Chapitre 33 : Vir De G.Del Vecchio

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Bonjour à tous ! J'espère que vous allez bien.  Sachez que j'ai terminé cette histoire. Elle comportera comme prévu 35 chapitres, le dernier sera d'ailleurs beaucoup plus long que les autres. Pour l'épilogue, comme précédemment, je me laisse le temps de vous l'écrire, il tardera peut-être à arriver mais il arrivera ;) 

Pour aujourd'hui, je vous souhaite une bonne lecture, et je vous remercie pour tous vos gentils messages. Prenez soin de vous, à vendredi prochain :) 

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Une douceur de vivre habitait l'appartement de St Jean. Une délicatesse du temps qui court sans qu'on essaie de le rattraper puisque c'était comme s'il se présentait là où on l'attendait, un rendez-vous non manqué. La vie était ainsi faîte comme si la dette à payer était enfin réglée. Et c'était sur cette fragile espérance que le reste de la semaine sans Alessandra s'était écoulée. C'était bien à contre cœur que Giulia et Magda n'avaient pu passer tout leur temps ensemble. La brune avait dû rattraper le retard accumulé dans ses dossiers à cause d'une certaine sorcière parfois trop envoûtante pour le bien de sa carrière. Elle avait donc été forcée de retrouver les murs, à présent bien trop froids, de son bureau de Croix-Rousse. Les journées étaient synonymes de manque, s'étiraient dans l'attente de retrouver l'autre. Seconde après seconde, le lien se resserrait sans qu'aucune limite ne les éloigne encore comme si leur malédiction n'en finissait plus de grandir et qu'elles embrassaient cette idée. Le jeu n'existait plus, il ne restait que la vérité absolument sublime que l'une cherchait partout la présence de l'autre. Et cette vérité se confirmait quand la nuit tombait pour cacher tout ce qu'on voulait laisser de côté.

Del Vecchio avait tenu sa promesse et avait consacré toutes ses soirées à la gouvernante. Concept tout nouveau pour la dame qui n'était depuis longtemps plus habituée à ce que quelqu'un l'attende chez elle hormis sa fille. Mais force était de constater que l'habitude avait été plus facile à prendre que prévu. Ses collègues de travail diront à présent qu'il n'avait jamais été aussi facile de travailler pour Giulia Del Vecchio, qu'ils ne l'avaient jamais vue si souriante à l'idée de quitter l'agence. Agence qu'elle désertait bien plus tôt que d'ordinaire d'ailleurs.

Les moments qu'elles partageaient, même si plus rares que désirés, se révélaient toujours tendres, presque transcendants parce que empreints de magie. La nuit, quand on ouvrait la porte à l'intimité la plus totale, toutes deux omettaient de penser jusqu'à en oublier leurs propres noms, tirant un trait sur le souvenir d'une silhouette qu'elles avaient un jour été pour mieux s'offrir au présent. Dans ces moments-là, d'une extrême fragilité, douceur précieuse et incommensurable, elles n'étaient que l'une et l'autre, ou alors l'une pour l'autre, se rencontrant quelque part entre l'extrême folie et la juste raison. Lors de ses nuits, tortueuses et irréelles, il n'était question que de deux squelettes qui prenaient plaisir à s'entrechoquer au risque de se briser. Les peaux se frottaient l'une contre l'autre sans craindre de brûler l'épiderme. Les yeux se cherchaient, se défiaient parfois, se cédaient souvent pour mieux craquer l'allumette, et envoyer des étincelles au fond des pupilles. Magda avait cru fondre en remarquant ça. Ce processus étrange et déstabilisant, les petites paillettes dorées qu'elle voyait dans les yeux chocolat de Giulia quand celle-ci la regardait. C'était tout à fait déroutant d'illuminer le regard de quelqu'un. La belle russe s'était dit à plusieurs reprises que malgré ses nombreuses, trop nombreuses aventures, elle n'avait jamais gouter quelque chose qui ressemblait de près ou de loin à ce que lui offrait Giulia.

Ensemble, elles abattaient, pulvérisaient, atomisaient les limites qui longtemps les avaient séparés pour les repousser loin, toujours plus loin... Plus d'une fois, Magda avait cru perdre les pédales. Quand Giulia l'embrassait si intensément que son cœur manquait de lâcher, quand elle la caressait si lentement que son corps en frissonnait, qu'elle posait sur elle un regard si ardent que ça lui faisait l'effet de deux trous au milieu du visage. La belle dame savait jouer d'elle, comme fine marionnettiste, la dirigeait tel un pantin, tendre Pinocchio entre ses mains manucurées qui, pour lui plaire, rejetait l'idée de s'affranchir de ses ficelles. Extrême folie, quand tu nous tiens... Et quand Madame sa patronne usait de ses charmes, se penchait à son oreille, murmurait de doux, reste là, juste là, ne bouge pas, oui, comme ça, la belle sorcière ne répondait plus de rien.

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