Chapitre 28 : N'était-ce pas un peu coupe-gorge ?

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Bonjour à tous, 

J'espère que vous allez bien. 

Je partage aujourd'hui un chapitre qu'il m'a été difficile d'écrire mais que j'aime beaucoup, j'espère qu'il vous plaira tout autant :) 

Je tiens à vous remercier pour les retours si adorables que vous m'offrez, de me lire évidemment, et également tous ceux qui continuent à passer commande pour un exemplaire de "Ce bleu te va si bien". C'est toujours aussi incroyable, alors un immense merci à vous tous. 

En ce qui concerne d'ailleurs le tome 2, il y en aura un, c'est certain. Pas tout de suite cependant, j'ai du faire face à de nombreux problèmes personnels ces derniers temps (voyez à quelle heure je poste c'est indécent), alors j'attends que ma vie redevienne un peu plus calme et je me pencherai sur le projet, promis, laissez-moi seulement un peu de temps ;) 

Je vous laisse découvrir le chapitre, 

Prenez soin de vous, 

Tendrement, Lou De Peyrac. 

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19h. Giulia entendit de légers coups contre la porte de son bureau. Il ne fallait pas deux heures pour passer au pressing, elle soupçonnait donc Magda d'avoir volontairement pris son temps pour la laisser respirer, et elle avait parfaitement raison. Elle ne savait pourtant pas que quand elle était entrée dans l'ascenseur, la belle gouvernante avait fait une danse de la joie au souvenir de ce qui venait de se passer. Giulia l'avait embrassé, comme ça, sans même y penser. Et elle ne pouvait finalement rêver meilleur premier baiser que celui qu'on donne par réflexe. Elle avait dû faire appel à tout son self-control pour réagir sans hurler de joie à ce geste qui confirmait tout ce qu'elle pensait. Enfin, elle avait eu la preuve en image qu'elle ne laissait pas Del Vecchio indifférente et que la dame lui offrait, peut-être sans le vouloir, une place de choix dans son quotidien. Alors elle avait joué le tout pour le tout et l'avait tutoyé. C'était un risque, elle en était consciente sur le moment, mais elle savait aussi que si elle ne bousculait pas un peu sa patronne, celle-ci ne tenterait jamais rien, bien trop retenue par on ne savait quoi. Et contre toute attente, ça avait marché. Del Vecchio l'avait suivie dans la brèche qu'elle avait trouvé et à dire vrai elle ne regrettait son choix à aucun moment.

Si l'italienne prenait une seconde pour prendre du recul sur tout ce qui la liait à Magda, elle se devait d'être honnête, elle était épuisée de se battre. Elle reconnaissait à présent que le jeu, qu'elle avait d'ailleurs perdu, avait été un moyen minable pour retarder l'inévitable. Elle avait depuis longtemps compris que tout la poussait inévitablement dans les bras de la belle russe. Alessandra était absente, Bob était si occupé qu'il passait tout son temps à l'agence, elles étaient seules dans cet appartement la plupart du temps, alors pourquoi lutter ? De Magda, elle aimait tout, même quand elle s'habillait de manière absolument vulgaire. Tout, au premier regard, tout lui avait plu. Et peu à peu, Magda s'était dévoilée, et ce qu'elle avait découvert lui avait plu plus encore. L'idée farfelue qui lui murmurait que la belle russe pouvait être une option s'était lentement dessinée dans l'avenir. Malgré elle, même s'il lui avait fallu du temps, elle avait commencé à croire que oui, elle pourrait construire quelque chose qui en valait la peine avec cette jeune femme de quinze ans sa cadette qui parfois se révélait aux antipodes de ce qu'elle était.

Il serait mentir de dire qu'elle était parfaitement sereine et qu'elle ne paniquait pas. Les souvenirs d'Émilie revenaient sans qu'elle ne puisse rien y faire amenant avec eux tout un tas de questions. Et si Magda se lassait d'elle ? Et si elle préférait finalement vivre avec une femme de son âge sans enfant ni responsabilité ? Que deviendrait alors Giulia Del Vecchio si Magda Volkov décidait de la laisser sur la touche ? Et comment le vivrait Alessandra, elle qui aimait tellement sa gouvernante, si tout ce nouveau quotidien devait voler en éclat ? Et pourtant, même avec toutes ses possibilités en tête, qu'on lui pardonne, elle aimait plus que de raison survoler les limites avec sa belle sorcière. Elle aimait qu'elle la tutoie, elle aimait la vie douce et insouciante qu'elle partageait, et elle aimait penser que cette vie-là conviendrait à Alessandra. Elle aimait qu'avec Magda, rien ne soit calculé, concept totalement nouveau pour elle. Aujourd'hui, ce baiser qu'elle lui avait donné sans même s'en rendre compte avait été la suite logique d'un repas improvisé. Depuis combien de temps n'avait-elle pas vécu sans prévoir, profiter sans penser à l'après ? Magda lui proposait cette perspective de vie. C'était une offre à prendre ou à laisser et étrangement elle savait qu'elle avait déjà choisi.

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