Chapitre 2 : Musique

344 19 50
                                    



PDV Zenitsu

Vendredi

16 : 30


Je toqua deux-trois coups à la porte de la salle 173, pressé de poser mon sac à dos, qui commençait à peser très lourd sur mes épaules.

-C'est toi, Zenitsu-kun ? Entre vite ! fit une jolie voix féminine.

Sans hésiter, j'entrai donc dans la salle, le sourire aux lèvres.

-Bonjour, Mitsuri-sensei !

-Bonjour, Zenitsu-kun ! Pile à l'heure, comme toujours !

La jolie jeune femme émit un petit rire puis se tourna vers son bureau pour ramasser quelques feuilles qui s'étaient éparpillées un peu partout. J'en profitai pour poser mon sac dans un coin et contempler la salle.

Tout était positionné comme d'habitude : les chaises sans tables au devant étaient disposées en cercle sur le large périmètre de la pièce, une grosse armoire en bois exotique était posée dans un coin, à côté d'une petite batterie assez usée couleur magenta. Quelques enceintes et un gros empli relié à une guitare basse étaient serrés dans un autre coin, ainsi que quelques percussions, comme un djembé et des timbales. Du papier à musique était éparpillé un peu partout dans la salle, quelques affiches un peu abîmées et déchirées par endroit étaient accrochées aux murs, et un petit piano électrique complétait le tout, parfaitement à sa place devant le bureau acajou.

Vous l'aurez deviné, la jeune vingtenaire Mitsuri Kanroji était professeure de musique. Son tempérament doux, attentionné et énergique était très apprécié des élèves, ainsi que son physique assez... séduisant, on va dire. Le fait aussi que ses cheveux teintés de rose et de vert et qu'elle ai pour habitude de porter des décolletés assez osés et plongeants lui avait valu des remarques de certains de ses collègues, qui disaient qu'une « femme aussi provocante n'avait pas sa place dans le poste de professeur » , mais elle s'en fichait et gardais la tête haute en toute circonstance. Elle était d'ailleurs très proche de Shinobu Kochô et Iguro Obanai, les deux prof de sciences physiques.

Je m'arrêtai dans mon énième contemplation de cette salle pour me diriger vers le piano, l'allumer et poser mes doigts sur les touches noires et blanches. Je fermai alors les yeux et pressai doucement mes doigts sur les touches, me laissant guider par la mélodie. La douce voix de ma professeure s'éleva alors, d'abord doucement, puis de plus en plus fort, m'accompagnant avec beauté.

D'aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours aimé la musique. Je ne l'avais pas connue étant petit,mais je me rappelle avoir été émerveillé en entendant un SDF jouer de la guitare devant la vitrine d'une boulangerie. La première fois aussi que j'eus un piano devant moi, à ma disposition, que mes doigts tapaient aussi naturellement sur les touches. Les gens se sont alors que j'avais un don pour ça. Bambin, un test médical avait prouvé que j'avais une ouïe plus développée que la moyenne, peut-être était-ce lié ? Je n'en savais rien.

Tout ce que je savais, c'est que j'aimais la musique, je la vivais et la ressentait dans tout mon corps.

Je finis mon impro sur un do grave, tandis que la voix de Mitsuri-sensei descendit dans un joli crescendo.

-Bravo, c'était magnifique, Zenitsu-kun ! dit-t-elle en applaudissant gaiement.

-Ahah, c'est rien ça, vous savez..., répondis-je, gêné.

Tout les vendredi, en dernière heure de l'après-midi, je me rendais en salle de musique et prenait des « cours particuliers » avec Mitsuri-sensei. Je ne l'avais dis à personne, c'était comme notre petit secret à tous les deux, et la complicité que je partageais maintenant avec la jeune femme était souvent réconfortante dans les moments difficiles.

Papier à musique_/Tanzen/Where stories live. Discover now