait déjà avant, mais son départ n'a rien arrangé. Je crois que c'est Nikolaï qui en a le plus bavé.

La jeune russe, qui paraissait soudainement si démunie et si forte à la fois, se racla la gorge, peinant à reprendre le fil de son récit. Giulia sentit sa détresse, et sans décrocher son regard de la route posa seulement une main douce et sans arrière pensée sur son genoux. Ce geste n'était rien d'autre qu'un minable mais nécessaire moyen de lui dire qu'elle était là, qu'elle écouterait tout, et qu'elle ne la jugerait pas.

- À vrai dire, je n'ai jamais eu à subir ses coups, c'est Nikolaï qui prenait pour moi, reprit la jolie sorcière. Moi, je ne faisais que me cacher.

- Ce n'est pas votre faute, intervint Giulia pour la première fois.

Magda s'autorisa un triste sourire, bien dépourvu de vie, sans jamais la regarder. Pourtant, elle céda à la tentation et posa sa main sur la sienne, allant jusqu'à entremêler leurs doigts, seulement parce qu'elle en ressentait le besoin. La chaleur de sa paume parvint à calmer les battements frénétiques de son cœur, éloignant encore un peu les démons, du moins pour un temps.

- Mon frère est né sans aucune pathologie, mais un jour il y a eu un accident, parvint-elle à avouer, elle ne savait trop comment. C'était un soir d'orage, un samedi je crois... Mon père travaillait, on avait passé la journée à jouer. Je m'étais pourtant dit que c'était une belle journée...

Elle se tut une seconde et Del Vecchio ne la pressa pas. Elle savait que la jeune rousse gagnait du temps mais la laissa faire si c'était ce dont elle avait besoin.

Trois Mille Euros Net.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant