Chapitre 24 : Cauchemar

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Mon corps était lourd.

Terriblement lourd.

Je voulais bouger, mais je n'y arrivais pas.

J'étais comme enchaîné.

Je repris définitivement conscience quand je m'aperçus que ce n'était pas qu'une impression : j'étais là, assis sur une chaise, retenu par des chaînes épaisses verrouillées par un cadenas plein de rouille. Je ne pouvais même pas faire un geste, aussi minime qu'il soit.

Je voulais crier, mais aucun son ne sortait de ma bouche.

Je pouvais juste rester là, à attendre. Mais à attendre quoi ? J'étais en train de me poser cette question quand je sentis une présence non loin de moi, mais impossible à voir car j'étais dans le noir complet.

J'entendis des bruits de pas de plus en plus forts au fur et à mesure que la silhouette se rapprochait de moi.

-Zenitsu.

Je me figeai à l'entente de cette voix.

C'était une voix de petite fille, mais elle était froide, tranchante comme la lame d'un couteau.

La personne alluma soudainement une bougie qu'elle tenait dans les mains, dévoilant son visage, que je reconnus avec horreur.

Nezuko.

-Qu'est-ce que tu es en train de faire, Zenitsu ? Je t'avais dis de m'écouter, de me laisser telle que j'étais. Mais tu en as décidé autrement, et regarde où ça t'as mené. Tu n'es plus que l'ombre de toi-même, tu deviens la personne que tu n'aurais jamais voulu être. Tu fais du mal à mon frère, tu te prends pour une victime et tu joues les innocents. Vois la vérité en face : tu ne cherches qu'à te faire aimer, sans faire attention à ce que ressentes les autres.

Sur ces paroles déchirantes, la flamme de la bougie s'éteignit, avant de se rallumer bien vite. Sauf que cette fois-ci, ce n'était pas Nezuko qui se tenait en face de moi. Mais Kie.

-Regarde-toi, mon pauvre garçon... Tu as fais du mal à mes enfants, tu ne leur as rien apporté de bon, et tu voudrais qu'on te pardonne ? Tu savais pour Nezuko et Will, mais tu n'as rien dis, et tu as préféré te débrouiller seul. La « sauver », hein ? Laisse moi te ramener à la réalité : tu n'es le héros de personne. 

La flamme s'éteignit une nouvelle fois. Bon sang, faites que je me réveille, que je sorte de cet affreux cauchemar... Les larmes avaient commencé à couler le long de mes joues. Après tout, elles avaient raison...

-Hé, Zenitsu.

Je relevai mon visage embué de larmes, avant de voir que la bougie s'était rallumée, éclairant cette fois-ci le visage d'Inosuke.

-Tu es fier de toi, hein ? Hop, une petite dispute avec ton copain, et tu écartes les jambes face au premier venu. Tu t'es pris pour une pute ou quoi ?! Tu n'as même pas pensé à moi, dans tout ça. Mes sentiments sont bien réels, mais tu préfères t'intéresser à ce que j'ai dans le froc plutôt qu'à ce que je ressens. As-tu pensé une seule seconde à quel point ça pouvait faire mal ?!

Extinction de la flamme. Allumage de la flamme.

-Tu es vraiment un piètre petit fils.

Non, grand père... pas toi...

-Je te fais confiance, et tu en profites pour faire n'importe quoi. Tu risques ta vie, tu m'envoies une amende pour violation de domicile, tu couches avec tout ce qui bouge, et ce sera quoi, après ? Tu vas te droguer ? Te prostituer ? J'aurais dû te laisser à l'orphelinat plutôt que de te récupérer.

Papier à musique_/Tanzen/حيث تعيش القصص. اكتشف الآن